16.11.2008 - Inauguration du Monument aux morts - Malzieu-Ville en Lozère

21 novembre 2008

Allocution de Monsieur Alain MARLEIX, secrétaire d'Etat à l'intérieur et aux collectivités territoriales lors de l'inauguration du Monument aux morts - MALZIEU-VILLE, le dimanche 16 novembre 2008.


Madame le Préfet,
(Françoise DEBAISIEUX)
Monsieur le Président du Conseil général,
Cher Jean-Paul POURQUIER,
Monsieur le député,
Chers Pierre MOREL-A-L'HUISSIER,
Monsieur le sénateur,
Cher Jacques BLANC,
Mesdames et messieurs les conseillers régionaux et généraux,
Messieurs les maires du Malzieu-ville et du Malzieu-Forain,
(Jean-Noël BRUGERON et Jean-Louis SOULIER)
Mesdames et messieurs les élu(e)s,
Mon colonel,
Cher(e)s ami(e)s,

Ce déplacement en Lozère est très important pour moi.

D'abord parce qu'il me permet d'aller à la rencontre des habitants de votre région, dont la beauté et la qualité de l'environnement sont réputées et très largement appréciées.

Ensuite, parce que j'ai l'immense honneur d'inaugurer aujourd'hui le monument aux Morts du Malzieu, devant le prestigieux drapeau du 142ème Régiment d'Infanterie.

Créé en 1795, le 142ème Régiment d'Infanterie était caserné à Mende et à Lodève.

Avant et pendant la Grande Guerre, de nombreux lozériens y furent incorporés et y moururent.

Le régiment fut décimé le 18 août 1914 en Lorraine et son commandant, le Colonel LAMOLLE, fut tué ce jour là.

La caserne située à l'entrée de Mende a pris le nom de son glorieux chef de corps à la fin des hostilités.

Le régiment fut dissout en 1940.

Recréé en 1963, il disparaîtra définitivement en 1985.

Le drapeau du 142ème Régiment d'Infanterie, illustré de nombreuses batailles et arborant la croix de guerre 1914-1918 avec 2 palmes et la fourragère 1914-1918, est exceptionnellement présent pour cette inauguration.

Je remercie le 92ème Régiment d'Infanterie de Clermont-Ferrand, présent à cette cérémonie pour rendre les honneurs dus à cet emblème.

Cet événement revêt aujourd'hui une acuité particulière puisqu'il coïncide avec la commémoration récente de l'Armistice de 1918 et nous rappelle le sacrifice ultime des combattants de la liberté, dont le nom est fondu en relief sur le bronze du Monument aux Morts du Malzieu.

Ainsi, le nom d'Augustin TRÉBUCHON, dernier poilu tombé avant l'Armistice et originaire du Malzieu-Forain.

Né le 30 mai 1878, ce passionné d'accordéon est l'aîné d'une famille de 6 enfants. Sa mère meurt quand il a
5 ans, son père lorsqu'il en a 16. Il est orphelin et soutien de famille dès 1892 et par conséquent exempté en 1914. Mais il tient à s'engager. Il est affecté au 11ème Régiment d'Infanterie sur les plus grands champs de bataille. Il est blessé deux fois.

Comme ses camarades, il a traversé les quatre années de tourmente dans le froid, la boue, subissant la mitraille et les assauts ennemis. Il a échappé à la mort. Il est encore vivant, ce 11 novembre 1918. Mais ne sait pas qu'il va entrer dans l'Histoire.

Tombé au champ d'honneur le 11 novembre 1918 à
10 h 45, il sera le dernier soldat français, le dernier « Poilu » à tomber sous les balles ennemies, quinze minutes avant l'Armistice, après quatre années de service héroïque et courageux.

Augustin TRÉBUCHON ne reverra pas sa Lozère. Il repose désormais en terre ardennaise avec ses camarades, à l'endroit même où il est tombé.

Eu égard au respect dû à ces hommes qui ont porté haut les couleurs de la France, qui se sont battus corps et âme pour défendre notre patrie, pour défendre les valeurs de la République, ce monument, désormais achevé et érigé au cœur de votre cité,  perpétuera leur mémoire.

Je veux vous dire que leur souvenir ne s'effacera pas et restera à jamais gravé dans notre mémoire collective.

Très attachés à la communauté de la Défense, ce monument représente notre mémoire combattante, celle de ceux qui se sont battus pour défendre les valeurs qui sont les nôtres.

Je veux leur rendre hommage et saluer leur courage qui s'est manifesté jusqu'au don de soi.
Ils ont donné leur sang, ils ont donné leur vie pour sauver notre patrie.

Ce monument répond à notre exigence du nécessaire devoir de mémoire et en cela même répond aux attentes des habitants des communes du Malzieu-ville et du Malzieu-Forain.

Situé géographiquement sur le territoire de la commune du Malzieu-ville, ce monument n'en est pas moins commun à ces deux communes dont les histoires sont intimement liées.

Aussi, je tiens à féliciter les municipalités ainsi que les autres acteurs qui ont conduit à la rénovation de ce monument aux Morts, telle que l'avaient prévu ses concepteurs, et à sa mise en valeur sur la place du Foirail.

Grâce aux travaux remarquables qui ont été menés, ce monument, créé en 1923 par l'architecte Léon VIALA, dispose désormais des deux bas-reliefs tels qu'ils avaient été prévus à l'époque.

Dans notre société modernisée, tournée vers l'avenir, n'oublions pas ceux qui ont marqué notre Histoire, l'Histoire de ce pays, de cette commune.

L'Histoire de cette terre où se sont illustrés également tant de héros de la Résistance Française.

Ce monument est à la gloire des nobles victimes, de tous ceux qui ont offert leur vie pour la défense de la liberté.

Il marque désormais le paysage de vos deux communes  et exprime l'espoir des générations futures de porter avec dignité et humanité l'avenir de la France.

Dans le cadre de cette opération de rénovation, dont le coût s'élève à 48 000 euros, vos communes ont pu compter sur le concours de l'État.

Vous avez en effet bénéficié, à travers la DGE, d'une subvention de 12 000 euros en 2 tranches, dont 7 500 euros déjà perçus, et 4 500 euros à mandater dans les semaines. A cela s'ajoute un financement du Ministère de la Défense de 1 800 euros.

Le Gouvernement auquel j'appartiens est particulièrement fier d'avoir pu apporter son soutien à cette opération et de contribuer ainsi à la rénovation de notre patrimoine historique français.

Je vous remercie.