19.05.2015 - Séance de questions d'actualité au Gouvernement à l'Assemblée nationale

19.05.2015 - Séance de questions d'actualité au Gouvernement à l'Assemblée nationale
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Bernard Cazeneuve a répondu à Michel PIRON, député UDI du Maine-et-Loire lors de la séance de questions d'actualité au Gouvernement à l'Assemblée nationale du mardi 19 mai 2015.

Bernard Cazeneuve a répondu à Michel PIRON, député UDI du Maine-et-Loire lors de la séance de questions d'actualité au Gouvernement à l'Assemblée nationale du mardi 19 mai 2015.


Michel PIRON, député UDI du Maine-et-Loire

Monsieur le Président, ma question s’adresse à monsieur le ministre de l’Intérieur. Monsieur le Ministre de l’Intérieur, la question des migrations en Méditerranée ne cesse de nous interroger. Elle est grave pour des raisons humanitaire, sécuritaire, économique. Humanitaire d’abord. Qui laisserait périr en mer des milliers d’hommes, de femmes, d’enfants victimes de trafics quels qu’ils soient ? On ne demande pas à celle ou celui qui se noie « qui êtes-vous ? », on sauve des vies et c’est l’urgence. Sécuritaire : la première des causes de ces exodes massifs, c’est la guerre, la guerre dans laquelle s’enfoncent la Syrie, l’Irak, la Libye, sans parler de l’Erythrée, et que fuient des populations civiles déplacées par centaines de milliers. A ceux qui l’auraient oublié, proclamant un peu vite « renvoyez-les chez eux ! », peut-on simplement répondre, « où, chez eux », quand ils sont syriens, irakiens ? Voilà pourquoi la priorité méditerranéenne, c’est la restauration d’Etats et de gouvernements stables. Mais comment y parvenir sans accords régionaux, et donc sans la pression convergente des Etats-Unis, de la Russie et de l’Europe ? Monsieur le Ministre, nous savons que des actions aéronavales sont en cours pour lutter contre les trafiquants. De quelle portée et selon quel calendrier ? Qu’en est-il des autorisations demandées par l’Union européenne à l’ONU pour élargir ses opérations en Méditerranée ? Cette question est enfin économique car il n’y a  pas de développement possible sans un minimum d’ordre et de sécurité ; en témoigne l’exemple de la Tunisie. Monsieur le Ministre, reconnaissez-vous l’ordre de ces questions et la nécessité d’accepter le prix et le temps des réponses diplomatiques et politiques ?

Bernard CAZENEUVE, ministre de l’Intérieur

Monsieur le Député PIRON, les questions que vous posez à l’instant sont exactement celles qui président à l’action de la France au plan européen et au plan international. D’abord vous avez raison d’insister sur le rôle funeste des filières de l’immigration irrégulière qui sont de véritables filières de la traite des êtres humains et qui doivent être combattues avec une détermination sans failles, c’est ce que nous faisons. C’est ce que nous faisons en relation avec les pays de provenance, j’étais au Niger et au Cameroun il y a de cela quatre jours pour travailler à des actions de coopération permettant la formation des services de sécurité, en vue d’un meilleur contrôle des frontières de ces pays par lesquels transitent près de 70 % du flux migratoire qui arrive jusqu’aux côtes européennes. Il faut, pour démanteler ces filières, procéder à ce contrôle, renforcer les relations entre les services de Police et de justice. Deuxièmement, il faut détruire les bateaux qui sont de véritables « vecteurs de la mort », et pour cela, il faut que le cadre international le permette, c’est ce à quoi nous travaillons résolument, sans trêve ni pause parce que c’est une condition de la réussite de la lutte contre les filières de l’immigration irrégulière. Troisièmement, il est absolument indispensable que l’on mette en place des dispositifs qui permettent de distinguer ceux qui relèvent du statut de réfugié de l’asile en Europe, des migrants économiques. Pour les migrants économiques irréguliers, ils doivent être envoyés à la frontière dès leur arrivée sur le territoire de l’Union européenne et maintenus sur le territoire des pays de provenance, c’est également le sens de la visite que j’ai faite au Cameroun et au Niger et la proposition de la mise en place de centres de maintien au Niger est une proposition française reprise par la Commission européenne ; et pour les réfugiés qui sont en Europe, ils doivent bénéficier du statut de demandeur d’asile dans le cadre d’une répartition entre les pays de l’Union européenne, tenant compte des efforts déjà faits par ces derniers en vue de l’accueil de demandeurs d’asile.

 
Question d'actualité au Gouvernement du député... par Ministere_interieur
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