17.05.2010 - Inauguration de la gendarmerie d'Osséja

17 mai 2010

Allocution de Monsieur Alain Marleix, Secrétaire d'Etat à l'intérieur et aux collectivités territoriales, lors de l'inauguration de la gendarmerie d'Osséja - Lundi 17 mai 2010.


- Seul le prononcé fait foi -

Monsieur le préfet (Jean-François Delage),
Monsieur le maire (Daniel Delestré),
Madame et messieurs les députés,
Messieurs les sénateurs,
Monsieur le président de la communauté de communes Pyrénées Cerdagne (Georges Armengol),
Mesdames et messieurs les élus,
Mon Général, commandant la région de gendarmerie du Languedoc-Roussillon (Jean-Michel Vandenberghe),
Mon Colonel, commandant le groupement de gendarmerie départementale de l'Hérault (Philippe Guichard),
Mesdames et Messieurs les officiers, sous-officiers et gendarmes adjoints volontaires,
Mesdames et Messieurs,

Je suis très heureux de me retrouver parmi vous pour inaugurer la nouvelle caserne du peloton de gendarmerie de haute montagne d'Osséja.

I. Permettez-moi de commencer par un hommage à la gendarmerie nationale, une arme à laquelle tous les Français sont profondément attachés.

La gendarmerie nationale incarne, depuis sa création en 1791, l'autorité et de la continuité de l'Etat, de l'ordre républicain sur 95% du territoire. Elle occupe une place à part dans le cœur de nos concitoyens.

J'ai pu le constater en tant qu'élu local, secrétaire d'Etat à la défense et aujourd'hui de Secrétaire d'Etat à l'intérieur, ministère auquel la Gendarmerie est désormais rattachée.

Je tiens également à rappeler que les gendarmes déploient leur savoir-faire et leur dévouement à l'étranger, que ce soit dans des pays déchirés par la guerre, comme actuellement en Afghanistan, ou pour des missions humanitaires, hier au secours des victimes du tsunami, aujourd'hui des habitants d'Haïti, pays frappé par une terrible catastrophe naturelle.

Dans une société qui manque parfois de repères, l'uniforme que vous portez incarne les valeurs nécessaires et rassurantes d'appartenance à une Nation solidaire régie par le droit.

Soyez assurés que le Gouvernement reconnaît et salue le travail de la gendarmerie nationale dans l'ensemble de ses missions.

II. La spécificité de la gendarmerie, et notamment son identité militaire ne sont d'ailleurs pas du tout remis en cause par son rattachement au ministère de l'intérieur.

Le 23 novembre dernier, le directeur général de la gendarmerie nationale, s'est installé au ministère de l'intérieur, place Beauvau.

C'est le symbole de la mise en œuvre de la loi du 3 août 2009. Il était bien naturel que le Directeur général de la gendarmerie nationale et ses proches collaborateurs puissent bénéficier d'une meilleure visibilité au sein du ministère, visibilité qui ne peut qu'assurer une meilleure reconnaissance à la Gendarmerie.

Cette loi réaffirme le statut militaire de la gendarmerie nationale, auquel nous sommes tous attachés, et qui fonde votre identité propre. Ses missions sont confortées, notamment la police judiciaire, et son ancrage territorial confirmé, en spécifiant que la gendarmerie est particulièrement chargée d'assurer la sécurité dans les zones rurales et périurbaines.

Cette loi, vous le savez, a aussi pour but d'assurer une meilleure cohérence à la coordination des forces de sécurité, dans la logique que vous connaissez depuis 2002, et une mutualisation des moyens efficace. Le ministère de l'intérieur a désormais toutes les cartes en main pour assurer une parfaite adéquation entre les moyens attribués à la gendarmerie, et les missions et objectifs qui lui sont assignés.

Je sais que pour vous cette coordination entre police et gendarmerie est une évidence, que vous êtes en quelque sorte des précurseurs, dans la mesure où vous travaillez en étroite collaboration et bonne intelligence aves les policiers de la CRS 58.

