- Seul le prononcé fait foi -
Avec une délinquance en baisse constante depuis 8 – et bientôt 9 – ans, un constat s’imposait : le sentiment d’insécurité éprouvé par certains de nos concitoyens ne baissait pas aussi vite qu’aurait pu le laisser présager ce recul massif de la délinquance.
Ce constat appelait une prise de conscience : le climat de sécurité qui règne dans une société ne se résume pas aux résultats obtenus dans la lutte contre la délinquance.
Entendons-nous bien : ces résultats sont essentiels et nous maintenons nos efforts pour que 2011 soit bien une nouvelle année de baisse, la 9ème année consécutive de baisse de la délinquance dans notre pays.
Mais, condition sine qua non de la sécurité, ces résultats n’en sont pas pour autant la condition exclusive : dans la construction d’un climat de sécurité, ils sont les fondations mais pas l’édifice tout entier.
Au-delà de la lutte contre la délinquance, notre politique doit prendre en compte cette réalité trop souvent oubliée, à savoir que la sécurité ce n’est pas seulement arrêter les délinquants, c’est aussi faire en sorte que la population se sente véritablement en confiance et en sûreté dans son environnement quotidien. C’est de la visibilité de l’action de la police que naît la tranquillité de nos concitoyens.
Cette prise de conscience appelait une réforme de structure : la réforme des patrouilleurs.
La clef de ce dispositif réside dans la visibilité nouvelle qu’il donne aux forces de sécurité sur la voie publique :
- visibilité, d’abord, comme fondement de leur déploiement sur le terrain :
- mais visibilité, aussi, comme gage d’efficacité dans leur triple mission de prévention, de dissuasion et de répression :
Concrètement, qu’est-ce que cette réforme a changé pour les Français ?
Elle a permis de multiplier autour d’eux, sur le terrain, la présence rassurante des forces de sécurité.
Par une présence et une action plus visibles sur la voie publique, les patrouilleurs refont ainsi progressivement des transports et des lieux que nos concitoyens fréquentent tous les jours des lieux neutres, c’est-à-dire des lieux qu’ils traversent l’esprit tranquille et non avec un sentiment de crainte diffus chevillé au corps.
Présence plus visible, c’est, très concrètement, des patrouilles sensiblement plus nombreuses :
- au niveau national, il y a eu, en septembre (premier mois de fonctionnement plein de la réforme après la montée en puissance du dispositif pendant l’été) plus de 30 000 [31 229] patrouilles de plus qu’au mois de juin, soit une augmentation de +19,3% ;
- cette progression massive, elle est vraie sur tout le territoire.
- à Nice, où il y a eu, en septembre, 172 patrouilles de plus qu’en juin [-23 motorisées et +195 non motorisées] ;
- dans l’agglomération lilloise, où il y a eu, en septembre, 1 065 patrouilles de plus qu’en juin [732 motorisées et 333 non motorisées] ;
- à Lyon, où il y a eu, en septembre, 644 patrouilles de plus qu’en juin [558 motorisées et 86 non motorisées] ;
- au Havre, où il y a eu, en septembre, 263 patrouilles de plus qu’en juin [175 motorisées et 88 non motorisées] ;
- à Bordeaux, où il y a eu, en septembre, 986 patrouilles de plus qu’en juin [+1042 motorisées et -56 non motorisées] ;
- à Paris et dans la petite couronne, où il y a eu, en septembre, 2 588 patrouilles de plus qu’en juin [1 429 motorisées et 1 159 non motorisées].
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Et plus de patrouilles sur le terrain, ce n’est pas seulement des forces plus visibles, c’est bien, aussi, des forces plus efficaces et une action sur-mesure. Depuis la généralisation des patrouilleurs, c’est-à-dire au troisième trimestre 2011 par rapport au troisième trimestre 2010, la délinquance de voie publique a reculé :
- de plus de 6% [-6,63%] à Nice, avec un effet particulièrement marqué sur les vols à la tire qui reculent de plus de 30% ;
- de 5% dans l’agglomération lilloise, avec un effet particulièrement marqué sur les vols de véhicules puisque les vols de voitures reculent de 10,4% et ceux de deux-roues de 28,1% ;
- de près de 5% [-4,9%] à Lyon, avec, comme à Nice, un effet particulièrement marqué sur les vols à la tire qui reculent de plus de 40% [-43,75%] ;
- de plus de 8% [-8,36%] au Havre, avec un effet particulièrement marqué sur les vols de véhicules puisque les vols de voitures reculent de 10,4% et ceux de deux-roues de 28,1% ;
- de 10% [-10,5%] à Bordeaux, avec un effet particulièrement marqué sur les incendies volontaires dont le nombre a été quasiment divisé par deux, passant de 121 à 66 [-45,4%].
Naturellement, l’effet du déploiement des patrouilleurs n’est pas le même partout sur notre territoire : à des résultats spectaculaires sur certaines zones répondent des résultats plus mitigés en d’autres points.
Après moins de six mois de déploiement, c’est naturel et même rassurant.
Notre objectif, en effet, n’est pas de surfer sur un effet d’aubaine.
Notre objectif, bien au contraire, est de lancer un mouvement de fond, une réforme structurelle permettant d’adapter notre organisation et nos modes opératoires aux besoins de protection des Français.
C’est pourquoi, depuis le début, nous procédons par étape, avec ordre et méthode :
- il y a eu, d’abord, aux mois de mai et juin, le temps de l’expérimentation afin de vérifier la pertinence du concept de patrouilleur ;
- il y eu, ensuite, depuis juillet, le temps de la généralisation. Pour accompagner l’extension du dispositif des patrouilleurs à l’ensemble du territoire, j’ai ainsi convenu avec le Premier ministre de déployer l’équivalent de 4 000 policiers et gendarmes supplémentaires sur le terrain d’ici décembre en recrutant 1 000 nouveaux ADS et gendarmes adjoints volontaires, en augmentant considérablement les recours aux réservistes de la police et de la gendarmerie nationale [35 000 jours/réserves pour la police et 100 000 jours/réserves pour la gendarmerie] et en rendant possible le rachat d’heures supplémentaires pour les policiers et de jours de congés pour les gendarmes afin d’augmenter leur disponibilité opérationnelle [mécanisme d’optimisation opérationnelle] ;
- aux temps de l’expérimentation et de la généralisation doit maintenant succéder le temps de l’intensification :