25.06.2010 - Inauguration du centre d'incendie et de secours de Châteauneuf de Randon

29 juin 2010

Allocution de Monsieur Alain Marleix, Secrétaire d'Etat à l'intérieur et aux collectivités territoriales - Châteauneuf de Randon, le vendredi 25 juin 2010 à l'occasion de l'inauguration du service départemental d'incendie et de secours.


- Seul le prononcé fait foi -

Monsieur le préfet (Dominique Lacroix),
Monsieur le maire (Pierre Bessière),
Messieurs les députés (Pierre Morel-A-L’Huissier et Francis Saint-Léger),
Monsieur le sénateur (Jacques Blanc, à confirmer),
Monsieur le président du conseil général (Jean-Paul Pourquier),
Monsieur le président de la communauté de communes de Châteauneuf de Randon (Hubert Libourel),
Monsieur le président du conseil d’administration du service départemental d’incendie et de secours (Jean Roujon),
Mon colonel Eric Single, directeur départemental des services d’incendie et de secours,
Mesdames et Messieurs les sapeurs-pompiers volontaires,
Mesdames et Messieurs,

Je suis très heureux de me retrouver parmi vous pour inaugurer le nouveau centre d’incendie et de secours de Châteauneuf de Randon.

I. Je voudrais commencer par saluer le travail effectué par les sapeurs-pompiers qui sont l’acteur majeur de la sécurité civile.

Chaque année, les sapeurs-pompiers effectuent plus de 4 millions d’interventions, ce qui représente cinq Français secourus par minute. Une telle réactivité ne pourrait pas être possible sans l’engagement des hommes et femmes de la sécurité civile. Qu’ils soient ici salués et remerciés.

Leur action s’effectue d’ailleurs parfois dans des conditions dramatiques. Je pense aux conséquences de la tempête Xynthia ou aux inondations du Var. Je pense également aux interventions à l’étranger comme en Haïti où 700 pompiers, civils ou militaires, ont porté secours en début d’année aux victimes du terrible séisme qui a frappé ce pays.
Sept pompiers ont d’ailleurs payé de leur vie leur engagement auprès des victimes depuis le début de l’année. Leur courage et leur dévouement est un exemple pour nous tous. Je veux leur dire l’admiration et l’estime de la République et je veux assurer leurs familles de ma compassion.
Je rappelle enfin que nous tenons à cette spécificité française qu’est le volontariat. Il représente 80% des effectifs nationaux, et ce chiffre atteint même 99% en Lozère.

Sans l’engagement citoyen des 200 000 sapeurs-pompiers volontaires, notre protection civile ne serait pas ce qu’elle est. Soyez assurés que le gouvernement est déterminé à conforter le volontariat. Ainsi Brice Hortefeux s’est engagé à renforcer rapidement ce statut, notamment en favorisant sa valorisation professionnelle et en améliorant la compatibilité de cet engagement avec l’exercice d’une activité professionnelle.

II. Le bon accomplissement des missions des sapeurs-pompiers exige des moyens, notamment immobiliers à la hauteur des besoins. Ce nouveau centre est une nouvelle preuve de l’excellence de la Lozère en cette matière.

1. Depuis 1994, le département de la Lozère s’est engagé dans un vaste mouvement de modernisation des moyens et des locaux. En 2014, les 28 centres d’incendie et de secours lozériens auront été soit reconstruits, soit rénovés.

C’est un effort mené par l’ensemble des partenaires publics, puisque la charge financière globale de la remise à niveau des centres de secours lozériens est assurée par les communes ou intercommunalités à hauteur de 35%, le service départemental d’incendie et de secours (SDIS) pour 25% mais aussi par l’Etat pour 40%, essentiellement sous la forme de dotation globale d’équipement ou de dotation de développement rural versées aux collectivités territoriales.

2. Le centre de Châteauneuf de Randon est un très bon exemple de ce volontarisme. Ses 530 m² ont représenté un investissement global de 660 000 euros, financé pour moitié par l’Etat (soit 330 000 euros), et pour moitié par le SDIS et la communauté de communes avec respectivement 160 000 euros et 170 000 euros.
Je remarque d’ailleurs que la réalisation de cette mise à niveau générale des équipements en Lozère a été facilitée par la couverture presque totale du département par des structures intercommunales. Tant il vrai que la mise en commun de moyens permet de démultiplier les capacités d’action, notamment en milieu rural. Le centre de Châteauneuf de Randon en est la démonstration.

