09.10.2010 - Congrès de l'Union Départementale des sapeurs-pompiers de Corrèze

14 décembre 2010

Intervention de M. Brice HORTEFEUX, Ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales - Meymac


- Seul le prononcé fait foi -

Monsieur le préfet,
Monsieur le préfet, directeur de la sécurité civile,
Monsieur le député
Monsieur le président du conseil général,
Monsieur le président du Service Départemental d'Incendie et de Secours,
Monsieur le député européen, conseiller général de Meymac,
Monsieur le maire,
Monsieur le directeur départemental du service d'incendie et de secours,
Monsieur le président de l'Union départementale de sapeurs-pompiers de Corrèze,
Mesdames et Messieurs,

Deux semaines exactement après avoir pris la parole au congrès annuel de votre Fédération nationale à Angoulême, c'est avec plaisir que je viens, aujourd'hui, m'exprimer directement devant vous pour le 52ème congrès de votre union départementale.

C'est d'abord, pour moi, l'occasion de vous renouveler personnellement l'hommage que la France doit à chacun de ses sapeurs-pompiers. Cette année encore, en effet, les pompiers de France se sont montrés à la hauteur de leur réputation. Cette année encore, ils ont fait preuve d'un engagement exceptionnel, d'un courage exemplaire et d'un dévouement absolu au service de nos concitoyens en détresse. Cette année encore, ils se sont portés sans hésiter au devant du danger pour secourir des hommes et à des femmes dépassés par de grandes catastrophes naturelles, notamment lors de la tempête Xynthia ou des inondations du Var et jusqu'en Haïti où trois d'entre vous ont d'ailleurs participé aux opérations de secours.

C'est, aussi, l'occasion de saluer le travail quotidien qu'effectuent, au service de tous les Corréziens, les 150 sapeurs-pompiers professionnels et les 1 200 volontaires du département. Pour la seule année 2009, vous êtes intervenus en moyenne plus de trente fois par jour au service de vos concitoyens soit pas moins de 11 000 fois sur l'année, dont plus de 1 200 fois pour des accidents de circulation. Vous pouvez être fiers des missions que vous avez menées, des détresses que vous avez secourues et des vies que vous avez sauvées, jour après jour et nuit après nuit.

C'est, surtout, l'occasion de saluer la mémoire du major Éric BERGER, mort en service à la suite d'un malaise le 22 août dernier à Tulle. Non sans émotion, je voudrais, aujourd'hui, assurer sa veuve et ses trois enfants de mon soutien et adresser une pensée aux 300 de ses camarades qui s'étaient réunis sur le parvis du centre de secours de Brive-la-Gaillarde. À sa famille comme à ses amis et collègues, je veux dire que nous ne l'oublierons pas.

C'est, enfin, l'occasion de faire le point avec vous sur deux chantiers dont je sais qu'ils vous tiennent particulièrement à cœur : le secours à personnes et la promotion du volontariat.

I. Premier chantier prioritaire : finaliser les travaux en cours sur le référentiel commun de secours à personnes.

(1) Quel bilan d'étape pouvons-nous faire, à ce jour, au niveau national ?

Je vous le dis : les résultats obtenus cette année sont très encourageants.

En effet, d'après l'enquête réalisée à travers tout le pays par le comité de suivi du référentiel commun SAMU/SDIS, les modalités opérationnelles conjointes commencent à s'appliquer sur l'ensemble du territoire. Les axes de travail s'organisent, ainsi, aujourd'hui, autour des échanges de données entre les systèmes opérationnels des SAMU et des SDIS, la coopération en matière de ressources humaines et la mutualisation des bonnes pratiques.

À ce jour, 2/3 des départements ont signé une convention ou vont y parvenir. Positif, ce résultat n'est pas, pour autant, suffisant. J'ai eu l'occasion de le dire à Angoulême, il y a deux semaines, et je le redis devant vous aujourd'hui : 100% des conventions doivent être signées avant fin 2011.

