Discours de M. Bernard Cazeneuve, lors de son déplacement au Centre d’accueil et d’orientation du Mans le 22 février 2016
(Seul le prononcé fait foi)
Madame la Préfète,
Madame la Députée,
Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs,
Depuis 2014 l’Europe est confrontée à une crise migratoire comme elle n’en a pas connu depuis la seconde guerre mondiale. Depuis janvier 2015, 1 million de migrants environ sont entrés sur le territoire de l’Union européenne, en prenant tous les risques, fuyant pour beaucoup d’entre eux les zones de guerre en Syrie et en Irak et la barbarie de Daech.
La forte augmentation de la pression migratoire depuis plus d’un an se fait tout particulièrement sentir en des points très localisés de notre territoire. Le Calaisis et le Dunkerquois, du fait de leur proximité avec le Royaume-Uni, sont ainsi tout particulièrement impactés par la crise migratoire, avec la constitution, sur ces territoires, des camps dits de « la lande » à Calais, puis de Bas-Roch à Grande-Synthe, petite commune proche de Dunkerque. Ces lieux, où des hommes, des femmes, des enfants vivent dans des conditions extrêmement précaires, servent de base arrière aux passeurs qui y conduisent leurs victimes avant de leur extorquer le prix d’un périlleux et improbable passage outre-Manche.
Face à un tel drame et dans l’intérêt des migrants eux-mêmes, qui sont avant tout des victimes, la réponse de l’Etat se situe à la fois sur le terrain de la répression des passeurs, du contrôle des frontières, de l’assistance humanitaire et de la gestion de l’asile. Aucune solution durable ne sera trouvée à cette crise si nous n’avons pas à l’esprit cette double exigence d’humanité et de lucidité. Notre mobilisation est totale pour offrir la protection de la France à ces femmes et à ces hommes qui ont fui la guerre ou les persécutions.
C’est pourquoi nous luttons avec la détermination la plus totale contre les filières de la traite des êtres humains qui exploitent les migrants en situation de vulnérabilité. En 2015 ce sont ainsi 28 filières de passeurs qui sévissaient à Calais qui ont été démantelées, soit deux fois plus qu’en 2014. Sur le camp de Grande-Synthe, 25 filières ont également été mises hors d’état de nuire depuis le 1er janvier 2015 et cette action se poursuit avec une réelle efficacité, comme en témoigne le démantèlement de 3 réseaux à Grande-Synthe, la semaine dernière, et le placement en détention provisoire des principaux commanditaires. Sur l’ensemble du territoire national ce sont pas moins de 251 filières clandestines qui ont été mises hors d’état de nuire, ce qui constitue un record. Cet effort se poursuivra en 2016 avec la même détermination. Il est indispensable, car ce sont ces réseaux qui entretiennent, avec cynisme et inhumanité, la création et le développement de campements où leurs victimes survivent dans des conditions de vie dégradantes.
Le deuxième axe de notre action à Calais est la sécurisation des infrastructures de transport, Port et Tunnel, afin que l’étanchéité de la frontière soit effective. Cette action est elle aussi indispensable car sans elle, d’autres filières s’implanteront, et des migrants, plus nombreux encore, attirés par les mensonges que les passeurs leurs vendent, viendront s’implanter dans les campements. Un effort considérable a été consenti par l’Etat, avec l’appui des autorités britanniques qui ont accepté de cofinancer la sécurisation de ces sites (plus de 18 millions ont été investis dans le port, 51 millions pour le tunnel), afin de rendre ceux-ci inaccessibles. Cette action porte ses fruits. Depuis plusieurs mois désormais, aucune intrusion n’a été détectée à l’intérieur du tunnel et les autorités britanniques nous indiquent qu’elles ne constatent plus aucun passage irrégulier de migrant. Le message que nous envoyons ainsi aux migrants et aux passeurs doit être d’une clarté absolue : on ne passe plus et on ne passera plus, ni à Calais, ni à Dunkerque.
