Séance de questions d'actualité au Gouvernement du 13 mai 2014

Séance de questions d'actualité au Gouvernement du 13 mai 2014
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Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, a répondu aux questions des députés Meyer Habib et Philippe Bies lors de la séance de questions d'actualité au Gouvernement, mardi 13 mai 2014, à l'Assemblée nationale.

Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, a répondu aux questions des députés Meyer Habib et Philippe Bies lors de la séance de questions d'actualité au Gouvernement, mardi 13 mai 2014, à l'Assemblée nationale.


Question de Meyer Habib sur la lutte contre le fondamentalisme islamique

M. Meyer Habib, député UDI, Français établis hors de France (8e circonscription)

Monsieur le Président, mes chers collègues, ma question s’adresse au Premier ministre.

Monsieur le Premier ministre, au Nigéria, encore une fois, les chrétiens sont victimes d’attaques terroristes d’une violence inouïe : 233 jeunes filles y ont été capturées pour être vendues comme esclaves pour quelques dollars, mariées contre leur gré et converties de force à l’islam.

Boko Haram, dont le nom signifie en langue haoussa « l’éducation occidentale est un péché », n’a de cesse de massacrer des chrétiens et veut instaurer la charia pour mener son combat jusqu’à ce que le pays soit « recouvert du sang des infidèles ».

Il a fallu, hélas, cet épisode pour réveiller la communauté internationale face à l’ampleur d’un problème qui dure depuis trop longtemps, dans l’indifférence, et qui s’étend bien au-delà des frontières du Nigéria. Il s’agit de la véritable guerre menée par l’islam fondamentaliste contre les chrétiens, les juifs, les musulmans, les athées et tous ceux qui ne pensent pas comme eux.

Boko Haram cherche à instaurer la charia par la force, comme le font aussi des groupes tels que les Frères musulmans en Égypte, le Hamas, qui vient hélas de s’allier avec l’Autorité palestinienne dans la bande de Gaza, ou encore les mollahs d’Iran qui amadouent avec succès la communauté internationale alors qu’ils poursuivent sans relâche leur programme nucléaire militaire.

La charia, le djihad où sont engagés plus de 800 de nos compatriotes, sont soutenus par des États qui les prônent, les soutiennent ou les appliquent plus ou moins rigoureusement.

Monsieur le Premier ministre, la lutte contre l’islam radical ne peut pas être à géométrie variable. Il n’y a pas de bons ou de mauvais extrémistes. On ne peut lutter contre les fondamentalistes au Nigéria et en fréquenter d’autres à Gaza ou à Téhéran. (...)

Pouvez-vous nous donner l’assurance de votre lutte indivisible et sans concession contre cet obscurantisme qui remet en cause ce à quoi nous sommes le plus attachés : les valeurs fondamentales de la France et les droits de l’homme ?

M. Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur.

Monsieur le député, vous posez une question extrêmement grave : celle des conséquences du développement de forme de violences et de radicalisme qui emportent à l’échelle de la planète beaucoup d’êtres humains dans le drame.

Comme Mme Vallaud-Belkacem l’a rappelé dans son intervention, la situation au Nigéria mobilise toute la communauté internationale et notamment la France qui a envoyé des équipes spécialisées pour aider les autorités nigérianes à retrouver ces enfants.

Des actions diplomatiques ont été engagées qui conduiront des chefs d’État et de gouvernement à se retrouver autour du Président de la République samedi prochain, car nous pensons que la lutte contre le djihadisme, la barbarie et ces actes épouvantables appellent le renforcement de la coopération internationale.

Par ailleurs, nous sommes résolus à agir de façon puissante contre l’engagement de nos ressortissants dans des actes de djihadisme, notamment en Syrie.

Une opération a été réalisée avec succès ce matin à Strasbourg par le Raid et la direction générale de la sécurité intérieure sous l’autorité de la justice. Elle témoigne, si besoin en était, de notre détermination, de notre résolution et de l’efficacité des actions que nous avons engagées au titre du plan préparé par le Premier ministre lorsqu’il était ministre de l’intérieur et que j’ai présenté en conseil des ministres le 23 avril dernier.

Nous devons empêcher le départ de nos ressortissants et développer la coopération entre les pays de l’Union européenne – c’était l’objet de la réunion qui s’est tenue à Bruxelles la semaine dernière.

