Mardi 28 janvier 2014, Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, a répondu aux députés Elie Aboud et Matthias Fekl, lors de la séance de questions d'actualité au Gouvernement à l'Assemblée nationale.
Ma question s’adresse au ministre de l’Intérieur. Hier, a été commémorée la libération d’Auschwitz, camp de barbarie et d’extermination, symbole de la Shoah, de la folie des hommes. Jeudi prochain, c’est l’anniversaire du 6 février 1934, quand l’extrême droite défiait le Parlement et la République. Dimanche dernier, une nébuleuse de la haine avait rendez-vous à Paris. Des antisémites, des intégristes, des négationnistes, des fanatiques, des anti-IVG, des racistes, des homophobes, l’ultra-droite, des adeptes de la quenelle, des esprits buissonisés. Tous étaient là pour un défilé des fantômes de l’histoire. La critique du pouvoir est toujours légitime en démocratie, pas la haine à l’état pur contre les juifs, contre les étrangers, contre les homosexuels, contre la République. Les forces de l’ordre ont été victimes de graves agressions et je salue leur courage. Ces actes, ces propos ne permettent aucune indulgence, aucune faiblesse, aucune ambiguïté. La République doit leur faire face, l’État de droit rester mobilisé, chacune, chacun faire preuve d’une clarté absolue, de courage civique et d’engagement citoyen. Monsieur le ministre, merci de nous indiquer l’action du gouvernement contre ces activistes de la haine qui détestent la République, qui refusent les droits de l’homme et qui abîment la France.
Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, Monsieur Fekl, proférer des menaces antisémites, homophobes, insulter les institutions, s’en prendre et menacer la presse, ce n’est pas exprimer sa colère, ce n’est pas manifester comme la Constitution le permet, c’est s’en prendre – vous l’avez dit très bien – à la République et aux valeurs de notre pays. La manifestation de dimanche a réuni, comme vous l’avez rappelé, un certain nombre de groupuscules d’extrême droite mais nous devons avoir la lucidité de reconnaître que c’est la première fois depuis longtemps que cette extrême droite réunit autant de monde. Les banderoles, les slogans négationnistes étaient suffisamment explicites et nous devons avoir aussi la lucidité de regarder de près le fait que la haine des juifs notamment réunit l’extrême droite mais aussi un certain nombre de groupes. Et quand je me dis et quand je regarde ce qui s’est passé ces dernières semaines et quand je vois qu’il y en a un certain nombre qui ont osé dire que sur ce sujet-là, j’en faisais trop alors que, précisément, ce message de haine sur Internet, ce message de haine à l’égard de juifs, ce message antisémite qui réunit, oui, différentes formes d’antisémitisme, qui doit… Oui, mais si nous pouvions, sur ce sujet-là, nous retrouver et sur le fait qu’il y a différents antisémitismes qui se retrouvent. Si nous pouvions ensemble dire que tout message qui vise à délégitimer la République, qui vise à mettre en cause le chef de l’État, qui vise à mettre en cause le message populaire, c’est insupportable ! Alors, Monsieur le député, oui, la République, elle sera sévère face à ceux qui l’ont mise en cause. Et croyez-moi, nous ne laisserons pas passer hier et demain, c’est-à-dire dimanche prochain, ce message de haine à l’égard de la République !
Merci Monsieur le Président, ma question s’adresse à monsieur le ministre de l’Intérieur. Monsieur le Ministre, je voudrais vous interroger au sujet des derniers chiffres alarmants de la délinquance dans notre pays. Je reconnais que vous avez réussi à anesthésier les professionnels de l’ordre public à qui je veux au nom des députés de l’opposition rendre un hommage appuyé. Vous les avez anesthésiés en faisant des annonces politiques critiquant l’ancienne majorité. Je reconnais que vous avez réussi à anesthésier les médias en faisant du médiatiquement correct, en pratiquant l’activisme et je dois reconnaitre, je dois reconnaitre que votre piqûre d’anesthésie était sacrément bien dosée. Mais avec tout le respect que je vous dois, Monsieur le Ministre, vous savez après certaines anesthésies il y a des réveils difficiles, c’est aujourd’hui tout simplement l’heure de vérité, l’heure du bilan. En un an, 6,4% de plus de cambriolages en ville, 4,7% en zone rurale, une hausse de vols avec violence contre les femmes sur la voie publique, 39.000 en 2008, 52.000 en 2013. Vous avez déclaré « nous sommes en train de contrarier la délinquance avec méthode et détermination ». Comme le fait d’ailleurs monsieur le président de la République pour le chômage, j’ai envie de dire vous abusez les Français sur une réalité de plus en plus sombre. Vous le savez, il y a des maillons qui ne fonctionnent pas dans la lutte contre l’insécurité, le laxisme, l’impunité pénale, la culture de l’excuse et je passe. Face à ce bilan préoccupant, Monsieur le Ministre, ma question est simple, que faire, quant et comment ?
Monsieur le Président, Monsieur Elie Aboud. Dans le vent mauvais qui parfois souffle sur notre pays il y a évidemment la responsabilité de ceux qui exercent un mandat d’élu et je regrette toujours que la caricature notamment sur les sujets de la sécurité prédomine. Je peux vous rassurer sur un sujet, les forces de l’ordre, policiers et gendarmes, ne sont pas anesthésiées et ceux qui ont reçu les coups et la violence de l’extrême-droite dimanche dernier à qui je veux rendre hommage eux ils n’étaient pas anesthésiés face à cette violence. Je veux enfin vous rappeler que les cambriolages ont explosé dans ce pays depuis cinq ans, + 18% en 2007, de 2007 à 2012, + 44% pour les résidences principales. Mais mon problème n’set pas de rappeler votre échec au cours de ces dernières année, ma mission c’est de faire en sorte que les cambriolages dans notre pays diminuent. Et c’est tout le sens du plan anti-cambriolage que nous avons mis en œuvre au mois de septembre dernier. Et je l’affirme devant vous, même si c’est difficile, même s’il faut du temps, nous obtenons des résultats et notamment en zone gendarmerie au cours du dernier trimestre de l’année 2013, oui, les cambriolages ont baissé. Alors comme nous obtenons des résultats dans ce domaine et comme nous obtenons des résultats dans les zones de sécurité prioritaire et notamment dans celles de Béziers où la délinquance a baissé de 9%. Monsieur le Député, je vous invite à prendre vos responsabilités et à le faire comme le font tous les maires notamment dans les zones de sécurité prioritaire quelle que soit leur couleur politique, c’est à travailler ensemble parce que la sécurité elle n’est ni de gauche ni de droite, c’set un droit que nous devons à tous nos compatriotes !