Cette action contre les filières de passeurs, comme cette action de sécurisation de la frontière, ce sont autant de mesures pour protéger les migrants. Laisser les migrants tenter le passage en sautant sur les trains et les camions en marche, c’est les laisser mettre en péril leur vie. Laisser les passeurs s’enrichir sur ceux qui fuient la misère, c’est laisser prospérer la traite des êtres humains. L’action humanitaire à Calais, c’est aussi de ne pas laisser croire que le passage en Angleterre est possible. C’est de ne pas laisser les mafias, les irresponsables ou les cyniques décider de la vie d’êtres en situation de grande vulnérabilité.
Mais, face à la situation dramatique sur le plan humanitaire qui prévalait dans les campements de la lande et de Grande-Synthe, l’Etat ne pouvait se contenter d’une réponse uniquement sécuritaire. C’est pourquoi un partenariat étroit et de confiance a été noué avec les élus locaux et les associations : France Terre d’Asile, Acted, le Groupe SOS, La Vie active, et Salam afin de mettre en place un ensemble de dispositifs répondant à l’urgence de la situation humanitaire sur place.
Quelles sont ces mesures ?
Tout d’abord, le gouvernement a investi plus de 18 millions d’euros, en 2015, afin d’accompagner la commune de Calais pour accueillir dignement les réfugiés et les demandeurs d’asile. Un centre d’accueil de jour, le centre Jules Ferry, a été ouvert. Il distribue, chaque jour, 2 500 repas et pas loin de 2 000 petit-déjeuners. Il offre également environ 500 douches aux migrants installés sur la lande. Des mesures d’assainissement avec l’installation de 112 points d’accès à l’eau potable, 60 latrines et 6 bennes à ordures, ont été mises en place, et un dispositif d’hébergement et de mise à l’abri a été déployé. Il comporte 500 tentes de la Sécurité Civile, 400 places pour les personnes vulnérables et enfin 1 500 places aménagées dans 125 conteneurs de 12 places chacun, pourvus de l’eau, du chauffage et de l’électricité. Ce centre d’accueil provisoire (CAP) est animé par l’association La Vie active qui fait un travail remarquable que je tiens à saluer.
Afin d’apporter une information complète et accessible aux migrants sur leurs droits et sur les propositions de mise à l’abri qui leur sont faites, des maraudes sont organisées par les services de l’Etat avec l’aide d’associations, qu’il soutient dans cette mission. Ainsi, le Groupe SOS et France Terre d’Asile sont fortement mobilisés auprès des migrants et je veux également saluer leur engagement. Ce travail d’information directe des migrants est en effet le seul moyen efficace pour lutter contre les opérations de désinformation initiées par les passeurs, qui n’ont de cesse de convaincre les migrants qu’il n’y a pas d’alternative pour eux au passage illégal et dangereux outre-Manche.
Une attention toute particulière est également apportée à la question délicate des mineurs vivant sur la lande. Comme je l’ai indiqué précédemment, l’une de nos premières priorités a été de créer des espaces de mise à l’abri réservés aux personnes vulnérables, qui permettent d’accueillir les enfants accompagnés de leurs parents ou d’un tuteur disposant de l’autorité parentale. 90 enfants sont ainsi mis à l’abri dans ce cadre. Les mineurs isolés, qui ont des besoins particuliers, font l’objet d’un suivi spécifique.
