Séance de questions d'actualité au Gouvernement du 9 juillet 2014

Séance de questions d'actualité au Gouvernement du 9 juillet 2014
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Mercredi 9 juillet 2014, Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, a répondu à Sonia Lagarde, députée de Nouvelle-Calédonie, lors de la séance de questions d'actualité au Gouvernement à l'Assemblée nationale.

Mercredi 9 juillet 2014, Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, a répondu à Sonia Lagarde, députée de Nouvelle-Calédonie, lors de la séance de questions d'actualité au Gouvernement à l'Assemblée nationale.


Sonia Lagarde, députée Calédonie Ensemble, groupe UDI Nouvelle-Calédonie

Monsieur le Président. Avant toute chose, je voudrais, au nom de mon collègue, Philippe Folliot, et de l’ensemble des députés UDI, saluer la mémoire de l’institutrice assassinée la semaine dernière à Albi, devant sa classe. Ma question s’adresse au ministre de l’Intérieur. A Nouméa, il y a quelques jours, nous avons encore, hélas, assisté au caillassage et à l’attaque de patrouilles de police dans les quartiers Nord de la ville, avec cette fois un blessé chez les policiers municipaux. Je ne parle pas des agressions de commerçants qui sont de plus en plus importantes. Maire de Nouméa, je suis, avec l’Etat, garante dans la ville de l’ordre républicain. Dès les premiers jours qui ont suivi mon élection, j’ai remis en place une vraie police de proximité, avec une présence effective des policiers municipaux sur le terrain. Cependant, assurer la sécurité d’une ville de 100 000 habitants passe obligatoirement par une présence renforcée de la Police nationale et une coopération plus étroite entre les polices. Si l’insécurité touche l’ensemble de la ville, les quartiers Nord subissent de plein fouet les conséquences du retrait du commissariat de police de Tindu en 2010. Les Nouméens payent le prix fort d’une politique hasardeuse et je dirais même irresponsable. Cette délinquance n’est pas nouvelle, mais elle est de plus en plus violente, et ce, dans un contexte d’échéances déterminantes pour notre avenir institutionnel. Chacun sait combien les équilibres sont fragiles en Nouvelle-Calédonie. Alors, il est temps d’entendre l’exaspération des populations, avant qu’elle ne tourne au drame. Alors, Monsieur le Ministre, êtes-vous prêt à envisager la réouverture du commissariat de police de la Police nationale à Tindu et à renforcer les effectifs de cette même police sur le terrain ? Je vous remercie.

Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur

Madame la Députée, merci pour votre question qui révèle une situation que vous connaissez bien et que je veux confirmer. Des problèmes de sécurité qui se posent à Tindu, mais pas simplement, et qui résultent de la conjonction de plusieurs phénomènes, une alcoolisation très forte de jeunes qui, après s’être alcoolisés, commettent les actes inacceptables que vous avez indiqués et qu’après vous, je veux condamner avec la plus grande fermeté dans cet hémicycle. Mais également le trafic des armes qui existe et qu’il faut dénoncer. Je veux également parler du trafic des stupéfiants qui est présent et qui doit nous mobiliser. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de prendre un ensemble de dispositions, au cours des derniers mois, qui sont des dispositions destinées à rétablir la sécurité sur l’île, dans le cadre d’une relation très étroite avec la Police municipale, une relation étroite et de confiance. Premièrement, nous voulons lutter contre l’alcoolisation des jeunes, c’est la raison pour laquelle nous veillons à l’application rigoureuse, par le biais de la mobilisation de la Police nationale, de l’application des arrêtés interdisant la consommation d’alcool, mais aussi la vente de boissons alcoolisées à emporter, qui sont des arrêtés qui ont été pris par les autorités locales et qui sont destinés à faire en sorte que les jeunes cessent cette consommation. Nous avons également mis en place des dispositifs puissants de démantèlement des réseaux de stupéfiants qui commencent à donner des résultats significatifs. Pour ce qui concerne le trafic des armes, nous avons soumis au Conseil d’Etat un décret qui permettra d’appliquer dans les meilleures conditions les dispositions de la loi de mars 2012 relative à ces sujets. Vous appelez mon attention sur la situation plus particulière de Tindu, c’est vrai qu’en 2010, ce commissariat a été supprimé. C’était sans doute une erreur que de l’avoir fait. Nous avons souhaité corriger cette erreur en augmentant le niveau des effectifs de police à Nouméa et en Nouvelle-Calédonie. Pour permettre une bonne application des règles, ils sont passés de 372 à 400 effectifs. Si cela ne suffit pas, Madame la Députée, je suis prêt à vous recevoir pour trouver les meilleures solutions.


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