Séance de questions d'actualité au Gouvernement du 18 novembre 2014 à l'Assemblée nationale

Séance de questions d'actualité au Gouvernement du 18 novembre 2014 à l'Assemblée nationale
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Mardi 18 novembre 2014 Bernard Cazeneuve a répondu à Jacques Myard, député-maire des Yvelines.


Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale :

La parole est à Monsieur Jacques Myard.

Jacques Myard, député-maire UMP de Maisons-Laffitte (Yvelines) :

Merci des encouragements. Monsieur Macron, il ne faut pas être amnésique et oublier les mauvaises mesures que vous avez prises en début de quinquennat et qui auraient permis à l’économie française de mieux se porter. Ma question s’adresse conjointement au ministre des Affaires étrangères et au ministre de l’Intérieur…

Claude Bartolone :

S’il vous plaît, allez…

Jacques Myard :

Et je l’adresse donc au Premier ministre sur l’unité du Gouvernement. Les Français ont appris avec horreur et colère que l’un de nos concitoyens, un normand de vingt-deux ans, figurait parmi les assassins de Peter Kassig et de dix-huit prisonniers syriens qui ont été décapités en Syrie. Un second français pourrait être aussi impliqué. À l’évidence, Monsieur le Premier ministre, nous sommes en guerre. Nous sommes en guerre contre des fanatiques religieux endoctrinés sur le modèle sectaire pour se livrer à des meurtres cruels et barbares. Nous avons voté votre loi sur la lutte contre le terrorisme mais il faut regarder la réalité en face, cette loi nécessaire est loin de répondre aux défis que nous devons relever. La bataille se joue sur le plan Internet et externe. Sur le plan internet, les dérives communautaristes s’accroissent sur tout le territoire et à l’Éducation nationale, on ne semble pas les prendre au sérieux alors qu’il faut, dès le plus jeune âge, enseigner les principes de laïcité, de tolérance et d’esprit critique. Il nous faut renforcer les moyens des services dont je salue ici, au nom de tous les députés, le dévouement pour protéger les français. Sur le plan externe, nous devons faire pression sur le Gouvernement américain pour qu’il ferme les sites qui accueillent les sites jihadistes. Le temps n’est-il pas venu de réviser notre politique en Syrie ? Car nous devons combattre les jihadistes avant toute chose. Le temps n’est-il pas venu de tirer toutes les conclusions du double langage de certains états dans la région ? Monsieur le Premier ministre, combien de Français sont, selon vous, impliqués dans les activités terroristes liées au jihadisme ? Quelles mesures comptez-vous prendre pour protéger les français et éradiquer ces barbares sur le plan Internet et diplomatique ?

Claude Bartolone :

Merci. La parole est à Monsieur Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur.

Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur :

Monsieur le député Jacques Myard, je veux d’abord vous rejoindre tout à fait dans la nécessité de donner à nos services les moyens dont ils ont besoin pour accomplir les missions qui sont les leurs dans le contexte difficile de la lutte contre le terrorisme. C’est la raison pour laquelle, après que le précédent Gouvernement a supprimé près de deux cents postes à la Direction générale de la sécurité intérieure, le Premier ministre a décidé que nous créions quatre cent trente-six au cours des prochaines années jusqu’à la fin du quinquennat…

Claude Bartolone :

S’il vous plaît ! S’il vous plaît, allez ! …

Bernard Cazeneuve :

Et que nous avons aussi décidé d’augmenter très sensiblement les moyens de modernisation de la Direction générale de la sécurité intérieure qui verra ses budgets augmenter de douze millions d’euros par an. Je rejoins donc tout à fait votre préoccupation. Là où les services ont été affaiblis, nous allons les conforter parce que nous avons besoin de services forts auxquels à mon tour, comme vous l’avez fait, je veux rendre hommage car ces services font un travail absolument remarquable qui, au cours des derniers mois, les a conduits à neutraliser près de cent trente-huit combattants étrangers, français de retour du théâtre des opérations en Irak et en Syrie. Ils ont été neutralisés par un travail également fait en très étroite liaison avec les juges et je veux remercier les services pour le travail qu’ils font. Vous nous dites ensuite : « Que faites-vous pour le reste ? » Mais vous avez voté les dispositions que nous avons prises. Lorsque nous mettons en place une nouvelle incrimination pénale pour entreprise individuelle terroriste, nous créons les conditions pour la judiciarisation de tous ceux qui nous reviennent. Et c’est la raison pour laquelle nous serons demain beaucoup plus efficaces que nous ne l’avons été hier. Lorsque, avec Christiane Taubira, nous mettons en œuvre une action pour la dé-radicalisation dans les prisons, nous luttons pour faire en sorte qu’un certain nombre des détenus ne s’engagent pas dans des opérations demain. Et lorsque nous intervenons à l’extérieur dans le cadre de la coalition pour frapper ces groupes et leurs moyens, nous essayons, là aussi, de faire en sorte que la lutte contre le terrorisme soit gagnée. Nous agissons à l’intérieur et à l’extérieur. Nous le faisons avec détermination et avec efficacité.

Claude Bartolone :

Merci Monsieur le ministre.


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