Remise de l'Ordre national du Mérite aux policiers de Viry-Chatillon

Remise de l'Ordre national du Mérite aux policiers de Viry-Chatillon
4 avril 2017

Intervention de Matthias Fekl, ministre de l'Intérieur, lors de la remise de la médaille de l'Ordre national du Mérite, au rang de chevalier, aux deux policiers blessés à Viry-Chatillon en octobre dernier.


Seul le prononcé fait foi

Madame la Préfète de l’Essonne,

Mesdames et Messieurs les Préfets,

Monsieur le directeur général de la police nationale,

Monsieur le directeur départemental de la sécurité publique de l’Essonne,

Mesdames et Messieurs les policiers de Viry-Châtillon,

Mesdames et Messieurs les policiers des circonscriptions de sécurité publique de Savigny-sur-Orge, d’Athis-Mons, et des circonscriptions voisines de l’Essonne,

Mesdames et Messieurs,

Merci beaucoup de votre présence.

Je me tourne vers vous, Gardien de la paix Madame D., Gardien de la paix Monsieur R., Bernard Cazeneuve et Bruno Le Roux vous avaient fait une promesse. Vos agresseurs seraient arrêtés. Vos agresseurs seraient punis. C’est ce que l’Etat vous devait en premier.

En cinq mois d’investigation, entre octobre 2016 et mars 2017, les enquêteurs ont identifié et interpellé vingt-huit individus. Dix-sept ont été placés en détention provisoire à l’issue de leurs gardes à vue. Deux d’entre eux ayant été mis rapidement hors de cause, quinze sont aujourd’hui sous les verrous. Ils seront jugés.

Les services d’enquête et d’intervention ont réalisé un travail exemplaire de rapidité et d’efficacité :

  • la sûreté départementale de l’Essonne, chargée de l’enquête
  • l’identité judiciaire de la police, saisie par le parquet pour prêter main forte sur le volet technique et scientifique
  • la CRS 8 et chacune des sections déployées, qui ont mené notamment l’importante opération d’arrestations du mois de janvier

Je veux féliciter toutes ces unités.

Et je veux redire, devant vous Madame D., devant vous Monsieur R., devant vos familles, à l’attention également de tous vos collègues et de toutes les forces de l’ordre de notre pays, qu’aucune violence commise à l’encontre de personnes dépositaires de l’autorité publique ne restera impunie. Quand on attaque un policier, on attaque la France. Elle ne l’accepte pas. Et ne l’acceptera jamais.

La deuxième chose dont je veux vous assurer, c’est combien l’Etat a conscience des moments difficiles que vous avez traversés et des blessures que vous continuez de soigner.

Nous sommes réunis dans votre Ministère pour vous entourer.

La République française vous rend hommage et vous réaffirme ce soir son respect au nom de principes qui sont au coeur de l’Etat. Parmi ces principes, celui de la reconnaissance infaillible qu’il doit aux agents risquant leur vie, à son service, dans l’exercice de leurs fonctions.

C’est précisément ce qui s’est passé le 8 octobre. Vous protégiez un dispositif de vidéo-surveillance pour faire obstacle à un trafic de drogue. Vous avez été ciblés parce que vous remplissiez votre mission, parce que vous oeuvriez au respect de la loi, parce que vous serviez la sécurité des habitants de ce quartier.

Il n’y a pas à faire l’éloge de la souffrance, jamais ; mais il y a à faire l’éloge de votre métier, toujours. La police du quotidien, courageuse, en première ligne, qui fait face à des risques de toute sorte pour rassurer nos compatriotes et leur permettre de vivre sereinement.

Enfin, j’aimerais vous adresser mes voeux, nos voeux, de rétablissement. Ce combat-là n’est pas fini, mais il sera remporté.

Devant le Professeur D. S. que vous connaissez, permettez-moi de saluer le travail exceptionnel du personnel médical qui vous a pris en charge. Celui de l’Hôpital Saint-Louis, à Paris. Ainsi que celui du Centre hospitalier de Longjumeau.

Mes remerciements vont également aux médecins et au personnel soignant qui continuent de vous suivre. Pour vous Monsieur. R, l’équipe du centre de Coubert. Pour vous Madame D., l’équipe du médecin inspecteur régional à Rennes.

Permettez-moi encore de rendre hommage à la solidarité de vos deux collègues présents avec vous sur le terrain ce jour-là. Leur premier réflexe, ayant réussi à sortir rapidement de leur voiture en flammes, a été de se diriger vers votre véhicule. Leur premier réflexe, eux-mêmes sous les coups, a été de vous aider.
Permettez-moi de souligner enfin l’émotion ressentie par toute la famille de la Police, qui vous a fait parvenir tant de messages.

Cette solidarité est et sera un tremplin pour le dépassement de cette épreuve.

Madame D., votre espoir, vous nous l’avez dit, est de retrouver vos missions sur le terrain. Prenez naturellement tout le temps qui vous est nécessaire. C’est un temps qui vous est dû.

Monsieur R., vous nous avez confié toute votre détermination à poursuivre votre carrière dans le grade et les fonctions de gardien de la paix. Reprenez d’abord, vous aussi, avant tout, les forces nécessaires. Ce doit être votre priorité.

Tous les deux, sachez qu’une Maison entière, la nôtre, celle du Ministère de l’Intérieur, vous sait exemplaires et vous estime en héros, tant vous avez porté haut les valeurs de dévouement et de courage.

Les héros dans la Police, ce sont bien des jeunes femmes de Bretagne devenues gardien de la paix. Ce sont bien des jeunes hommes de la région parisienne, cadets de la Républiques, engagés comme adjoints de sécurité. Ce sont des gens comme vous, qui servent la sécurité des Français en mettant la leur en danger.
A ceux-là, nous ne dirons jamais assez notre respect et notre reconnaissance. Alors quand les honneurs de la République viennent à l’appui des mots, sans hésitation, nous les attribuons.

Gardien de la paix Madame D., au nom du Président de la République, nous vous faisons Chevalier de l’Ordre National du Mérite.

Gardien de la paix Monsieur R., au nom du Président de la République, nous vous faisons Chevalier de l’Ordre National du Mérite.