J'en profite pour souligner et saluer les très bonnes relations que vous avez su nouer avec la guardia civil ainsi que les pompiers espagnols et andorrans.

III. La nouvelle caserne d'Osséja s'inscrit dans une dynamique de modernisation immobilière en faveur de la gendarmerie.

Vous êtes soumis à une obligation de casernement inhérente à votre statut militaire, les pouvoirs publics se doivent donc de mettre à votre disposition des locaux sinon agréables, du moins convenables.

La construction de votre nouvelle caserne est le fruit des efforts conjugués de l'ensemble des responsables publics. Vous avez mis à disposition gratuitement, Monsieur le Maire, deux parcelles de terrain pour cette réalisation, qui ont complété les cinq autres acquises par la communauté de communes Pyrénées Cerdagne pour un montant de 49 332 euros.

Car c'est la communauté de communes, cher Georges Armengol, qui a porté ce projet d'un montant global de 3 320 736,28 euros, dont 838 653 euros financé sur vos fonds propres et 2 027 763 euros d'emprunt bancaire. Inutile de préciser que vous en êtes le maître d'ouvrage.

Pour sa part l'Etat a versé une subvention de 276 588 euros soit un peu plus de 8% de l'investissement total. Il versera par ailleurs un loyer annuel de 112 915,58 euros. J'ajoute que le conseil général verse quant à lui 15 000 euros par an pendant quinze ans.

Au-delà des locaux adaptés nécessaires à l'exercice de vos missions, cet investissement était essentiel pour vous garantir, ainsi qu'à vos conjoints et enfants, un cadre de vie moderne et fonctionnel, juste contrepartie de vos sujétions de gendarme. Vous disposez dorénavant de neuf logements.
La modernisation du logement des gendarmes est une priorité du gouvernement. Destiné à vous assurer de bonnes conditions de travail et de logement pour accomplir vos missions, cet effort se poursuivra et s'amplifiera avec le rattachement de la gendarmerie au ministère de l'intérieur.

Ainsi en 2009, 1 820 logements ont été livrés, et 1 281 le seront en 2010. Par ailleurs sept opérations immobilières en partenariats public-privé sont d'ores et déjà engagées. Celles-ci vont permettre de construire 1 319 logements de plus. J'aurai d'ailleurs le plaisir de poser la première pierre de la caserne de Pollestres cet après-midi.

IV. Car la sécurité de tous nos concitoyens reste la grande priorité du gouvernement. Brice Hortefeux l'a encore rappelé lors de sa conférence de presse du 15 avril dernier.

Vivre en sécurité est la première des libertés, et nous devons la garantir à tous les Français, dans tous les territoires de la République.*

Soyez assurés de la détermination du ministre de l'intérieur à tout mettre en œuvre pour que les forces de sécurité accomplissent leurs missions dans les meilleures conditions.

La loi de finances pour 2010 a traduit cette volonté par des efforts financiers supplémentaires. Je voudrais citer ici :

  • l'augmentation substantielle de 9,6% des crédits de fonctionnement pour la gendarmerie (1 105 millions d'euros contre 987 en 2009) ;
  • une enveloppe de 46,5 millions d'euros consacrés à la poursuite de l'amélioration de la rémunération des personnels, dont :

- 10,5 millions pour la deuxième année de mise en œuvre des nouvelles grilles indiciaires ;
- 20 millions pour la sixième année de mise en œuvre du plan d'adaptation des grades aux responsabilités exercées (PAGRE) ;
- 16 millions pour la revalorisation de l'indemnité de sujétions spéciales de police (ISSP) des sous-officiers.

Cette volonté se traduira bien entendu dans les Pyrénées orientales et vous permettra de continuer à mener à bien vos missions, en particulier le secours en montagne.

***

Je voudrais terminer en ayant une pensée pour votre camarade décédé le 2 mai dernier à Rouen alors qu'il assurait la sécurité d'une course motonautique, l'adjudant Nicolas Joos. J'y associe bien sûr, le commandant de police Jean-Serge Nérin, tué par des terroristes de l'ETA le 16 mars. Je veux assurer leurs familles de ma compassion.

Je vous remercie.