Séance de questions d'actualité au gouvernement du 11 juin 2013

Séance de questions d'actualité au gouvernement du 11 juin 2013

Mardi 11 juin 2013, Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, a répondu au député Olivier Audibert-Troin, lors de la séance de questions d'actualité au Gouvernement à l'Assemblée Nationale.


Olivier Audibert-Troin, député UMP du Var

Merci Monsieur le président. Ma question s’adresse à Monsieur le Premier ministre mais en premier lieu, je souhaite adresser aux otages français retenus au Sahel depuis maintenant pratiquement mille jours une pensée, une pensée de cette terre de France qu’ils aiment tant et de la représentation nationale solidaire face à l’épreuve traversée par eux-mêmes mais aussi par leurs familles. Monsieur le Premier ministre, toutes les violences, toutes les haines sont condamnables ! Celle des groupuscules d’extrême droite, certes, mais aussi celle des groupuscules d’extrême gauche. Monsieur le Premier ministre, votre équipe est en place depuis un an. Un premier bilan peut donc être dressé, notamment en matière de sécurité, droit fondamental pour chacun de nos concitoyens. Les résultats obtenus sont désormais les vôtres, ils sont à vous et à vous seuls : cambriolages (+ 5 à + 14 %), vols avec violence (de + 3 à + 5 %), vols à la tire (+ 13 à + 35 %), violences sexuelles (+ 28,6 %). Parallèlement, les taux d’élucidation dégringolent. Je comprends, chers collègues, que ces chiffres aient plutôt tendance à vous ennuyer. S’attaquer à la délinquance, à l’insécurité demande, certes, des moyens, mais avant tout une volonté farouche. Or, votre gouvernement n’a tiré aucune leçon des errances des années JOSPIN et voilà que la culture de l’excuse s’invite ici dans ces travées et que le laxisme de votre politique pénale est devenu la règle et crée un climat d’impunité chez les délinquants (abrogation programmée des peines planchers et de la rétention de sûreté, suppression annoncée des tribunaux correctionnels pour mineurs, refus de construction de nouvelles prisons, réflexion en cours sur un mécanisme de libération conditionnelle automatique des détenus). Monsieur le ministre de l’Intérieur s’est dit – et c’est son droit – prêt à exercer les plus hautes responsabilités. Nos concitoyens, eux – et c’est leur droit aussi –, demandent tout (coupure de micro).

Manuel Valls, ministre de l'Intérieur

Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, Monsieur le député AUDIBERT-TROIN, d’abord, attention aux amalgames et aux confusions. Le gouvernement – et j’ai déjà eu l’occasion de le dire, notamment à l’occasion de la présentation de la loi antiterroristes – sera impitoyable à l’égard de tous les groupes qui s’en prennent aux institutions et à la République. Mais en l’espèce, comme vient de le rappeler avec force le Premier ministre, ceux qui ont tué un jeune homme, Clément MÉRIC, ce sont des groupes d’extrême droite. Et installer la confusion, installer le parallèle par rapport à l’histoire de notre pays entre ceux qui se sont engagés depuis toujours dans la lutte contre l’extrême droite et contre les fascistes est une confusion qui est dangereuse, notamment dans cet hémicycle, quand nous partageons tous la même idée de la République sur tous les bancs et, je le crois, avec confusion. Faites attention à cette confusion ! Faites attention à cet amalgame ! Et de la même manière, Monsieur le député – et je le répète –, quand il s’agit de la lutte contre la délinquance, contre la violence – et cette violence, elle est présente, elle ne cesse d’augmenter depuis trente ans, notamment la violence sur les personnes –, ce que j’attends comme ministre de l’Intérieur, de la même manière que les maires sont capables, sur tous les bancs, de se mobiliser, c’est qu’on ne caricature pas les chiffres, c’est qu’on n’exploite pas la délinquance, c’est qu’on soit capables de se rassembler précisément au nom des valeurs de la République. Et moi, Monsieur le député, j’ai la conviction que la politique que nous avons mise en œuvre – la coopération entre la police et la gendarmerie d’une part et la justice parce nous, nous ne mettons pas en cause la justice parce qu’elle est au cœur de l’État de droit –, elle est déjà en train de payer. Et dans bien des départements, y compris dans votre département, aujourd’hui, la délinquance crapuleuse est en train de reculer parce que moi, j’ai confiance dans la police et dans la gendarmerie, j’ai confiance dans les forces de l’ordre.


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