Discours de M. Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales à Paris, jeudi 17 septembre 2009
Monsieur le ministre,
Messieurs les parlementaires,
Monsieur le président de la fédération des sapeurs pompiers député,
Mesdames et messieurs,
Je suis très heureux d'être parmi vous, aujourd'hui, pour la remise de ce rapport.
I. L'engagement citoyen constitue, au travers du volontariat, le socle du modèle français des secours.
Les sapeurs-pompiers volontaires figurent parmi les premiers acteurs de la sécurité civile en France.
80% des sapeurs-pompiers de notre pays sont des volontaires. En effet, ils sont plus de 200 000 sur les 250 000 soldats du feu que compte notre pays et dont le rôle vient d'être consolidé par la loi de modernisation de la sécurité civile.
Cet engagement volontaire est ouvert à toutes et à tous. Le volontariat chez les sapeurs-pompiers est, d'abord, un engagement citoyen qui doit servir de modèle et de référence à nos compatriotes.
En quoi consiste-t-il ? Il s'agit de porter aide et assistance à nos concitoyens en situation de détresse, c'est-à-dire peut être, et au même titre que les forces de sécurité intérieure, l'une des missions les plus nobles qui puisse exister.
De par le maillage territorial des centres de secours, les sapeurs-pompiers contribuent à diffuser une culture de la sécurité, et, au-delà, une culture du vivre-ensemble.
Le volontariat joue donc un rôle-clé au service de la cohésion et du lien social.
Le volontariat, c'est, en réalité, la déclinaison quotidienne des valeurs d'égalité et de fraternité qui fondent notre République.
II. Au-delà de l'engagement de ces hommes et de ces femmes, c'est un véritable service public de proximité qui est offert à nos concitoyens et qu'il faut conforter.
Chaque année, 1 Français sur 3 compose le 18 ou le 112.
Toutes les 8 secondes, c'est à dire plus de 4 millions de fois par an de jour comme de nuit, le "bip" d'un sapeur-pompier volontaire retentit alors qu'il est au travail ou en famille. Le volontaire rejoint alors immédiatement son centre d'intervention afin de porter secours ou assistance.
Afin de pouvoir réagir vite, les volontaires ont pour devoir de ne pas être éloignés de plus de 5 kilomètres d'un centre de secours.
Cette réactivité et cette disponibilité expliquent leur popularité. Nos concitoyens connaissent, approuvent et respectent leurs sapeurs-pompiers, qui sont leurs voisins et amis.
Pourtant, et au delà du courage et du dévouement des sapeurs-pompiers volontaires, les Français ne connaissent pas toujours l'abnégation et parfois les sacrifices qu'imposent cet engagement.
Le sapeur-pompier volontaire doit, en effet, se former aux techniques les plus modernes de lutte contre l'incendie, de sauvetage, de secourisme. Il accepte de donner son temps au détriment de sa cellule familiale. Il part en mission sans savoir si celle-ci sera périlleuse. Il accepte de risquer sa vie à chaque instant pour en sauver d'autres.
III. Vos travaux vont permettre de faire mieux connaître le volontariat. Il m'appartiendra d'en tirer toutes les conséquences pratiques.
Je tiens à rappeler que la sécurité civile, composante pleine et entière de la sécurité de nos concitoyens, est une « co-production » à laquelle participent à la fois l'Etat, les départements, les communes et les EPCI.
Chaque échelon territorial y joue son rôle en application d'un principe de subsidiarité adapté à la nature et aux enjeux des risques à couvrir.
Les politiques publiques d'accompagnement du volontariat illustrent cette complémentarité.
Les collectivités locales recrutent, forment et équipent au quotidien les volontaires. Elles sont l'échelon naturel de soutien du volontariat.
L'Etat, pour sa part, intervient en complément de ces politiques locales en organisant l'interopérabilité qui permet aux solidarités entre territoires de s'exprimer.
La tempête Klaus, en ce début d'année, a une fois de plus, illustré l'efficacité de cette organisation. Nous sommes, aujourd'hui, face à un nouvel enjeu de taille : la pandémie grippale. Notre préparation en la matière confirme le rôle absolument essentiel que vont jouer les sapeurs-pompiers, notamment volontaires, de notre pays.
Les questions qu'a eu à aborder la commission sont nombreuses et complexes. Le volontariat est, en effet, confronté aux évolutions de notre société, évolutions qu'il faut accompagner.
Chacun le sait à travers ces quelques illustrations, il y a, pour le sapeur-pompier volontaire, de nombreux défis à relever :
La réflexion très approfondie qui a été lancée sur tous ces sujets, autour de Luc Ferry, dont chacun connait l'attachement aux valeurs de la République, va permettre d'avancer concrètement, ensemble, sur bon nombre de vos propositions. Je tiens tout particulièrement à la remercier chaleureusement, ainsi que l'ensemble des membres qui ont participé à cette commission.
Ces travaux ont été riches et ouverts. Des centaines de volontaires, d'anciens ou de futurs sapeurs-pompiers volontaires se sont exprimés, les familles des volontaires ont offert leurs contributions, les élus locaux, les employeurs des volontaires ont été longuement entendus.
Aucune expression directe de pareille ampleur n'avait été réalisée, aucune analyse aussi pluridisciplinaire n'avait été appliquée au volontariat.
Luc Ferry va dans quelques instants, nous exposer les conclusions de la mission qu'il a bien voulu accepter de conduire. Je suis persuadé que ce rapport fera date. Il servira de ligne directrice, dans les années à venir, pour pérenniser et conforter le volontariat, et, à travers lui, le modèle français de sécurité civile. Après expertise de nos services, c'est à partir de ce rapport que j'annoncerai, en effet, les premières mesures lors du Congrès de Sapeurs-pompiers, qui aura lieu les 16 et 17 octobre prochains, à Saint-Etienne.
En vous félicitant à nouveau, je vous laisse maintenant la parole, mon cher Luc.
Conclusion après la présentation du rapport par Luc Ferry
Je vous remercie, mon cher Luc, pour cette présentation du rapport. Elle témoigne non seulement du bien fondé et de la pérennité du dispositif des sapeurs-pompiers volontaires, mais surtout de sa pleine complémentarité avec les sapeurs pompiers professionnels.
Vos propositions visant à conforter le volontariat sont particulièrement intéressantes. Je retiens, par exemple, la création d'un cadre juridique pour le sapeur-pompier volontaire qui le protégerait et qui passerait, notamment, par une prise en charge de l'Etat.
Les grands thèmes abordés : le management, la formation, la reconnaissance sont autant de chantiers à étudier, exploiter et, sans doute, à lancer. Nous en déciderons dans un avenir très prochain.
Merci de votre attention.