(2) Quelle est la situation en Corrèze ?

Comme au niveau national, cette question du référentiel commun est, pour vous, une question essentielle : je rappelle en effet que les deux tiers de vos sorties concernent le secours à personnes.

Je vous appelle donc à aller rapidement de l'avant dans ce processus.

Je sais que vous avez saisi, Monsieur le préfet, le comité national de suivi et d'évaluation intérieur/santé pour aplanir les difficultés et je ne doute pas que les préconisations de ce comité permettront bientôt à tous les acteurs corréziens de finaliser leur convention.

Monsieur le préfet, je vous invite vivement, avec le soutien de votre collègue directeur de la sécurité civile, à tout mettre en œuvre pour accélérer la signature de cette convention et veiller à sa prompte mise en œuvre. Le référentiel commun constitue « la doctrine française des services publics en matière d'organisation des secours et soins urgents au quotidien » dont l'application doit bénéficier directement aux victimes.

II. Deuxième chantier prioritaire : promouvoir le volontariat.

(1) La Corrèze est un département particulièrement représentatif de l'engagement citoyen des sapeurs-pompiers volontaires de France.

J'en veux pour preuve, d'abord, la personnalité de votre président d'union départementale, le capitaine Jean-Jacques CHASSAGNE, qui poursuit, parallèlement à ses fonctions, une carrière de professeur au sein d'un lycée technique.

Mais je pense, aussi, aux 1 206 sapeurs-pompiers volontaires de Corrèze qui constituent près de 90% de l'effectif total des secours du département, au-dessus de la moyenne nationale de 80%. Plus encore qu'ailleurs, vous êtes au cœur du modèle républicain de sécurité civile.

(2) Au-delà de notre estime, vous méritez notre soutien. C'est pourquoi, en 2011, je veux faire de la promotion du volontariat le fer de lance de mon action en matière de sécurité civile.

2011 sera, vous le savez, l'année européenne du volontariat. J'y vois une occasion unique pour affirmer la singularité et la force du modèle de sécurité civile à la française que vous incarnez.

C'est pourquoi je souhaite, en 2011, faire du volontariat la grande cause de la sécurité civile devant le Parlement. Une proposition de loi relative aux sapeurs-pompiers volontaires sera, ainsi, déposée dans les prochaines semaines pour un débat dans les tous premiers mois de 2011. Concrètement, ce texte :

- clarifiera la notion de volontariat en rappelant que le volontaire est bien un citoyen engagé dans une voie librement choisie d'épanouissement personnel au service d'autrui et ne saurait, dès lors, être assimilé à un « travailleur » au sens européen du terme ;

- dotera les volontaires d'un statut juridique protecteur de leur engagement, en particulier au plan social.

Je vous le dis : notre démarche est à la fois pragmatique et ambitieuse. Pragmatique d'abord, car le statut juridique défini par la proposition de loi est largement inspirée des réflexions et propositions faites par les volontaires eux-mêmes. Ambitieuse ensuite, car cette loi, qui fonde durablement le cadre de l'engagement volontaire, aspire à devenir la pierre angulaire du droit du volontariat.

X

Mesdames et Messieurs,

Notre modèle de sécurité civile est précieux. Il permet à tous les Français, de pouvoir bénéficier, partout, à tout moment et pour un coût maîtrisé, de secours rapides et efficaces. Vous pouvez compter sur ma détermination pour le protéger, le défendre et le renforcer.

Ce modèle, ce sont aussi des hommes et des femmes à l'engagement exemplaire. Soutenir leur engagement, ce n'est pas seulement préserver les ressorts indispensables de notre système de sécurité civile, c'est aussi et surtout faire vivre des valeurs de solidarité et d'entraide essentielles pour notre société.

La sécurité civile est un effort collectif.

Vous pouvez compter sur moi pour en assurer la coordination et l'impulsion.

Je sais pouvoir compter sur vous tous pour continuer à l'exercer avec passion.

Je vous remercie.