06.03.2015 - Barrage hydraulique de Sivens

6 mars 2015

Déclaration de M. Bernard CAZENEUVE, Ministre de l’Intérieur - Hôtel de Beauvau, le 6 mars 2015.


- Seul le prononcé fait foi -

Mesdames et messieurs,

Au cours des derniers mois, le Gouvernement a multiplié les initiatives pour que le dossier de la retenue hydraulique de Sivens, dans le Tarn, puisse trouver une issue apaisée et conforme à l’intérêt général.

Ce matin, le conseil général du Tarn a voté à une très large majorité en faveur d’un nouveau projet, redimensionné.

En application des décisions de justice, et comme je l’avais indiqué hier devant la représentation nationale, j’ai pris la décision de faire procéder à la mi-journée à l’évacuation du site, qui était encore occupé ce matin par une quarantaine d’opposants au projet initial. Cette opération s’est déroulée sans incident majeur. 21 individus ont été interpellés, pour des faits de violence ou pour attroupement interdit après sommation. Aucun blessé nécessitant des soins ou une hospitalisation n’est à déplorer.

Je félicite l’ensemble des forces de l’ordre qui ont menée à bien cette délicate opération sous l’autorité du Préfet du Tarn, et notamment les gendarmes mobilisés sur le site.

Tout au long des derniers mois, l’État a pris ses responsabilités. D’abord en appelant, constamment, à l’apaisement, au dialogue et en faisant prévaloir avec fermeté l’État de droit sur toutes les formes de violences. Tous les républicains, quels que soient leurs sensibilités,  ne pourront que constater que les principes du droit et ceux de la République l’ont emporté sur l’usage de la violence. Je remercie chaleureusement, en cet instant, tous ceux qui ont contribué à favoriser cette issue responsable : les élus, bien entendu, les responsables politiques, mais aussi les responsables syndicaux et associatifs.

Je rappelle que depuis le début de la semaine, le ministère de l’intérieur s’est fortement mobilisé pour éviter que des  affrontements ne surviennent entre les différents protagonistes, et pour faire respecter rigoureusement l’ordre public. Conformément à mes instructions, le Préfet du Tarn s’est attaché à garder un contact permanent avec l’ensemble des parties et à rechercher avec elles des solutions négociées.  La gendarmerie a positionné, en différents points d’accès au site, les forces mobiles nécessaires pour prévenir les heurts, qui ont ainsi pu être évités. Ce dialogue noué avec tous les occupants du site a notamment permis, et je m’en réjouis, le départ volontaire d’un certain nombre de zadistes dès ce matin, avant même le début des opérations d’évacuation menées par les gendarmes. De même, la décision que j’ai prise hier d’interdire une manifestation prévue aujourd’hui à Albi, qui risquait de tourner à l’affrontement entre les différents protagonistes, a permis d’éviter les violences d’une minorité de casseurs, que l’on a déjà malheureusement vus à l’œuvre à diverses occasions.

L’ensemble des services de police, et notamment les policiers et les CRS déployés à Albi et Gaillac ont également contribué, par leur présence dissuasive, à maîtriser la situation et je veux également féliciter chaleureusement les forces de police. Les dispositions réglementaires sont prises pour que la zone désormais dégagée le demeure dans la durée.

Mesdames et messieurs, dans la République, il n’est aucun autre chemin possible que celui du refus de la violence, du respect du droit et des décisions de justice,  pour lequel les forces de l’ordre se sont mobilisées.

Il n’est aucun autre chemin possible dans la République que celui de la plus grande fermeté face à ceux qui s’emploient à enfreindre le droit par les exactions et la violence.

C’est l’application de ces principes, par tous et en responsabilité, et avec le souci permanent du respect et du dialogue, qui peut nous protéger de la répétition d’un drame comme celui qui s’est produit en octobre dernier avec la mort d’un jeune homme, Rémi Fraisse, qui nous a tous profondément affectés, et que la France garde en mémoire. Aujourd’hui à Sivens, le droit et la démocratie ont prévalu sur la violence, et c’est une victoire de la République.