05.10.2015 - Interview de Bernard Cazeneuve sur Europe 1

05.10.2015 - Interview de Bernard Cazeneuve sur Europe 1
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Le 05 octobre 2015, Bernard Cazeneuve a répondu aux questions de Thomas Sotto dans l'émission "L'interview-Vérité" d'Europe 1.

Le 05 octobre 2015, Bernard Cazeneuve a répondu aux questions  de Thomas Sotto dans l'émission "L'interview-Vérité" d'Europe 1.


Julie Leclerc
L’interview-vérité d’Europe 1, Thomas Sotto vous recevez ce matin le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui est en direct à Paris dans notre studio.

Thomas Sotto
Il est venu ici hier, à Mandelieu, mais aussi à Biot, dans un camping d’Antibes, à Cannes avec le chef de l’Etat pour prendre la mesure des dégâts. Bonjour Bernard Cazeneuve.

Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur
Bonjour.

Thomas Sotto
Quel est le tout dernier bilan dont vous disposez ce matin ?

Bernard Cazeneuve
Le dernier bilan, c’est dix-sept personnes décédées et quatre personnes disparues. C’est un bilan extrêmement lourd qui n’a d’ailleurs cessé de s’alourdir tout au long de la journée hier, ce qui témoigne de la dimension de drame qu’a connu cette région où nous nous sommes rendus avec le président de la République hier.

Thomas Sotto
On a par ailleurs entendu parler de pillage du côté de Cannes. Est-ce que vous pouvez nous confirmer ces informations ce matin ?

Bernard Cazeneuve
Il y a eu des actes de pillage comme il y en a souvent d’ailleurs lorsque des drames de ce type se produisent, parce qu’il y a des individus sans scrupules, il y a des délinquants qui ne reculent devant rien et nous avons fait intervenir très rapidement les forces de l’ordre qui ont d’ailleurs arrêté neuf personnes. Il y en a deux qui vont être déférées devant les juges et sept qui sont encore en garde à vue. La police est donc intervenue très rapidement pour mettre fin aux actes ignobles de ces individus.

Thomas Sotto
Bernard Cazeneuve, il faut souligner, et on le voit nous ici, sur la Côte d’Azur ce matin, le travail remarquable des secours mobilisés tous azimuts depuis trente-six heures presque maintenant.

Bernard Cazeneuve
Il y a eu un élan extraordinaire de solidarité, une grande efficacité dans l’organisation des secours avec une mobilisation de tous ceux qui pouvaient, dans ce contexte de drame, apporter un soutien, intervenir pour sauver des vies. Ç’a été la forte mobilisation des collectivités locales qui a été saluée par le président de la République hier en présence des élus du département et de la région. C’est une mobilisation très forte également des pompiers. Il y a aujourd'hui cinq cent soixante-trois pompiers qui sont encore à l’œuvre, dont près de quatre-vingts viennent des Formisc, c'est-à-dire des militaires de la sécurité civile mobilisés par le ministère de l’Intérieur. Il y a trois cents policiers et gendarmes qui sont également à l’œuvre pour sécuriser des lieux, pour apporter un concours à la population. Il y a les personnels des préfectures, des sous-préfectures et des collectivités locales qui sont mobilisés et la population hier, malgré le drame, reconnaissait cette mobilisation exceptionnelle. On voit que lorsque notre pays est confronté à des défis avec parfois une dimension tragique – ç’a été le cas des événements d’hier – la nation est là, les services publics sont présents et la mobilisation est exceptionnelle.

Thomas Sotto
Dès hier, le chef de l’État a annoncé que l’état de catastrophe naturelle serait décrété mercredi en conseil des ministres. Ça permet aux sinistrés d’être indemnisés dans les trois mois. N’est-il pas possible, Bernard Cazeneuve, d’accélérer encore, d’aller plus vite ?
Bernard Cazeneuve
Nous avons beaucoup réformé ces procédures. Il fallait avant de nombreux mois avant que les expertises aient lieu et avant que les indemnisations interviennent. Désormais, lorsqu’il y a un drame, c’est dans le conseil des ministres qui suit le drame que la situation de catastrophe naturelle est décrétée. Elle le sera mercredi, ce qui permettra aux assurances de se mettre immédiatement en mouvement, de manière à ce que les indemnisations puissent intervenir et que la vie puisse reprendre son cours. D’ailleurs, je n’attendrai pas mercredi pour réunir place Beauvau l’ensemble des services compétents, les assurances également de manière à ce qu’on regarde les conditions dans lesquelles on peut, compte tenu de ce qui s’est passé hier, accélérer les choses. Et puis je veillerai également à ce que les fonds de l’Etat, qui sont mobilisés pour venir en soutien aux collectivités locales, pour qu’on puisse réparer des ouvrages, pour qu’on puisse réparer des équipements publics, que ces fonds soient mobilisés dans les meilleurs délais. Nous allons agir vite pour que la vie puisse recommencer comme avant.

