09.09.2009 - Co-financement de la vidéo-protection sur 75 sites prioritaires

9 septembre 2009

Intervention de M. Brice HORTEFEUX, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales, lors de son déplacement à Sartrouville


Madame le préfet,
Monsieur le député-maire,
Monsieur le maire,
Monsieur le directeur général de la police nationale,
Monsieur le directeur central,
Monsieur le directeur,
Monsieur le commissaire,
Mesdames et Messieurs,

I.    J'ai souhaité me rendre, cet après-midi, ici, à Sartrouville, pour constater, sur le terrain, l'efficacité des dispositifs de vidéo-protection.

 La vidéo-protection constitue, selon moi, un outil majeur de la lutte contre la délinquance. Elle sera donc au cœur de ma politique.
 Pourquoi ? Parce que ses atouts sont indiscutables. Elle a, en effet :

  •           un réel pouvoir de dissuasion, qui a, d'ailleurs, été démontré récemment par un rapport de l'Inspection générale de l'administration (IGA) ;
  •           elle a aussi un pouvoir d'identification : elle permet de confondre le délinquant lorsque des infractions sont commises.

 La ville de Sartrouville est, sur ce point, exemplaire : cette commune s'illustre, en effet, par un dispositif particulièrement complet de 53 caméras installées, pour quelques-unes depuis 2001, et pour la grande majorité depuis 2003.
(1) J'ai visité, ce matin, le Centre de supervision urbaine, dans les locaux de la police municipale, qui veille sur les habitants 24h/24.
Vous avez pu constater, avec moi, la modernité du dispositif mis en place : des caméras numériques, pivotantes, capables, si besoin, d'effectuer des zooms, et qui comportent un système de masquage des lieux privés, comme les fenêtres d'appartements ou les portes d'entrée.
(2) Je me suis, ensuite, rendu au commissariat. Le partenariat entre la municipalité et les services de police y est remarquable.
(3) Enfin, j'ai réuni, lors d'une table ronde, les parties prenantes de ce dispositif, que ce soit vous, Monsieur le Maire, qui avez eu à cœur de développer cet outil, mais aussi des policiers, des commerçants et les bailleurs sociaux qui, tous, constatent chaque jour les apports indéniables de la vidéo-protection. J'observe l'unanimité des acteurs locaux sur l'efficacité d'un tel dispositif.

II.    Le constat est, en effet, clair et partagé : la vidéo-protection, cela marche.

 Selon un rapport de l'Inspection générale de l'administration du mois de juillet, les crimes et délits chutent deux fois plus vite dans les villes équipées de la vidéo-protection que dans celles où aucun dispositif n'est installé.
De même, depuis 2000, alors que les agressions contre les personnes ont grimpé de plus de 40%, elles ont augmenté deux fois moins vite dans la cinquantaine de villes vidéo-protégées.
 J'en veux également pour preuve de récents évènements :

  •     l'identification de 4 individus encagoulés et armés, à Lyon, en juillet dernier, grâce à la caméra du gérant de tabac qu'ils venaient de braquer ;
  •     ou encore, toujours en juillet, l'interpellation et l'identification de cinq individus pour enlèvement et séquestration d'un jeune homme, dans l'Essonne.

 A Sartrouville même, les résultats tangibles sont là. Alors que la délinquance générale progresse dans le département de +1,90% entre septembre 2008 et août 2009 et de + 1,16% pour la sécurité publique, la commune de Sartrouville enregistre, elle, une baisse durable de la délinquance depuis l'installation de la vidéo-protection : -5,87% de délinquance générale.
De même, la délinquance de proximité, justement visée par les caméras, a diminué, sur la même période, de - 9,6%.
Autre preuve de son efficacité, le taux d'élucidation y atteint 44,45%, soit près de 7 points de plus que la moyenne nationale. Cette situation n'a pas échappé aux délinquants qui ont, à plusieurs reprises, détruit des caméras. 11 dégradations ou tentatives ont été recensées, sur plusieurs mois, portant parfois sur les mêmes caméras : 6 ont été dégradées. C'est bien la preuve que les voyous ont peur d'être filmés.

III.    Parce que les résultats attestent de l'efficacité des caméras, je vais amplifier leur nombre et diversifier leur implantation

(1) Il y a, aujourd'hui, à peine 20 000 caméras de vidéosurveillance sur la voie publique en France. D'ici 2011, je veux, avec les collectivités locales, tripler ce chiffre : l'objectif est de 60 000 caméras.
Concrètement, je vous annonce qu'une liste de 75 communes sensibles, dans toute la France, métropole comme outre-mer, a été arrêtée pour bénéficier de financements prioritaires.
De même, j'ai pour objectif de faire équiper 110 établissements scolaires sensibles entre 2009 et 2010.
Ces mesures concrètes sont le signe de notre engagement rapide en faveur de ce dispositif.
(2) J'entends, aussi, diversifier l'usage des caméras.

 
 Si le cap a été fixé, si une dynamique a été créée et si les premiers résultats sont déjà là, beaucoup reste à faire. Aujourd'hui, la majorité des caméras sont placées sur la voie publique. Or, par exemple, sur les seuls sites industriels et commerciaux, on dénombre 70 000 cambriolages sur les 12 derniers mois. Cela n'est pas admissible. Je veux donc étendre ces dispositifs de vidéo-protection à ces sites comme à certaines zones de quartiers sensibles, mais aussi aux commerces de proximité ou encore aux logements sociaux pour mieux prévenir la dégradation.

(3) La vidéo-protection est considérée par nos concitoyens comme un nouvel outil au service de leur sécurité.

 Je suis naturellement attaché à la préservation des libertés individuelles. Je le dis clairement, et chacun peut le voir, la vidéo, c'est de la protection avant d'être de la surveillance. Les caméras ne sont pas intrusives, elles ne sont pas là pour épier, mais pour protéger.
 J'observe aussi que nos concitoyens plébiscitent la vidéo-protection. Dans un récent sondage, 81% des Français interrogés estiment que l'installation de caméras de vidéo surveillance peut « améliorer la sécurité ».
 Vous le savez, les caméras de protection font déjà partie de notre quotidien : lorsque vous faites vos courses au supermarché, lorsque vous retirez de l'argent au guichet de votre banque ou que vous utilisez les transports en commun, vous êtes filmés, vous le savez déjà. Qui cela dérange t-il ?
Si vos enfants prennent les transports en commun tard dans la soirée ou dans la nuit, vous vous sentez rassurés de savoir qu'on veille sur eux.
Si vous êtes victimes d'une agression, vous serez soulagés qu'on puisse identifier l'auteur des faits.
Si vous n'avez rien à vous reprocher, vous n'avez pas à avoir peur d'être filmés !
 Pour les gendarmes et policiers eux-mêmes, la vidéo-protection constitue aussi un élément sécurisant pendant les interventions. C'est pourquoi la formation des agents doit être poursuivie, et des échanges étroits doivent être organisés entre centres de supervision et forces de sécurité.
Instaurer la vidéo-protection, c'est identifier les fauteurs de troubles, c'est décourager les délinquants ; c'est, surtout, veiller sur les honnêtes gens.
Pour mettre en œuvre cette sécurité, le Président de la République l'a clairement exprimé, « tout doit être tenté, tout doit être accompli pour le maintien de la sécurité de nos compatriotes ». Croyez-le bien, tout sera mis en œuvre.
Notre mission est claire : assurer la sécurité, partout et pour tous.