01.10.2008 - Remise des certificats en maniement des armes aux moniteurs de police

1 octobre 2008

Intervention de Michèle ALLIOT-MARIE, Ministre de l'Intérieur, de l'Outre-mer et des Collectivités territoriales au Centre National de la Fonction Publique Territoriale


Monsieur le Président, cher André,
Mesdames et Messieurs les élus,
Général,
Mesdames, Messieurs les récipiendaires,
Vous allez recevoir dans quelques instants votre certificat de moniteur de police municipale en maniement des armes. Je vous en félicite.
Il vous revient désormais d'enseigner à votre tour le maniement des armes à vos collègues. C'est une lourde responsabilité, mais je sais pouvoir compter sur vous pour la remplir avec efficacité et déontologie.
Mesdames, Messieurs,
Le Centre National de la Fonction Publique Territoriale est aujourd'hui un acteur de référence dans la formation de la fonction publique territoriale.
C'est vrai pour la formation initiale comme pour la formation continue. C'est vrai pour la police municipale comme pour tous les métiers de la fonction publique territoriale.
La présence du ministre de l'Intérieur à l'occasion de cette cérémonie aurait été impensable il y a 15 ans.
La relation de l'Etat et de la police municipale a longtemps été marquée par la défiance.
Cette période est aujourd'hui révolue.
Révolue, parce que police municipale n'était pas il y a 15 ans l'institution qu'elle est devenue.
Révolue, parce que l'action de l'Etat et des Collectivités se place aujourd'hui sous le signe de la complémentarité, et qu'elle est appelée à évoluer sous le signe de la confiance et de la responsabilité.
Une action sous le signe de la complémentarité.]
L'action des communes et de l'Etat s'inscrit dans une chaîne.
Je l'ai déjà dit et je le répète, la sécurité est une chaîne. Elle inclut la police municipale, la police nationale, la gendarmerie nationale, mais aussi la justice, les associations, les élus.
Chaque maillon a son identité. Chaque maillon a sa spécificité. Chaque maillon a sa nécessité.
Troisième force de sécurité intérieure, la police municipale a toute sa place dans cette chaîne.
18 000 policiers municipaux, déployés sur 3200 communes, contribuent à assurer la sécurité au quotidien par leur action de proximité. Acteurs locaux, ils bénéficient d'une bonne connaissance du terrain et des situations locales.
 La coopération entre Etat et polices municipales repose sur des besoins exprimés de part et d'autre.
- C'est le cas de la vidéoprotection.
C'est un atout dans la lutte contre la délinquance. Aussi  j'ai décidé de tripler le nombre de caméras de vidéoprotection sur voie publique.
Les polices municipales ont toute leur place dans la mise en œuvre de ces nouvelles technologies de sécurité.
J'ai entrepris de systématiser, partout où c'est possible, le raccordement des centres de supervision des municipalités aux services de police et de gendarmerie. L'Etat accompagne financièrement cette démarche.
- C'est l'esprit de décisions concernant l'armement des policiers municipaux.
J'ai décidé de leur permettre l'utilisation d'un matériel jusqu'alors uniquement détenus par la police et la gendarmerie nationales.
Le pistolet à impulsion électrique, arme à létalité réduite, permettra une riposte échelonnée et adaptée en cas d'agression.
Comme il a permis aux policiers nationaux ou aux gendarmes de le faire, dans les mêmes conditions et selon les mêmes règles, il donnera aux policiers municipaux qui en seront dotés un outil supplémentaire et permettra de réduire l'usage des armes à feu aux situations les plus extrêmes.
Sur ces deux exemples précis, comme sur d'autres dossiers ponctuels, nous avons su travailler ensemble.
Ma conviction est que nous pouvons désormais aller plus loin.
Ensemble, nous pouvons construire une relation durable fondée sur la confiance et la responsabilité.
Nous en avons déjà certains outils.
La formation que vous avez reçue en est une illustration. Elle doit beaucoup aux formateurs et aux sites de la police et de la gendarmerie nationales.
J'ai été sensible au choix que vous avez fait de donner à votre promotion le nom du lieutenant de gendarmerie FAUVERNIER.
Sur le terrain, les conventions de coopération, obligatoires ou facultatives, permettent à la police municipale, à la police nationale et à la gendarmerie nationale de travailler ensemble.
Le temps est venu de renforcer les conditions de notre action et de notre coopération.
Etat et collectivités, nous sommes souvent confrontés aux mêmes défis.
Mes préoccupations à la tête de la police et de la gendarmerie nationales rejoignent souvent celles des élus qui ont fait le choix d'une police municipale : garantir la déontologie, adapter la formation, renforcer les capacités d'anticipation.
Je vous propose de rendre notre coopération plus étroite, plus systématique, plus fructueuse.
Je vous propose d'apprendre à travailler plus en amont, à partager nos expériences, à ne plus attendre les crises pour échanger entre nous.
A ce sujet, je mettrai prochainement en place un groupe de travail, associant aux services nationaux élus et représentants de la police municipale, pour engager cette réflexion commune, qui pourra bénéficier du rapport demandé récemment au préfet AMBROGGIANI et qui devrait faire ses premières propositions au début 2009.
Mesdames et Messieurs,
Ministre de l'Intérieur, je suis chargée de la protection de tous les Français, sur tous les territoires de la République.
Je veux travailler avec tous ceux, hommes et femmes, qui ont décidé de consacrer leur activité à la sécurité de nos concitoyens.
Il est de ma responsabilité de vous aider à accomplir votre mission, dans le respect des prérogatives de chacun.
Il est de ma responsabilité de construire avec vous une relation de confiance et de responsabilité, au service des Français, au service de la France.
Je sais pouvoir compter sur vous.