Nous devons nous doter des moyens juridiques nous permettant de lutter contre toutes ces formes de djihadisme et de démanteler les filières qui agissent pour emporter nos ressortissants sur un chemin funeste. (...)

 
Questions d'actualité au Gouvernement de Meyer... par Ministere_interieur

Question de Philippe Bies relative aux arrestations de djihadistes à Strasbourg

Philippe Bies, député SRC, Bas-Rhin (2e circonscription)

Monsieur le ministre de l’Intérieur, notre pays, comme d’autres en Europe, est confronté au basculement de plusieurs centaines de personnes dans un engagement radical violent, le plus souvent en lien avec des filières terroristes djihadistes en Syrie. C’est une menace pour notre pays et pour une partie de sa jeunesse.

Vous avez engagé récemment, vous venez de le rappeler, un plan pour lutter contre ce fléau. Il vise notamment à prévenir de nouveaux départs en démantelant les filières qui, aujourd’hui, organisent méthodiquement un embrigadement dont l’issue peut être la mort. Les premiers résultats de ce plan ne se sont pas fait attendre. Je pense à l’arrestation en Turquie d’un Algérien, résident régulier dans notre pays, soupçonné d’être un recruteur. Il a d’ailleurs été expulsé.

Ce matin, dans le quartier de la Meinau à Strasbourg, six personnes soupçonnées de s’être rendues récemment en Syrie ont été interpellées et placées en garde à vue. Les forces de l’ordre, la direction générale de la sécurité intérieure, appuyée par le RAID, font, au quotidien, un travail difficile, dans la discrétion ; je souhaite ici leur rendre hommage. Elles ont fait la démonstration de leur détermination totale et de celle du Gouvernement à lutter contre le terrorisme et l’embrigadement des jeunes dans la radicalisation violente.

Je ne souhaite pas, néanmoins, que l’emballement médiatique, sans doute justifié, que cette opération a suscité amène à stigmatiser un quartier en particulier, toute une ville, ou une partie de la population. Deux jeunes Strasbourgeois ont déjà trouvé la mort en Syrie. C’est une douleur insupportable pour leurs familles. Ces décès avaient entraîné une forte mobilisation des associations et habitants du quartier contre l’endoctrinement djihadiste. Ces jeunes, ces familles sont dans la République et doivent y rester. Aucune famille, aucune population ne doit être montrée du doigt.

Monsieur le Ministre, pouvez-vous nous donner des précisions sur l’opération de ce matin et, plus généralement, sur le rôle de la DGSI dans la mise en œuvre concrète du dispositif de lutte contre les filières djihadistes ? (...)

Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur.

Monsieur le ministre, merci pour votre question. Comme vous l’avez fait en la posant, je veux rendre hommage à l’ensemble de ceux qui se sont mobilisés, des autorités judiciaires aux policiers du RAID, sans oublier les fonctionnaires et collaborateurs de la direction générale de la sécurité intérieure, qui, par leurs enquêtes, par leurs interventions, ont permis neutraliser ce matin six personnes à Strasbourg, qui avaient été engagées sur le théâtre d’opérations de la Syrie ou qui avaient pu être complices d’un tel engagement. Ce travail, vous l’avez souligné dans votre question, traduit l’importance des missions de la direction générale de la sécurité intérieure. En même temps, il montre l’intérêt de la réforme à laquelle mon prédécesseur Manuel Valls a procédé, (...) afin que ladite direction puisse conforter ses missions de renseignement, d’anticipation et d’observation. Elles sont la condition du bon déroulement des enquêtes et de l’élucidation d’un certain nombre de faits en vue de neutraliser ceux qui s’engagent sur le théâtre des opérations.

Le plan que nous avons mis en place commence à produire des résultats, mais il s’agit là d’un travail au long cours, d’un travail de longue haleine. Il doit se poursuivre dans trois directions. D’abord, nous devons empêcher le départ de nos ressortissants, car cette route vers la Syrie est, pour ceux qui s’engagent dans des opérations djihadistes, une route vers la mort. Ensuite, nous devons démanteler les filières. Un ensemble de dispositions législatives sera présenté au Parlement pour y parvenir. Enfin, nous devons, vous l’avez souligné, accompagner les familles qui voient certains des leurs basculer dans ces opérations à caractère terroriste, de manière à apporter des réponses qui évitent des drames, qui fassent en sorte que tous les moyens de l’État soient mobilisés. Il faut éviter que ce basculement ait lieu, car c’est un basculement vers la mort. (...)


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