Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, et Laurent Nuñez, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, se navrent de la faiblesse des propositions passéistes de Marine Le Pen concernant la sécurité intérieure.
Dans la présentation d’un programme sur la sécurité qui n’évoque ni le terrorisme – renvoyé à plus tard – ni la lutte contre les violences, la présidente du Rassemblement national ignore les menaces de demain, ne répond pas à celles d’aujourd’hui et alterne entre mesures déjà en vigueur et vieilles lunes de l’extrême-droite. Rien d’étonnant de la part d’une responsable politique qui a voté contre la loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme (loi SILT) en 2017, s’était prononcée contre la loi sur le renseignement en 2015, et qui dirige un parti dont les députés européens ont systématiquement rejeté le PNR, outil déterminant dans la protection de nos frontières.
Le programme de la présidente du Rassemblement national propose, par exemple :
Plusieurs propositions de ce programme s’avèrent en outre relever de dispositifs déjà en vigueur, ce qui interroge sur la réalité de l’intérêt porté par Marine Le Pen aux questions de sécurité :
Jouant sur les peurs, Marine Le Pen s’émeut d’une soi-disant « explosion de l’insécurité ». La vérité est que la délinquance évolue en permanence et nécessite un constant effort d’adaptation de nos forces et de nos dispositifs. S’il est vrai que les statistiques des violences volontaires augmentent (en raison, notamment, d’une plus grande propension des femmes victimes de violences conjugales à porter plainte), les vols à main armée n’ont jamais été aussi faibles (2000 par trimestre contre 4000 par trimestre il y a 10 ans), et il en va de même pour les vols violents, en baisse de 2% en 2019. Quant aux cambriolages, leur nombre est stable après une baisse de 6 % en 2018.
Face aux questions de sécurité, Christophe Castaner et Laurent Nuñez demandent du sérieux et de l’ambition. C’est l’objet du Livre blanc de la sécurité intérieure, en cours de rédaction, qui portera une véritable analyse des menaces et des solutions à apporter. Il prend, lui, appui sur une vraie consultation des forces de sécurité intérieure, des spécialistes au sein et à l’extérieur du ministère, des élus locaux et des citoyens.