24.10.2011 - Pose de la 1ère pierre du futur commissariat de police de Villeparisis

24 octobre 2011

Intervention de M. Claude Guéant, Ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration - Villeparisis


- Seul le prononcé fait foi -

    Monsieur le Député [UMP, Yves Albarello]   
    Monsieur le Maire [PS, José Hennequin]
    Mesdames et Messieurs,

C’est un acte éminemment symbolique qui nous réunit aujourd’hui, ici, à Villeparisis.

Cette première pierre que je viens de poser, en effet, ce n’est pas seulement le lancement d’un chantier de construction. C’est, bien au-delà, le symbole de la politique que nous menons pour la sécurité des Français.

C’est, d’abord, le symbole de l’investissement de l’État.

Vous le savez, le monde traverse aujourd’hui une crise économique majeure, la plus importante, sans doute, depuis la Grande dépression de 1929.

Face à cette situation, nos finances publiques doivent être équilibrées.

Ce n’est pas discutable.
C’est une nécessité. C’est un enjeu de souveraineté nationale. Si, à l’inverse de la Grèce ou d’autres grands pays occidentaux qui ont vu leur note dégradée par les marchés au cours de ces dernières semaines, la France garde aujourd’hui les moyens d’agir, c’est que, depuis 2007, nous faisons effort pour combiner nos priorités politiques avec la maîtrise des dépenses publiques.

Au sommet de ces priorités, il y a, naturellement, la sécurité. Je dis "naturellement" car la sécurité est la première des libertés, celle qui conditionne l’exercice de toutes les autres.

C’est la raison pour laquelle, en dépit de la nécessaire maîtrise des dépenses publiques, en dépit de la contribution logique et attendue des forces de sécurité à cette mobilisation nationale, l’État ne cesse d’investir dans la modernisation des forces de sécurité.

Depuis 2002, ce sont 3,4 milliard d’euros qui ont été investis dans ce chantier.

En 2012, nous poursuivons sur cette voie.

Je me suis personnellement engagé, notamment, pour qu’un effort supplémentaire et particulier soit fait sur l’immobilier des forces de sécurité.

Grâce à cela, en 2012, 73 millions d’euros seront investis pour la restructuration, l’extension ou la construction de commissariats de police. C’est un effort significatif qui reflète bien la mobilisation de l’État pour la sécurité.

En région parisienne, outre Villeparisis, ce sont ainsi Boulogne-Billancourt, Le Raincy, Les Mureaux, Livry-Gargan, Sarcelles, Sevran et Torcy – où j’étais d’ailleurs tout à l’heure – qui bénéficieront de la construction d’un nouveau commissariat. En outre, les commissariats de Champigny et d’Evry feront l’objet de réaménagement ou d’extension.

Mais cette première pierre, c’est aussi le symbole de l’adaptation permanente de notre politique aux évolutions de la délinquance.

Vous le savez, depuis 2002, nous n’avons cessé de réformer notre politique de sécurité.

Notre conviction est en effet qu’une politique publique se construit dans la durée. Il n’est pas possible de se mettre au service des Français épisodiquement, de faire une réforme de temps à autre et de consciencieusement s’endormir sur ses lauriers entre deux efforts. Nous, c’est en permanence que nous nous soucions des Français. Parce que la délinquance évolue sans cesse, nous adaptons sans cesse notre politique. Nous menons une politique de sécurité dynamique.

Depuis 2002, nous avons renouvelé et adapté l’organisation des forces de sécurité :

  • je pense, naturellement, à l’intégration de la Gendarmerie nationale au sein du ministère de l’intérieur ;
  • je pense, aussi, aux efforts faits pour calquer les interventions des forces de sécurité sur les contours réels de la délinquance sur le terrain avec, notamment, l’adaptation des horaires et le ciblage des lieux de patrouilles, le redéploiement des zones de compétence police et gendarmerie ou encore le développement des polices d’agglomération ;
  • mais je pense, enfin, à la dernière réforme structurelle que nous ayons mis en œuvre, celle des patrouilleurs. C’est une réforme essentielle car elle prend en compte ce que l’on oublie trop souvent, à savoir que la sécurité ce n’est pas seulement arrêter les délinquants, c’est aussi faire en sorte que la population dont on a la charge se sente véritablement en confiance et en sûreté dans son environnement quotidien. En multipliant la présence et la visibilité de la police sur le terrain, la réforme des patrouilleurs remplit exactement cet objectif. Sans dévoiler avant l’heure le bilan que je ferai vendredi à Bordeaux de ce dispositif, je peux d’ores-et-déjà vous dire que c’est un succès. Au niveau national, en effet, depuis l’été, le nombre de patrouilles sur le terrain a progressé de plus de 17%, ce qui représente 250 000 patrouilles supplémentaires au contact des Français. Ces efforts sont positifs : ils rassurent la population, dissuadent les délinquants de passer à l’acte et multiplient les occasions de flagrant délit. Je compte sur vous pour les poursuivre.

Cette adaptation permanente ne doit pas seulement être celle de notre organisation. Elle doit aussi être celle de nos moyens.

 Moyens matériels, bien sûr, en veillant à fournir aux forces de sécurité un équipement moderne. C’est le sens, par exemple, du "plan véhicules" que j’ai voulu, au sein du budget 2012, afin que les forces de sécurité disposent, en 2012, de 4 400 véhicules neufs. C’est un effort considérable, de 100 millions d’euros, qui permettra d’augmenter de 70% le nombre de véhicules livrés par rapport à 2010.

Mais moyens immobiliers, aussi, en partant du principe que les bâtiments des forces de sécurité ne sont pas des bâtiments comme les autres mais bien des outils de travail à part entière qui doivent être adaptés aux spécificités de leur  métier :

  • contraintes de sécurité, d’abord, encadrant l’installation des locaux de sécurité, des armureries ou des stands de tir ;
  • mais aussi application des droits juridiquement définis de la défense avec, notamment, l’aménagement d’espaces spécifiques pour les garde-à-vue ;
  • enfin, et surtout, respect des victimes dont le réconfort et l’accompagnement ne peut se faire efficacement sans espaces dédiés pour les entendre à l’écart, au calme, sans risque qu’elles se retrouvent soudain nez-à-nez avec leur agresseur.

C’est précisément parce que les bâtiments de la police participent au travail qu’elle conduit qu’ici, à Villeparisis, l’État s’engage pour mettre à votre disposition un nouveau commissariat.

Cantonnés dans des locaux dépassés et trop petits, vous étiez en effet contraints de travailler en partie dans des préfabriqués installés à l’arrière du bâtiment officiel du commissariat.

Ces conditions de travail n’étaient évidemment pas satisfaisantes.

À partir de septembre prochain, vous disposerez, avec le nouveau commissariat dont je suis venu aujourd’hui poser la première pierre, d’un bâtiment parfaitement adapté à vos besoins.

Vous le voyez, Mesdames et Messieurs, la pose de première pierre à laquelle nous venons de procéder est pleine de sens.

Elle symbolise les efforts de l’État pour soutenir et faire avancer sa politique de sécurité.

Mais elle reconnaît, aussi, la qualité de votre engagement, à vous, les 69 policiers du commissariat de Villeparisis. Comme l’ensemble de vos collègues à travers la France, je connais vos efforts et votre dévouement.

Que la construction de ce nouveau commissariat soit, à vos yeux, la marque de la confiance que nous vous faisons et une incitation à toujours plus vous investir dans le service de nos concitoyens.