Mardi 9 octobre 2012, Manuel Valls a répondu à une question de Patrick Mennucci, député des Bouches-du-Rhône, sur Marseille et la BAC Nord, lors de la séance de questions d'actualité au Gouvernement à l'Assemblée nationale.
Patrick Mennucci, député des Bouches-du-Rhône
Merci monsieur le président. Monsieur le président, mes chers collègues, ma question s’adresse à monsieur le ministre de l’Intérieur et j’y associe les députés socialistes de l’agglomération marseillaise. Monsieur le ministre de l’Intérieur, la volonté dont vous avez fait preuve dans le renforcement des forces de police à Marseille a été appréciée par les Marseillais. La population approuve les décisions de l’interministériel du 6 septembre dernier, sur le développement économique de notre ville. Elle sait, comme l’a dit Jean-Marc AYRAULT, que rien ne sera possible dans le redressement de Marseille sans une nette amélioration de la sécurité. Mais malheureusement aujourd'hui, les Marseillais s’inquiètent. Je ressens dans la population un profond désarroi. Après les révélations de graves suspicions à l’encontre des fonctionnaires de la brigade anti criminalité nord, après la suspension de 30 policiers et votre décision de dissoudre le service, les Marseillais s’interrogent. Monsieur le ministre, ils se demandent comment leur sécurité sera assurée dans cette partie de la ville. Ils souhaitent savoir si les policiers suspendus seront structurellement remplacés par des fonctionnaires supplémentaires aux 205 que nous attendons d’ici la fin de l’année. De plus, s’il est normal que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur, la question qui se pose aujourd'hui est : comment s’assurer que cela ne se reproduise pas ni à Marseille ni ailleurs. Avez-vous, Monsieur le Ministre, une réflexion, un projet pour placer ce type d’unité sous un encadrement plus strict et plus efficace ? En découdre directement avec les voyous nécessite d’autant plus de retenue et de sens des valeurs républicaines.
Manuel Valls, ministre de l'intérieur
Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, monsieur le député Patrick MENNUCCI. Laissez-moi, profitant de votre question, d’abord rendre hommage à toutes les forces de l’ordre et de police. Le Premier ministre vient de le faire à l’occasion de la lutte contre le terrorisme, mais d’une manière générale, je souhaite et je crois que nous le souhaitons tous, que les Français soutiennent leur police dans ces moments difficiles, mais aussi dans leur travail quotidien. Trop de policiers sont attaqués, caillassés, insultés. On leur tire dessus et pour notre démocratie et pour notre état de droit, nous avons besoin d’une police qui a la confiance des citoyens, mais pour avoir la confiance des citoyens, il faut respecter la loi et un policier qui ne respecte pas la loi et les règles de déontologie de la police, salit l’uniforme et n’a pas sa place dans la police. C'est la décision que j’ai été amené à prendre de suspension qui accompagne évidemment une enquête de justice enclenchée il y a plusieurs mois. Bien évidemment des réorganisations, vous venez de me poser cette question, doivent suivre cette décision. Je serai à Marseille vendredi prochain, trois nouveaux commissaires vont être nommés, et le directeur départemental de la sécurité publique en lien avec le préfet de police va être amené à faire un certain nombre de propositions pour réorganiser les forces de police sur Marseille et évidemment sur les quartiers qui étaient concernés par cette BAC. Et d’une manière générale et pas seulement à Marseille, je souhaite que chacun joue son rôle et notamment l’encadrement et plus particulièrement les officiers. Trop d’agents de police, trop de policiers sur le terrain sont abandonnés par leur hiérarchie, là aussi il faut que les choses changent. Enfin, Monsieur le député, je veux vous dire clairement les choses, à Marseille comme ailleurs, mais plus particulièrement à Marseille parce que c’est une priorité décrétée par le Premier ministre, la sécurité des Marseillais sera assurée, la lutte contre le crime, la délinquance et les trafics sera assurée, j’en prends ici l’engagement.