Discours de M. Brice HORTEFEUX, Ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales, lors de l'inauguration de la sous-préfecture de Montluçon, le samedi 4 juillet 2009, 11h30.
Monsieur le Préfet [Pierre MONZANI],
Monsieur le Sous-préfet [Alain BUCQUET],
Monsieur le Député [Bernard LESTERLIN],
Monsieur le Maire de Montluçon [Daniel DUGLERY],
Mesdames et messieurs les maires de l'arrondissement,
Mesdames et messieurs les agents de la sous-préfecture,
Mesdames et messieurs,
Comme plusieurs d'entre vous le savent, voilà bien longtemps que j'avais prévu d'assister à l'inauguration de la nouvelle sous-préfecture de Montluçon.
C'est donc avec une intensité toute particulière que j'ai aujourd'hui le plaisir, pour la première fois en tant que ministre de l'Intérieur, d'échanger avec des agents de préfecture et de souspréfecture, ici dans l'Allier, à Montluçon.
Avant d'évoquer ma conception de votre travail et les réformes qui nous concernent, je voudrais souligner ce qui nous rassemble ce matin, à savoir la réouverture de votre sous-préfecture, après deux années de travaux qui ont permis une restructuration complète de la maison de l'Etat dans l'arrondissement.
- (1) Ces travaux de grande ampleur, qui vous ont conduits à occuper un bâtiment à titre provisoire jusqu'au 16 juin dernier, ont je crois atteint leurs objectifs :
- (2) J'ai conscience que cet investissement immobilier de l'Etat, qui a tout de même atteint un montant de 4 millions d'euros, a été rendu possible par votre collaboration.
Je voudrais rendre un hommage particulier à Véronique LAFAYE, qui a eu un rôle crucial dans la bonne marche de cette opération complexe et de longue durée.
- (3) Vous l'aurez compris, cet effort financier de l'Etat est une juste reconnaissance du travail des agents de la sous-préfecture et de l'importance de l'arrondissement de Montluçon.Il témoigne aussi de l'importance du réseau des préfectures et des sous-préfectures dans la conception que se fait le Gouvernement de l'administration territoriale de l'Etat. Il incite à tourner le dos à une vision parfois pessimiste des choses, qui voudrait nous faire croire que l'avenir des préfectures et des sous-préfectures est menacé. Il n'en est rien et – j'y reviendrai – c'est plutôt une adaptation aux évolutions de la société qui nous est demandée.
- (1) Votre présence aujourd'hui sur votre lieu de travail, un samedi matin, illustre la première de vos caractéristiques : vous incarnez, plus que d'autres sans doute, la continuité et la permanence de l'Etat.
Voilà pourquoi l'utilité du réseau des préfectures et des sous-préfectures n'est plus à démontrer, de même que l'attachement des élus et de nos concitoyens à son égard.
- (2) Je veux dans le même temps saluer votre compétence professionnelle et l'image de l'Etat que vous véhiculez. Car vous êtes, avant tout, des agents de l'Etat, avec tous les devoirs et les valeurs que cela comporte : votre déontologie, votre rigueur au service de la vie démocratique, votre engagement pour l'exercice des libertés et le respect des valeurs de la République, votre mobilisation pour l'administration de notre territoire et la sécurité des personnes et des biens sont des piliers de notre cohésion nationale.
- (3) Enfin, vous représentez pour nos concitoyens la proximité et la réactivité, dans cette période de crise économique mondiale sans précédent depuis un siècle. Sous l'autorité du préfet et du sous-préfet, vous formez ce grand ministère régalien, ce ministère de référence, qu'est le ministère de l'Intérieur ; vous oeuvrez à l'application des lois sur tout le territoire et à la mise en oeuvre des grandes politiques publiques, qui sont essentielles pour notre vivre-ensemble et la cohésion de notre société.
- (1) Collectivement, nous avons le devoir d'adapter notre réseau de proximité aux exigences du 21ème siècle. Nous partageons – je le sais – les objectifs des différentes réformes qui concerne les préfectures, les sous-préfectures, et plus largement l'Etat territorial :
- (2) Pour y parvenir, les missions des préfectures et des sous-préfectures évoluent :
- (3) En même temps qu'elles évoluent, les préfectures et les sous-préfectures sont placées au coeur du nouvel Etat local qui se dessine et se concrétisera le 1er janvier 2010.
Je précise d'emblée que ce nouvel Etat local est bâti sur une constante, à savoir la fonction de coordination interministérielle assurée par les préfets et les sous-préfets, qui va encore s'amplifier. En effet, les Français et leurs représentants, les entreprises, les associations, tous veulent l'unité de la parole et de l'action de l'Etat local. C'est un gage d'efficacité. C'est un impératif dans notre République décentralisée. Les préfectures et sous-préfectures sont les moteurs de cette coordination qui, pour tous, est de plus en plus nécessaire.
Ensuite, comme vous le savez, le niveau régional devient le niveau de droit commun du pilotage des politiques publiques, avec une organisation resserrée en 8 directions régionales.
Dans le même temps, au niveau départemental, l'Etat se réorganise pour offrir un dispositif de proximité – qui sera constitué dans l'Allier par la préfecture, les sous-préfectures et par deux « directions départementales interministérielles » – qui sera plus simple, plus réactif et plus interactif.
En disant cela, je ne sous-estime pas les difficultés que va poser, dans les premiers temps, la nouvelle organisation. Dès mon arrivée, j'ai demandé à mon cabinet et au secrétaire général du ministère de me proposer toutes les mesures utiles pour que l'entrée en vigueur de la réforme se fasse dans les meilleures conditions pour les agents et permette de tirer véritablement parti de la réforme. Je pense, par exemple, à l'architecture budgétaire, qui gagnerait à être simplifiée pour permettre des mutualisations ambitieuses, dont le produit pourrait être consacré aux fonctions opérationnelles.
- Je veux vous adresser un dernier message pour conclure : j'ai la conviction que le succès de ces évolutions repose en grande partie sur l'engagement de chacune et chacun d'entre vous.
Les réformes en cours constituent une opportunité pour votre parcours professionnel et pour l'intérêt de vos métiers. Notre Ministère, en élargissant progressivement vos périmètres d'affectation, en décloisonnant les différents statuts par la fusion de certains corps, vise à vous présenter des perspectives de carrière diversifiées et attractives, au sein d'un périmètre ministériel élargi.
Mais le contexte actuel nous invite aussi à regarder à l'extérieur, en nous ouvrant d'avantage aux mobilités interministérielles, ce qui incitera les autres ministères à faire de même et permettra à la réforme de l'administration territoriale de l'Etat de réussir.
En définitive, je vous engage véritablement à considérer les évolutions en cours, non comme une menace, mais comme une opportunité collective et individuelle.
Parce qu'il sait montrer sa capacité à évoluer et à s'adapter à la société actuelle, notre Etat territorial a de beaux jours devant lui.
Je compte donc sur vous pour être offensifs, pour prendre des initiatives, pour mettre en avant vos atouts dans ce contexte nouveau, afin que puisse prendre corps l'aspiration de nos concitoyens à un Etat proche, réactif et efficace.
Je vous remercie.