06.05.2010 - Cérémonie de remise de diplôme à la première promotion d'officiers de la police afghane de maintien de l'ordre (ANCOP)

6 mai 2010

Intervention de M. Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales, lors de la cérémonie de remise de diplôme à la première promotion d'officiers de la police afghane de maintien de l'ordre (ANCOP) - Afghanistan - Kaboul, le jeudi 6 mai 2010.


Seul le prononcé fait foi

Monsieur le ministre,
Messieurs les généraux,
Monsieur le directeur général de la gendarmerie nationale française,
Messieurs les ambassadeurs,
Monsieur l'ambassadeur de France à Kaboul,
Messieurs les officiers et sous-officiers,
Mesdames et Messieurs,

C'est un grand honneur pour moi de participer aujourd'hui, aux côtés de mon collègue M. Atmar, du Général Sharif et du Général Caldwell, à cette cérémonie de remise de drapeau du centre de formation de Mazar-e-Sharif et de remise de diplômes à la première promotion d'officiers de l'ANCOP (Police Afghane de maintien de l'ordre – Afghan national civil order police) formée dans ce centre.

I. Dans l'Afghanistan d'aujourd'hui, les forces de police ont un rôle considérable à jouer. La sécurité de votre pays constitue, en effet, une priorité absolue pour nous tous.

Certes, il faut mener le combat militaire contre les insurgés ; certes, il convient d'offrir aux populations des chances de développement civil, économique et culturel ; mais nous le savons : ces deux tâches ne peuvent être menées à bien que si un environnement de sécurité stable est assuré, dans lequel les populations se sentent protégées.

La constitution de forces de police professionnelles, compétentes, jouissant de la confiance des populations, est, par conséquent, un axe prioritaire de la reconstruction de l'Afghanistan.

Ce magnifique pays connait trop de victimes et de tragédies et ce, depuis si longtemps.

Cette cérémonie est donc, pour moi, l'occasion de saluer quelques-uns des acteurs majeurs de la sécurité intérieure en Afghanistan.

Je pense, tout d'abord, au gouvernement afghan et en particulier à Mohammad Hanif Atmar, ministre afghan de l'intérieur qui a su comprendre l'importance du développement d'une police hautement qualifiée pour la reconstruction de l'Afghanistan, et qui a mis tout son talent et toute sa détermination au service de cette cause éminente. 

Je pense, ensuite, aux 50 nouveaux promus (et aux 250 sous-officiers qui les ont précédés), à qui je voudrais adresser toutes mes félicitations. Vous avez fait, en rejoignant l'ANCOP, un choix courageux, un choix d'homme d'honneur, un choix aussi particulièrement utile à votre patrie. Je n'ai pas de doute que vous saurez vous montrer dignes de la formation que vous avez reçue.

Je pense, enfin, si vous me le permettez, aux 27 gendarmes français, à leurs camarades européens de la Force de gendarmerie européenne, et aux formateurs afghans qui ont travaillé d'arrache-pied côte-à-côte à Mazar-e-Sharif.

A ces gendarmes français comme à leurs camarades engagés dans le tutorat en Kapissa et en Surobi auprès de l'AUP (Afghan uniformed police), j'avais manifesté, avant leur départ, toute ma confiance, tout mon soutien et mon admiration. Je suis heureux, aujourd'hui, de pouvoir constater, sur le terrain, que les résultats sont au rendez-vous.

II. Au gouvernement afghan, à Hanif Atmar, je veux dire aujourd'hui ceci : pour relever ce défi de la sécurité, vous n'êtes pas seuls. Vous avez à vos côtés la communauté internationale, l'Alliance atlantique, l'Union européenne et, bien entendu, vous avez à vos côtés la France.

La France est parfaitement consciente des enjeux du grand combat qui se livre ici, en Afghanistan. C'est la raison pour laquelle la France a tenu à être présente ici, dans le cadre de l'OTAN, et ce, depuis 2001.

Il en va de l'avenir de votre pays, qui doit passer par la consolidation d'institutions démocratiques et pluralistes. Il en va aussi de notre sécurité à nous, Européens, qui avons un intérêt vital à éradiquer le terrorisme international et les trafics de stupéfiants. Il en va, enfin, de la défense des valeurs communes au premier rang desquels la liberté, la justice et le respect du droit.

Je suis particulièrement fier de la contribution qu'apporte la gendarmerie nationale française à ce grand combat. 150 gendarmes français sont déjà présents ici.

Par son expérience et sa culture, la Gendarmerie nationale est particulièrement bien adaptée pour contribuer à la formation de forces de police afghanes robustes et hautement professionnalisées – et peut-être pour offrir un modèle si nos amis afghans le souhaitent.

Je suis venu vous l'annoncer : nous allons amplifier l'effort de la gendarmerie nationale française afin d'aider encore davantage votre formation.

La gendarmerie nationale était déjà présente à Mazar-e-Sharif, en Kapissa et en Surobi, ou sous d'autres formes à Kaboul.

Concrètement, nous allons :

  • d'une part, ajouter à Mazer de nouveaux cours d'état-major ;   
  • d'autre part, conformément aux directives du Président de la République française, Nicolas Sarkosy, prendre en charge l'encadrement pédagogique du nouveau centre de formation de police à Wardak. Nous détacherons, d'ici fin août, sur cette nouvelle mission 40 gendarmes supplémentaires, portant ainsi notre engagement total en Afghanistan de 150 à près de 200 gendarmes 
  • par ailleurs, nous poursuivrons, bien sûr, les actions de coopération que mène la police nationale française avec la police afghane.

Je vous le dis : la France est déterminée à poursuivre le combat pour l'avenir de l'Afghanistan, pour sa sécurité, pour notre sécurité, comme pour la défense des valeurs que nous partageons.

Je tiens, une nouvelle fois, à féliciter chaleureusement les nouveaux promus. Votre engagement personnel et professionnel, renforcé par la formation que vous avez reçue, sera l'une des clés d'un Afghanistan sûr et libre, tel que le souhaite la très grande majorité du peuple afghan.