L’Etat a ainsi missionné France Terre d’Asile pour que cette association réalise le recensement et la mise à l’abri de ces mineurs. Le dernier recensement, réalisé la semaine dernière, fait état de 326 mineurs isolés. Lors des maraudes, des propositions de mise à l’abri leur sont faites, au sein d’un des deux centres qui leur sont dédiés, le centre de Saint Omer pour les plus de 15 ans et le centre Georges Brassens pour les plus petits. Cette orientation ne peut se faire qu’avec l’accord des mineurs et si on constate aujourd’hui que ces centres ne sont pas saturés, c’est qu’il est extrêmement difficile de contraindre un certain nombre de mineurs isolés, très vulnérables aux discours des passeurs, d’accepter une mise à l’abri. Pour la majorité d’entre eux, qui ont entre 15 et 18 ans, aucune mise à l’abri n’est possible sans leur consentement. Les services de l’Etat travaillent actuellement, en lien étroit avec les associations et le conseil départemental, compétent pour l’aide sociale à l’enfance, afin de proposer très rapidement une solution de mise à l’abri sur la lande pour ces mineurs. Je serai jeudi au conseil des ministres de l’intérieur de l’Union européenne ou je rencontrerai mon homologue britannique. Je lui exprimerai notre préoccupation quant au sort des mineurs isolés à Calais, et notre détermination à voir le droit européen, qui prévoit que les mineurs ayant un parent en Angleterre puissent le rejoindre, soit pleinement mis en œuvre. Sur ce point je serai intransigeant et ferme avec notre partenaire britannique.
Pour les mineurs isolés de Calais, l’Etat a fait le choix d’agir, avec rigueur, avec le souci constant d’expliquer, en convoquant les faits. Et je ne laisserai pas dire que la France ne se bat pas pour que ces mineurs soient pris en charge le mieux possible, et que ceux qui ont des parents de l’autre côté de la Manche puissent les y rejoindre.
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Enfin, nous avons conduit un effort particulier en 2015 pour permettre aux migrants ayant déposé une demande d’asile et se maintenant sur la lande de rejoindre une des places d’hébergement réservées aux demandeurs d’asile. Depuis le 1er janvier 2015, 1 648 demandeurs d’asile présents à Calais ont ainsi pu rejoindre un Centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), ou d’accueil temporaire du service de l’asile (AT-SA).
En 2014, ils avaient été 374. Ils étaient moins d’une centaine en 2013. Cette forte amélioration de la prise en charge des demandeurs d’asile à Calais a été rendue possible grâce au plan en faveur des migrants que le gouvernement a adopté en juin dernier. Ce plan a en effet permis la création de 13 630 places de CADA, de 4 000 places d’AT-SA ainsi que de 500 places en centre provisoire d’hébergement (CPH). Afin d’accroître les possibilités pour les migrants de Calais et de Grande-Synthe de rejoindre un hébergement digne de ce nom, et pour compléter les mesures déjà en place, j’ai enfin décidé, en octobre dernier, de créer des Centres d’accueil et d’orientation.
Vous connaissez bien, mesdames et messieurs, vous qui animez et faites vivre l’un de ces centres, la philosophie qui prévaut dans ces centres. Qu’est-ce qu’un CAO ?
C’est d’abord un centre d’accueil. Nous avons choisi de privilégier des centres à taille humaine, à l’image de celui du Mans que je viens de visiter, dans lequel chaque migrant bénéficie d’un accompagnement de qualité que lui procure un réseau associatif local. Ce point était à mes yeux fondamental. En effet, nous souhaitons offrir à ces hommes et à ces femmes qui ont parcouru des milliers de kilomètres, souvent dans des conditions inhumaines, qui ont été exploités par des passeurs, qui ont affronté bien des périls et ont été malmené par la vie, un havre de paix où ils pourront d’abord être accompagnés, secondés pour choisir librement pour eux-mêmes et les leurs un avenir digne.
Un CAO est en effet aussi un centre d’orientation, où les migrants peuvent accomplir leurs démarches administratives, s’ils souhaitent déposer une demande d’asile.
J’ai rencontré, en ce début d’après-midi, certaines des 45 personnes actuellement accueillies en ce lieu. Que m’ont-elles dit ? Elles m’ont parlé de leur parcours de vie, des conditions difficiles qu’elles ont dû affronter. Elles m’ont raconté la dureté de « la jungle », la boue, l’humidité, la promiscuité, le froid. Elles m’ont surtout dit qu’ici, au CAO du Mans, on leur a tendu la main, qu’elles ont trouvé un accompagnement, qu’elles ont bénéficié d’une écoute, autant de gestes qui leur ont redonné confiance en la vie.