Thomas Sotto
Qui va venir ? Qui va participer à cette réunion ? Ça va se passer, comment ?

Bernard Cazeneuve
Il va y avoir l’ensemble des administrations de l’État concernées. Il va y avoir mon ministère, bien entendu, avec la direction générale de la sécurité civile, il y aura le ministère des Finances, il y aura le ministère de l’Environnement, l’ensemble des ministères qui contribuent à l’évaluation des dégâts et qui permettent la mobilisation rapide du fonds. Puis je souhaite également que la Fédération française des sociétés d’assurance avec son délégué général Bernard Spitz soit là parce que ça nous permettra d’aller très vite dans la mobilisation des compagnies d’assurance. J’ai eu des échanges avec la FFSA hier, je pense qu’on peut aller très vite pour que l’indemnisation soit sans délai.

Thomas Sotto
Bernard Spitz était ici hier soir à Mandelieu et tournait avec le maire dans les rues de la ville. Beaucoup s’interrogent ici, Bernard Cazeneuve, voire critiquent le système de vigilance de Météo France. Vous avez entendu j’imagine à l’instant Eric CIOTTI qui disait : “il y a une banalisation des alertes orangeˮ. C’est vrai qu’on peut se demander ce matin si ce système de vigilance qui ratisse large est encore adapté aux phénomènes soudains, brutaux, intenses que l’on constate de plus en plus souvent. Faut-il revoir tout ça ?

Bernard Cazeneuve
J’ai regardé de très près ce qui s’est passé hier et puis j’ai été amené, depuis que je suis ministre de l’Intérieur, à aller très souvent sur le terrain pour regarder les conditions dans lesquelles ces alertes sont déclenchées, les conditions dans lesquelles l’État et les collectivités locales s’organisent. Ce qui s’est passé hier, c’est ce qui se passe le plus souvent, de plus en plus souvent en France, en Europe et dans le monde. Ce sont des phénomènes climatiques d’une extrême violence, d’une grande brutalité, assez imprévisibles et qui résultent du dérèglement climatique. Le nombre de ces événements se multiplie, leur régularité aussi et ce qui compte dès lors que l’alerte est donnée, c’est que l’on puisse être assuré que l’administration de l’État, notamment le préfet, appelle l’attention de toutes les collectivités territoriales et que les collectivités territoriales engagent sur leur territoire l’ensemble des mesures qui doivent être prises pour appeler à la vigilance. Lorsqu’on regarde de très près ce qui s’est passé hier, on constate que des habitants pris de panique, soit pour leur bien, soit pour eux-mêmes, ont pu à un moment donné avoir des comportements qui ont pu aggraver le risque. Il y a donc un travail pédagogique à faire, sans doute est-il à renforcer. Il faut une plus grande sensibilisation des habitants aux risques, aux dangers et un travail incontestable à faire au niveau des municipalités en liaison avec les préfectures. Mais pour ce qui concerne l’événement d’hier, après l’alerte, à la fois la préfecture et les collectivités locales ont pris toutes les précautions qui devaient être prises et ont mobilisé tous les services qui devaient l’être. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on a pu très rapidement intervenir et sauver des vies.

Thomas Sotto
Merci beaucoup Bernard Cazeneuve d’avoir été en direct sur Europe 1 ce matin.

Bernard Cazeneuve
Merci à vous.

Thomas Sotto
Je rappelle que vous organisez une réunion aujourd'hui ou demain, en tout cas avant mercredi, pour tenter d’accélérer le processus dans le cadre de la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle et pour une meilleure indemnisation des sinistrés. C’est vrai qu’ici, quand on voit, quand on se promène dans ces résidences qui sont parfois remplies de boue, on se dit que c’est évidemment indispensable. Merci et bonne journée à vous.

Bernard Cazeneuve
Merci à vous.


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