3. Cinq opérations immobilières sont encore en cours afin d’achever le programme de rénovation et de construction : à Grandrieu, La Canourgue, Langogne et Florac.
Dans cette dernière commune, ce sont deux constructions très importantes qui sont prévues : le centre de secours et l’école du groupe d’intervention en milieu périlleux (GRIMP), d’un coût de 2,7 millions d’euros chacune.
Face à l’importance de l’investissement, une demande d’aide a été adressée à la direction de la sécurité civile. J’ai le plaisir de vous annoncer qu’une subvention exceptionnelle de deux millions d’euros a été accordée en faveur de ces deux projets (représentant 37% de l’investissement).

Enfin, monsieur le député, cher Francis Saint-léger, vous avez attiré l’attention du ministre de l’intérieur sur le coût que représente pour le SDIS de Lozère la location d’un hélicoptère, par ailleurs peu adapté. Comme vous le savez, Brice Hortefeux a demandé au directeur de la sécurité civile d’étudier la faisabilité, en liaison avec monsieur le préfet, d’une implantation d’un hélicoptère de la sécurité civile (EC 145) pour l’été 2011. Je ne doute pas que cette légitime demande aboutisse.

III. Je voudrais terminer en rappelant les efforts consentis par l’Etat cette année dans la loi de finances pour 2010 qui met notamment en œuvre les préconisations du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationales.

Tout d’abord la loi de finances confirme la poursuite du programme pluriannuel d’équipement des services opérationnels de la Direction de la sécurité civile en moyens de lutte contre le terrorisme nucléaire, radiologique, biologique, chimique et explosif (NRBCE), doté de 4,2 M€ pour la période 2009-2011.

Par ailleurs les capacités d'intervention en matériels et équipements en cette même matière sont renforcées, se traduisant par l’acquisition de sept chaînes de décontamination destinées à équiper les SDIS ainsi que par l’élaboration d’un laboratoire mobile disposant de capacités de prélèvement d’identification et de spectrométrie.

Les crédits ouverts permettront également l’acquisition de 4 hélicoptères. Le premier est destiné à remplacer l’appareil de Bastia perdu dans des circonstances tragiques le 25 avril 2009 lors d’une mission de secours à personne effectuée dans des conditions météorologiques très délicates. Les 3 autres appareils seront destinés à l’outre-mer afin d’y assurer la continuité du service public à partir de 2012 compte tenu du retrait des moyens aériens militaires, préconisé par la Commission du Livre blanc.

Enfin, la mise en place du centre interministériel de crise, situé place Beauvau, est achevée depuis le début de l'année. Il permettra, en cas de crises, d’associer dans un même lieu dédié l’ensemble des ministères concernés comme cela a été le cas dans le suivi de la grippe A/H1N1, mission déléguée, par le Premier ministre au Ministre de l'Intérieur.

Enfin, au chapitre des interventions structurantes, le projet de budget pour 2010 comporte une avancée significative : la modernisation de l’alerte aux populations, pour laquelle 46 millions d’euros d’autorisation d’engagement et 3,5 millions d’euros de crédits de paiement sur la période 2009-2011 ont été dégagés. Nous disposerons ainsi d’un outil d’alerte et d’information de la population efficace et performant : dès l’étude précise des besoins achevée et l’architecture du dispositif définie, le nouveau système d’alerte et d’information des populations sera mis progressivement en place sur l’ensemble du territoire à partir de 2011.

Je tenais ainsi à rappeler que si, conformément à la loi de modernisation de la sécurité civile du 13 août 2004, l’organisation et le fonctionnement des structures territoriales d’incendie et de secours sont assurés par les élus locaux à travers les SDIS, l’Etat prend son entière part dans la mise en œuvre d’une politique essentielle, puisqu’il s’agit d’assurer la sécurité de nos concitoyens.

Je vous remercie.