Depuis le 27 octobre, quel bilan peut-on tirer de la mise en place des CAO ? Nous avons réussi à orienter 2 667 migrants depuis Calais et Grande-Synthe, vers les 102 centres qui sont à l’image de celui-ci. Ces CAO sont situés dans toutes les régions de France et je veux rendre hommage aux préfets qui se sont fortement mobilisés pour pouvoir les ouvrir dans des délais record car, ni les migrants eux-mêmes, ni les villes de Calais et Grande-Synthe soumises à une forte pression, engendrant toutes sortes de polémiques inutiles, ne pouvaient attendre. Je veux aussi remercier de tout cœur les élus locaux. Sans leur accord, sans leur mobilisation, sans leur engagement, la création de ces centres n’aurait pas été possible. Cette mobilisation nous montre que malgré tout ce qu’on lit ou qu’on entend sur le repli et sur le rejet, la France sait être ouverte et faire honneur à sa tradition d’accueil.
Quel est le parcours des migrants, une fois arrivés en CAO ? J’ai souhaité qu’un pilotage extrêmement fin et précis de ce dispositif national soit mis en place et qu’il permette un suivi des parcours des migrants après leur arrivée dans un CAO. Il l’est depuis le premier jour. Le sort des migrants mérite vérité et transparence. L’Etat n’a rien à cacher. C’est la raison pour laquelle j’ai répondu très favorablement à la proposition des associations de participer au comité de pilotage du dispositif des CAO.
Le premier constat est celui de la stabilité. Environ 85% des migrants arrivés dans un CAO y demeurent. C’est d’ailleurs le constat que l’on peut dresser pour le CAO du Mans : depuis novembre dernier, 67 personnes y ont été accueillies. 11 ont décidé d’en partir sans engager de démarche, soit 16,5%. Parmi les migrants qui décident de rester, plus de 80% déposent très rapidement une demande d’asile. Les autres ont déjà une demande d’asile en cours d’instruction, ou ont déjà obtenu le statut de réfugié. Certains ont encore besoin de réfléchir. Tous ont vocation à rejoindre assez rapidement d’autres dispositifs : les demandeurs d’asile sont réorientés vers une place de CADA ou d’AT-SA ; les réfugiés ont vocation à rejoindre un logement pérenne de droit commun. Les services de l’Etat sont à leurs côtés pour accompagner ces démarches. A titre d’exemple, ici, sur les 67 migrants arrivés, 5, qui avaient le statut de réfugié, ont rejoint un logement pérenne et 6 demandeurs d’asile ont été orientés vers de l’hébergement dédié. Parmi les 45 personnes encore présentes, 7 réfugiés et 16 demandeurs d’asile seront réorientés à leur tour. Le dispositif fonctionne bien. Les CAO n’offrent pas de l’hébergement pérenne mais un espace d’accueil et d’orientation d’où les migrants peuvent engager leurs démarches avant d’être réorientés, libérant les places pour d’autres.
Grâce à cette action déterminée, nous constatons une réduction continue depuis plusieurs semaines des populations présentes dans les camps de Calais et de Grande-Synthe. Alors que respectivement 6 000 et 3 000 migrants y vivaient encore, dans les conditions que vous connaissez, en octobre dernier ; ils ne sont plus désormais que 3 700 à Calais et 1 100 à Grande-Synthe. C’est donc cette démarche que nous devons poursuivre et amplifier, avec beaucoup de détermination, pour aboutir à la disparition de ces campements. C’est une impérieuse nécessité compte tenu des conditions déplorables dans lesquelles vivent ceux qui y sont installés.
C’est pourquoi j’ai demandé à la préfète du Pas-de-Calais de procéder dès cette semaine à la mise à l’abri de tous les migrants vivant encore dans la zone sud de la lande, bien entendu en procédant de façon progressive et en privilégiant à chaque instant le dialogue, la persuasion et l’information des migrants. Cette opération se fera dans le respect des personnes, en tenant compte de chaque situation individuelle. Chacun d’entre eux aura une place au CAP, dans l’un des dispositifs réservés aux personnes vulnérables ou dans un CAO. A terme, la zone sud de la lande aura ainsi disparu.
