01.03.2016 - Séance de questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale

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Bernard Cazeneuve a répondu à Yann CAPET, député PS (Groupe SRC) du Pas-de-Calais, lors de la séance de questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale du 01 mars 2016.

Bernard Cazeneuve a répondu à Yann CAPET, député PS (Groupe SRC) du Pas-de-Calais, lors de la séance de questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale du 01 mars 2016.


Yann CAPET, député PS (Groupe SRC) du Pas-de-Calais

Ma question s’adresse à monsieur le ministre de l’Intérieur. Je tiens tout d’abord à rendre hommage au courage et à la patience de la population du Calaisis qui, depuis plus de quinze ans, subit une situation qui la dépasse, sans jamais oublier qu’il s’agit d’un drame humain qui touche des hommes, des femmes et des enfants qui fuient pour la plupart la guerre et les atrocités. La détresse des réfugiés se conjugue avec celle des habitants, des commerçants, des entreprises qui sont confrontés à des difficultés économiques sans précédent et qui en appellent au président de la République et au soutien de l’économie locale dans un territoire qui voit son image profondément dépréciée. La seule voie possible, c’est de ne pas instrumentaliser, mais au contraire de gérer et d’organiser la situation migratoire en faisant preuve à la fois d’humanité envers ces êtres humains contraints à l’exil, et de fermeté à l’encontre de tous ceux qui exploitent cette situation. Calais symbolise aujourd’hui cette crise migratoire qui s’inscrit dans la durée et qui nécessite une approche globale. L’Europe se doit de répondre à ce défi. Elle ne pourra le faire sans solidarité, en se limitant à la seule question des frontières intérieures. La situation de Calais est également directement liée av  sa  proximité avec la Grande-Bretagne ; car de nombreux réfugiés, parfois des mineurs isolés, souhaitent y rejoindre de la famille. Le Sommet franco-britannique qui se tiendra dans quarante-huit heures à Amiens ne peut éluder cette question. Sur le plan national, la lutte contre les filières, la reconduite des personnes en situation irrégulière, l’organisation de l’accueil à Calais dans une centaine de centres d’accueil et d’orientation sur l’ensemble du territoire national forment un tout qui doit permettre d’affronter cette situation avec humanité. Des améliorations sont évidemment possibles, notamment dans la concertation  avec les associations et l’accompagnement d’une véritable socialisation. Mais ce qui domine l’actualité depuis hier, c’est le démantèlement nécessaire du camp de Calais où de nombreux réfugiés se sont bâti des abris de fortune avec les associations. Pouvez-vous préciser à la Représentation nationale les conditions dans lesquelles...

Bernard CAZENEUVE, ministre de l’Intérieur

Monsieur le Député Yann CAPET, nous avons à Calais un objectif et un seul : faire en sorte que les femmes, les enfants, les mineurs qui ont été jetés sur le chemin de l’exode par des persécutions et qui sont à Calais avec l’espoir de passer en Grande-Bretagne, puissent être protégés par la République française dignement. Qu’est-ce que nous faisons pour atteindre cet objectif ? D’abord, nous luttons de façon résolue contre les passeurs qui font payer des sommes considérables à ces migrants pour les entretenir dans l’illusion qu’ils pourront passer en Grande-Bretagne. Nous démantelons ces filières. Ce sont 28  filières de passeurs représentant 700 délinquants que nous avons démantelées en 2015, ce qui correspond à une augmentation de 25 % du nombre de filières démantelées. Deuxièmement, nous voulons que ceux qui vivent dans le froid, dans la précarité, dans la boue puissent recevoir un accueil digne dans des centres d’orientation où ils sont pris en charge par des associations, peuvent accéder à l’asile et peuvent être accompagnés dans un parcours de vie qui n’est pas « l’impasse » de Calais. Nous avons ouvert 10 centres ; ce sont 2.780 migrants qui étaient à Calais, à Grande-Synthe, qui ont trouvé refuge dans ces centres d’accueil et d’orientation, et parmi eux, 85 % sont restés dans ces centres et ont accédé à l’asile. Enfin, nous voulons démanteler en offrant une solution d’hébergement à chacun, la « jungle de Calais » et nous le faisons de façon extrêmement méthodique en essayant, par des maraudes, de convaincre chaque migrant de rejoindre ces centres. Mais Il y a des « no border ». Il y a des extrémistes qui empêchent les travailleurs sociaux de l’Etat de faire ce travail, de façon indigne et qui depuis des mois, envoient les migrants vers une impasse et parfois vers des situations absolument tragiques, dans le tunnel ou sur le port. Avec la plus grande fermeté, nous mettrons fin à cela, nous démantèlerons cette « jungle » et nous offrirons à chacun migrant une solution digne.


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