Intervention de M. Brice HORTEFEUX, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales - Hôtel de Beauvau.
Monsieur le président de la fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, mon colonel,
Mesdames et Messieurs,
Conformément à une tradition désormais bien établie, vous revenez de l'Arc de Triomphe où vient de se dérouler le rassemblement national des drapeaux des sapeurs-pompiers de France.
Je suis très heureux de vous accueillir, maintenant, ici, dans cette salle des fêtes, pour un moment moins solennel. Le ministère de l'intérieur est le ministère de la sécurité publique. Vous êtes, avec la police et la gendarmerie, l'un des trois piliers de cette sécurité. Aussi, je vous le dis, vous êtes ici chez vous.
Vous l'avez d'ailleurs, je crois, bien compris étant donné nos nombreuses rencontres de ces derniers jours ! J'ai, en effet, reçu, il y a quelques jours, la commission ambition volontariat qui m'a fait des propositions particulièrement intéressantes et concrètes qui seront mises en œuvre sans tarder. Mardi dernier encore, se tenait ici-même la réunion de vos directeurs départementaux avec qui j'ai pu m'entretenir des défis de la modernisation de notre sécurité civile.
I. Si j'ai tenu à vous réunir, aujourd'hui, c'est avant tout pour rendre hommage à tous les sapeurs-pompiers de France.
(1) Avec courage, dévouement et professionnalisme, vous vous portez au devant de toutes les détresses.
Cette année, vous avez déjà assumé deux missions d'importance.
Je pense, bien sûr, à votre action en Haïti, du 13 janvier au 21 février dernier, pour faire face aux conséquences d'un séisme meurtrier.
Des Antilles ou de métropole, volontaires ou professionnels, militaires ou civils, képis rouges ou képis noirs, ce sont 700 soldats du feu qui ont été porter secours, sur place, en intégrant le détachement français coordonné par le COGIC (centre opérationnel de gestion interministérielle des crises). Plus de 20 000 Haïtiens ont notamment pu être pris en charge et soignés par notre hôpital de campagne.
Je pense aussi à votre mobilisation exemplaire au cours de la tempête Xynthia qui a touché la France à la fin du mois de février. L'aide que vous avez apporté aux populations sinistrées a été déterminante. Elle était, de surcroit, une manifestation concrète de la solidarité nationale puisque les équipes de secours sont venues de toute la France.
Ces deux missions illustrent le quotidien de la sécurité civile. Sur tous les fronts, vous effectuez, en effet, chaque année, plus de 4 millions d'interventions, ce qui représente 5 Français secourus chaque minute.
(2) Ces missions de secours ne pourraient être menées à bien sans l'engagement des 250 000 hommes et femmes de la sécurité civile.
A vous, d'abord, volontaires et professionnels, civils et militaires, je veux dire la reconnaissance de la nation tout entière pour le travail que vous effectuez quotidiennement à son service avec détermination et dévouement.
Aux sept pompiers qui ont sacrifié leur vie en accomplissant leur devoir depuis le début de l'année, je veux témoigner l'admiration et l'estime de la République. A leur famille, je veux dire notre soutien et notre émotion. Ils demeurent dans notre souvenir des modèles de courage et d'abnégation.
II. Votre engagement au service des Français est absolu. En retour, je vous le dis : ma détermination à vous offrir un cadre de travail modernisé est sans faille.
(1) Nous avons déjà relevé, ensemble, le défi de la départementalisation.
L'originalité et la force du modèle de sécurité civile français réside dans la double casquette des sapeurs-pompiers qui sont à la fois une composante majeure de nos forces de sécurité intérieure et les acteurs des secours de proximité.
Aujourd'hui, grâce au partenariat existant entre l'État et les collectivités territoriales, nous sommes capables aussi bien d'assurer les interventions quotidiennes que de mobiliser immédiatement 6 000 hommes en renfort en cas de catastrophes naturelles.
Dans cette période de contrainte budgétaire, plus que jamais, l'État et les collectivités territoriales doivent se compléter mutuellement pour maintenir un service public, celui de la sécurité civile, dont l'efficacité est reconnue par 98% de nos concitoyens. Gage de notre efficacité, ce partenariat ne saurait être remis en cause.
(2) Nous avons, aujourd'hui, un nouveau défi à relever : la promotion du volontariat.
Les 200 000 sapeurs-pompiers volontaires de France sont la colonne vertébrale de notre dispositif de sécurité civile et je suis déterminé à conforter, amplifier et valoriser leur engagement citoyen.
Je me réjouis de constater, bien sûr, qu'avec 28 000 recrues, les jeunes sapeurs-pompiers n'ont jamais été aussi nombreux. Je me félicite, aussi, des mesures de soutien décidées, dans un contexte budgétaire pourtant contraint, par les collectivités territoriales.
J'en ai la conviction : soutenir le volontariat dans chaque commune, c'est investir pour l'avenir et renforcer notre capacité de réactivité.
Mais j'ai voulu aller plus loin. C'est la raison pour laquelle j'ai établi un groupe de travail chargé de concrétiser les conclusions de la commission ambition volontariat pour doter notre pays des moyens de soutenir le volontariat dans la durée.
Ce groupe m'a fait, il y a quelques jours, une série de propositions concrètes :
o offrir, d'abord, au volontariat, un cadre plus attractif et plus protecteur en faisant de cette expérience unique une vraie chance d'intégration dans la vie professionnelle ;
o renforcer, ensuite, la compatibilité du volontariat avec l'exercice d'une activité professionnelle en réformant la formation des volontaires et en promouvant, au niveau européen, un statut de « citoyen européen engagé » ;
o accroître, enfin, la reconnaissance dont bénéficient les volontaires en mettant en place des campagnes d'information institutionnelles.
Je veillerai personnellement à ce que tout soit fait pour que ces trois mesures phares soient rapidement mises en œuvre.
X
Au quotidien comme dans des circonstances exceptionnelles, vous vous montrez toujours à la hauteur de votre mission. Votre popularité auprès des Français, la confiance de votre ministre et l'estime de la République en sont les plus belles preuves.
Soyez fiers de votre action. L'État, je vous le dis, est fier de vous.