Mesdames et messieurs, ce que je suis venu dire aujourd’hui au Mans, c’est que le gouvernement, dans un climat d’instrumentalisation et de désinformation permanent, s’emploie à tout mettre en œuvre pour que les réfugiés soient accompagnés dignement vers leur intégration en France. Mon administration n’a jamais été à ce point mobilisée, ni n’a jamais accompli de tels efforts. Il y a un an et demi, il avait des squats dans toute la ville de Calais, il n’y en a plus. Il y a 4 mois, il y avait plus de 6 000 migrants sur la lande, ils sont aujourd’hui 3 700. En 2014, il y avait moins de 400 départs en CADA depuis Calais, il y en a eu plus de 1 600 en 2015. La mise à l’abri des migrants de la zone sud du campement est une étape humanitaire. Elle n’est rien d’autre et quiconque est préoccupé de la dignité des migrants devrait nous aider à promouvoir des solutions dignes plutôt que d’encourager les migrants à demeurer captifs de leur malheur dans l’indignité, le froid et la boue. Je n’ai pas choisi de dire que rien n’était possible, que ces migrants voulaient partir en Angleterre, et qu’on ne pouvait rien n’y faire. Je n’ai pas fait le choix des effets de manche, des survols de la jungle en hélicoptère et des opérations de police sans solutions pérennes. Il est de bon ton ces jours ci, qu’on soit impliqué ou non dans l’action humanitaire à Calais, d’orchestrer des indignations, de faire le voyage de la lande et de s’en retourner sans autre préoccupation ; de demander à l’Etat de développer des alternatives sans jamais proposer de dispositif concret. A cela je veux répondre systématiquement et méticuleusement, en convoquant les faits. A Calais, c’est une solution d’hébergement pour tous qui est proposée pour résorber un bidonville. Ce n’est pas de dissoudre la souffrance dans le vide avec brutalité. Ce que nous voulons faire dans la zone sud de la lande, c’est une opération de mise à l’abri. Ceux qui semblent préférer le maintien d’un camp de misère à ces solutions se trompent de combat.
A Calais, j’ai fait le choix de l’accueil. Le choix de convaincre les migrants que la France est un projet de vie, et qu’un camp de misère n’en est pas un ; le choix de sortir les migrants de la jungle pour leur offrir des perspectives. Il y aura toujours des acteurs pour dire que ce n’est pas assez, que ça ne va pas assez vite, et je suis moi-même impatient. Mais à partir de Calais, la France démontre qu’elle veut accueillir, et que cette ambition ne peut se satisfaire d’un camp qui est une impasse.
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Mesdames et messieurs, certains chiffres parlent d’eux-mêmes. Depuis le 27 octobre dernier, grâce à la mise en place des CAO, ce sont 2 667 hommes et femmes qui ont pu quitter la boue et le froid des campements pour rejoindre des lieux conviviaux à l’image du CAO du Mans. Et la très grande majorité d’entre eux ont pu reconsidérer leur projet migratoire et saisir la main que la France leur tend en leur proposant de déposer ici une demande d’asile.
Si ce résultat est possible, si tant de migrants adhèrent à la démarche qui leur a été proposée, je crois qu’on le doit, d’abord, à la qualité de l’accompagnement qui leur est offert.
Mesdames et Messieurs les salariés et bénévoles des associations, si les CAO fonctionnent, si les migrants s’y sentent accueillis, protégés et accompagnés, c’est d’abord à vous qu’ils le doivent et je tiens cet après-midi, à vous rendre un hommage appuyé. Votre action est pleinement conforme à ce que la France, si elle veut être elle-même, fidèle à son histoire et au message qu’elle porte, doit proposer à ceux et celles qui se tournent vers elle au terme d’un terrible parcours.