Allocution de M. Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales, lors de la cérémonie de sortie de la 4ème promotion de cadets de la République et de la 72ème promotion d'adjoints de sécurité, à l'école nationale de police de Châtel Guyon,le vendredi 21 août 2009, 11h00.
Monsieur le Préfet,
Messieurs les Directeurs,
Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux d'être parmi vous pour rencontrer et féliciter les 18 cadets de la République et les 26 adjoints de sécurité, qui achèvent aujourd'hui leur scolarité dans cette école de police de Châtel Guyon, d'où sont déjà sortis plus de 8 300 gardiens de la paix.
A travers vous, je souhaite saluer, au plan national, les 674 adjoints de sécurité et les 858 cadets qui ont su mener à terme leur année de formation à force de volonté, de courage et de sérieux.
Permettez-moi de partager avec vous une conviction : ministère régalien, responsable de l'ordre et du territoire, le ministère de l'intérieur est aussi le garant de la cohésion nationale.
A ce titre, il lui revient d'avoir :
C'est la raison pour laquelle, lorsqu'il était ministre d'État, ministre de l'intérieur, le Président Sarkosy a souhaité que soient mises en place de nouvelles voies d'accès à la police nationale.
Au cœur de sa démarche, un idéal :
permettre à chacun de penser librement son avenir sans être enfermé dans le carcan d'un destin préétabli.
Il s'agit de tout mettre en œuvre pour aider ceux qui disposent de la motivation et des qualités requises pour devenir policier, mais ne possèdent ni les relations, ni les moyens financiers de se préparer par eux-mêmes au concours.
C'est ainsi que le ministère de l'intérieur s'est engagé dans une politique volontariste de promotion de la diversité et de l'égalité des chances dans le recrutement des membres de la police nationale.
Vous êtes, pour certains, adjoints de sécurité. D'autres sont des « cadets de la République » et ont suivi une formation en alternance entre école de police et lycée professionnel. Ensemble, vous enrichissez la police nationale de vos expériences particulières et de vos personnalités.
Ce programme des « cadets de la République », le Président de la République l'a non seulement inventé, mais il l'a porté avec détermination et le soutient aujourd'hui plus que jamais, tant il répond à un double besoin.
D'une part, il participe à un effort d'insertion de jeunes ne disposant pas de l'environnement social et familial le plus favorable pour préparer un concours. Parmi vos parents, 38% sont employés ou ouvriers et 14% sans profession ou demandeurs d'emploi.
D'autre part, il concourt à un impératif de diversification du recrutement vers des jeunes de toutes origines.
J'ajoute que chaque année, un millier de jeunes gens, comme vous, âgés de 18 à 25 ans, non-bacheliers ou à l'écart des cursus scolaires habituels, choisissent de suivre la formation en alternance entre école de police et lycée professionnel.
Ce cursus constitue une très bonne préparation au second concours de gardien de la paix, ainsi qu'une formation au métier d'adjoint de sécurité, fonction que vous exercerez pour la plupart dans l'attente de la réussite à ce concours.
Les partenariats qui existent maintenant entre 37 lycées professionnels et les structures de formation de la police nationale ont, depuis 2005, déjà bénéficié à près de 3 000 jeunes.
Conformément aux souhaits du Président de la République, le dispositif des cadets est conforté.
Il aurait été absurde de priver la police nationale de la chance que constitue un tel programme de formation : pour l'institution policière, les stages des cadets dans les services opérationnels de sécurité publique sont l'occasion de se présenter à la jeunesse sous un autre angle et donc d'être mieux comprise, appréciée et respectée.
Et cette formation est opérationnelle, elle a démontré son intérêt, puisque près de 70% des jeunes de la première promotion ont intégré définitivement les rangs de la police nationale.
J'ai donc décidé, très concrètement, que tous les cadets ayant réussi, cette année, les tests de sélection seront bien incorporés, à partir du 1er octobre prochain – soit quelques semaines seulement après les délais qui avaient été initialement envisagés – dans les écoles de police pour débuter leur formation.
J'ajoute que, concernant votre promotion, je connais votre vœu professionnel le plus cher : intégrer définitivement les rangs de la police nationale, en devenant gardien de la paix par la voie du recrutement interne. C'est aussi ma volonté : nous vous avons sélectionnés, nous vous avons formés comme cadets, et nous vous donnons accès à des dispositifs de formation complémentaire mis en place par la direction de la formation de la police nationale. J'ajoute que je veillerai à ce que le concours de gardien de la paix auquel vous avez commencé à vous préparer soit organisé à une date qui ne soit pas trop éloignée de la fin de votre scolarité.
Vous le voyez : il y a pu avoir, ici ou là, pendant quelques jours, des incertitudes budgétaires ou comptables : elles sont désormais levées.
Je m'y suis personnellement employé.
Ces recrutements étaient des engagements du Président de la République.
Ces engagements sont tenus, à la suite des arbitrages rendus, sur ma proposition, par le Premier ministre.
Ils permettent à des centaines de jeunes, comme vous, d'apprendre et d'exercer le métier de policier.
C'est une tâche difficile, une tâche exigeante mais c'est une tâche noble.
Face à des phénomènes de délinquance en constante évolution, nous devons, nous aussi, évoluer et adapter les modes opératoires de la police et de la gendarmerie nationales. La sécurité est le premier droit de nos concitoyens. C'est donc le premier de vos devoirs. Vous prendrez désormais toute votre part dans la lutte contre la délinquance.
Cadets de la République et adjoints de sécurité, vous êtes les défenseurs d'un véritable idéal, celui de l'intégration républicaine, dont la police se veut un acteur déterminé.
Parce que vous êtes jeunes et parce que vous êtes policiers, vous êtes les mieux placés pour savoir que la relation entre la police et la jeunesse ne se réduit pas aux clichés présentés ici ou là.
Non, les policiers ne sont pas volontiers provocateurs.
Non, les jeunes ne sont pas naturellement violents.
Ce n'est évidemment pas la vérité. La relation police-jeunesse, ce n'est pas cela. Nous devons lever les malentendus. Nous devons mettre fin aux caricatures.
C'est la raison pour laquelle, j'ai décidé de réunir, dans 10 jours, mardi 31 août prochain, les responsables de la police nationale et les représentants d'une vingtaine d'associations fortement impliquées dans les quartiers.
Monsieur le Préfet,
Messieurs les Directeurs,
Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs,
C'est la force et la liberté qui font les excellents hommes,
a écrit Jean-Jacques Rousseau.
Cette liberté, vous l'avez saisie en choisissant les programmes des cadets et des adjoints de sécurité. Cette force, vous l'avez démontrée en achevant avec succès votre formation.
Vous êtes désormais des exemples pour beaucoup. Il vous appartient à présent d'en être dignes.