28.10.2011 - Inauguration du commissariat de police d'Issy-les-Moulineaux

- Seul le prononcé fait foi -

    Mesdames et Messieurs,

Avant de me rendre à Bordeaux où je dresserai, tout à l’heure, le bilan des patrouilleurs, j’ai tenu à venir, ici, inaugurer le nouveau commissariat d’Issy-les-Moulineaux.

Pourquoi cette étape ?

Car, qu’il s’agisse d’une opération immobilière ou d’une réforme de structure de l’ampleur de celle des patrouilleurs, c’est toujours la même logique qui est à l’œuvre, c’est toujours le même principe qui doit guider notre action : rendre visible la présence et l’action des forces de sécurité afin de bâtir un véritable climat de sécurité dans notre société.

La sécurité, en effet, ce n’est pas seulement lutter contre la délinquance, ce n’est pas seulement arrêter des voyous, c’est, aussi, faire en sorte que nos concitoyens se sentent véritablement en confiance et en sûreté dans leur environnement quotidien. Il y a là une réalité trop souvent oublié : c’est de la visibilité de l’action de la police que naît la tranquillité de nos concitoyens.

Pour rendre visible les forces de sécurité, l’État agit sur tous les fronts.

Il agit, d’abord, en maintenant son effort de modernisation des forces de sécurité.

Depuis 2002, 3,4 milliards d’euros ont été consacré à ce chantier.

En 2012, nous poursuivons sur cette voie.

Alors que le monde traverse une crise économique comparable par son ampleur à la Grande dépression de 1929, alors que la crise de la dette rend plus que jamais impérative la maîtrise de nos finances publiques, cet effort est particulièrement révélateur de la mobilisation de l’État pour la sécurité de nos concitoyens.

Au sein du budget 2012, j’ai ainsi souhaité qu’un effort supplémentaire et particulier soit fait sur l’immobilier et les véhicules des forces de sécurité.

Concernant les véhicules, d’abord, ce sont ainsi 100 millions d’euros – 50 millions pour la police et 50 millions pour la gendarmerie – qui seront débloqués en 2012 pour l’achat de 4 400 véhicules [2 200 pour la police et 2 200 pour la gendarmerie]. Cet effort contribuera directement à la visibilité des forces de sécurité sur la voie publique : en effet, j’ai demandé que cette enveloppe contribue soit attribué prioritairement et majoritairement à l’acquisition de véhicules sérigraphiés.

Concernant l’immobilier, ensuite, ce sont 73 millions d’euros qui seront investis en 2012 pour la restructuration, l’extension ou la construction de commissariats de police.

Là encore, la logique qui soutient cet effort est une logique de visibilité.

Les bâtiments de force de sécurité ne sont pas, en effet,  des bâtiments comme les autres. Ils sont, bien au contraire, des points de repère pour nos concitoyens, imposants pour les délinquants et rassurants pour les victimes.

Pour remplir pleinement leur rôle, ils doivent donc être :

• adaptés aux spécificités des métiers de la sécurité avec des locaux sécurisés – armureries, stands de tir – des locaux de garde-à-vue permettant de confondre les délinquants dans des conditions dignes d’un état de droit et des espaces spécialement dédiés à l’audition des victimes afin qu’elles puissent être entendues avec respect, c’est-à-dire au calme et à l’écart de leur agresseur ;
• situés au cœur de la ville, à portée immédiate du plus grand nombre.

Le nouveau commissariat d’Issy-les-Moulineaux que je suis venu inaugurer aujourd’hui remplit pleinement ce cahier des charges. Moderne et fonctionnel, il a aussi été construit pour répondre aux besoins nouveaux de sécurité mécaniquement créés par l’extension de la ville [20% d’habitants en plus par rapport à 1999, hausse qui va encore s’amplifier dans les deux ans à venir avec l’aménagement du nouveau quartier fort d’Issy-les-Moulineaux].

Ce souci permanent d’adaptation au terrain est gage d’efficacité : alors que la population du département ne cesse de progresser, il y a aujourd’hui, dans les Hauts-de-Seine,  moins de faits de délinquance qu’en 2002 et même moins de faits de délinquance qu’en 1997 ! [Délinquance générale : 100 696 faits en 1997, 116 929 faits en 2002 et 96 520 faits en 2010 – délinquance de proximité : 59 741 faits en 1997, 64 130 faits en 2002 et 40 532 fait en 2010].

Au-delà de ces efforts sur les moyens, l’État réorganise les forces de sécurité pour les rendre plus visible sur la voie publique.

C’est, naturellement, les efforts faits depuis 2002 pour calquer les interventions des forces de sécurité sur les contours réels de la délinquance avec, notamment, l’adaptation des horaires et le ciblage des lieux de patrouilles, le redéploiement des zones de compétence police et gendarmerie ou encore le développement des polices d’agglomération.

Mais c’est aussi, très exactement, l’enjeu de la réforme des patrouilleurs que j’ai progressivement déployée à l’ensemble de notre territoire depuis mon arrivée à la tête du ministère de l’intérieur.

Sans vous dévoiler le bilan que je ferai tout à l’heure, à Bordeaux, de ce dispositif, je peux d’ores-et-déjà vous dire que c’est un succès.

Au niveau national, il y a eu, en septembre – premier mois de fonctionnement plein de la réforme après la montée en puissance du dispositif pendant l’été – plus de 30 000 [31 229] patrouilles de plus qu’au mois de juin, soit une augmentation de +19,3%.

Ce succès, c’est, d’ailleurs, aussi, le succès des patrouilleurs d’Issy-les-Moulineaux.

En effet, après 100 jours de fonctionnement, le volume de patrouilles a augmenté dans la ville de 18%, avec une insistance sur la fin de journée, plus problématique en termes de délinquance [5-6 patrouilles déployées contre 1-2 en matinée].

La conséquence de ces efforts ? En 2011, du 1er juillet au 9 octobre, par rapport à la même période l’année dernière, les violences volontaires et les cambriolages ont reculé de 21% chacun à Issy-les-Moulineaux.

Vous le voyez, Mesdames et Messieurs, le Gouvernement mène une politique de sécurité cohérente et visible toute entière guidée par le souci de construire un véritable climat de sécurité au sein de notre société.

Le nouveau commissariat d’Issy-les-Moulineaux participe à l’établissement de ce climat tout comme l’investissement quotidien de chacun des policiers qui y travaillent. C’est le signe qu’ici, comme partout sur notre territoire, le Gouvernement et les forces de sécurité œuvrent ensemble pour la tranquillité des Français.