19.06.2004 - Hommage aux cinq sapeurs-pompiers volontaires qui ont trouvé la mort dans l'exercice de leur mission

19 juin 2004

Intervention de M. Dominique de VILLEPIN pendant l'hommage aux cinq sapeurs-pompiers volontaires qui ont trouvé la mort dans l'exercice de leur mission


Mesdames, Messieurs

Nous sommes réunis aujourd'hui pour commémorer un jour de douleur et de souffrance. Le 21 novembre 2002, l'irréparable s'est produit : cinq sapeurs-pompiers volontaires ont trouvé la mort dans l'exercice de leur mission, brutalement fauchés par un automobiliste circulant à une vitesse excessive, alors qu'ils intervenaient sur un accident de la route.

A l'émotion, provoquée par ce drame, s'ajoutait un profond sentiment d'injustice et de révolte : d'un côté des hommes en mission, portant secours ; de l'autre, un conducteur en infraction, au comportement irresponsable.

Ce jour-là cinq familles ont été plongées dans le deuil et la colère. Aujourd'hui, rien n'est effacé des cœurs et des mémoires.

C'est pourquoi je voudrais, en premier lieu, saluer très simplement mais très chaleureusement les proches d'Eric DUVEAU, de José GARRIDO, de Patrick DUC, de Didier BOURGEAT, et de Laurent BROQUET.

Je veux également rendre hommage aux trois sapeurs-pompiers volontaires qui ont été blessés au cours de l'accident  : Salvatore SCIFO , Anthony DUC, Xavier CHAMBAUD. Je sais combien vous avez été douloureusement éprouvés par la disparition de vos camarades.

Enfin, je veux dire toute ma solidarité et mon soutien au centre de secours de Loriol, ainsi qu'à la grande famille des sapeurs-pompiers : comme ceux qui nous ont quitté, ils sont porteurs d'un engagement unique, au service de valeurs et d'idéaux, au service des autres. Protéger, aider, sauver malgré les dangers encourus, malgré les heures passées loin des siens : la mission des sapeurs-pompiers volontaires exige du courage, de l'abnégation, de la noblesse.

C'est pourquoi le Président de la République avait souhaité, ici même, que l'hommage rendu aux cinq sapeurs-pompiers volontaires soit celui « de la République aux soldats du feu ». Ce jour là la France entière s'était recueillie.

Aujourd'hui le souvenir de leur dévouement et de leur sacrifice doit constituer pour nous tous un exemple. Les cinq stèles qui portent leur nom doivent rappeler à jamais ce drame et perpétuer la mémoire de ces hommes disparus.  En remettant à l'adjudant SCIFO et aux caporaux CHAMBAUD et DUC les insignes de chevalier de l'ordre national du Mérite, au nom du Président de la République, c'est le pays tout entier qui vous exprime sa reconnaissance.

Aujourd'hui nous sommes rassemblés dans la douleur. Mais il faut aussi se tourner vers l'espoir. Car il y a eu, depuis cette tragédie, une véritable prise de conscience de tous, ici dans la Drôme et dans tout le pays. Peu à peu, les comportements sur la route changent, les conducteurs deviennent plus responsables, des vies sont épargnées. Continuer cet effort est pour nous un devoir, une façon de poursuivre l'engagement de ceux dont nous honorons la mémoire aujourd'hui.

Je voudrais dire aussi, en cette journée nationale des sapeurs-pompiers, que nous ferons tout pour qu'ils puissent remplir leurs missions dans de meilleures conditions de sécurité. La mort de leurs cinq collègues n'aura pas été vaine. Je m'y engage avec le soutien de tous les Français, qui savent ce qu'ils doivent à leurs sapeurs-pompiers.

Mesdames, Messieurs,

Il faudra du temps pour que les blessures se referment.
Puisse le souvenir du courage et de la générosité d'Eric DUVEAU, de José GARRIDO, de Patrick DUC, de Didier BOURGEAT, et de Laurent BROQUET nous y aider.

Puissent-ils rappeler à chacun et à chacune que notre société a plus que jamais besoin de la solidarité, de la responsabilité et de la fraternité qu'ils incarnent.

Je vous remercie.