13.09.2007 - La réorganisation des services de renseignement

13 septembre 2007

Intervention de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de l'intérieur, de l'Outre-mer et des collectivités territoriales lors de son déplacement à Levallois dans les nouveaux locaux des services de renseignement intérieur.


Dans le contexte actuel, mondial et national, l'efficacité des services de renseignement est une exigence absolue.
Cette efficacité passe par la complémentarité et la capacité de travail en commun des services dont il faut préserver les savoir-faire, la culture d'action et l'organisation territoriale qui font l'identité de chacun.
C'est pourquoi, dans la droite ligne des orientations fixées par le Président de la République, j'ai arrêté après examen des analyses et propositions élaborés à ma demande par le directeur général de la police nationale, les orientations suivantes :
Les trois objectifs majeurs de la réorganisation sont :

  1.  Recentrer le renseignement sur ses missions
  2.  Valoriser les savoir-faire acquis par chacun des services,
  3.  Mettre en place les rapprochements pour favoriser les complémentarités nécessaires en vue de plus d'efficacité.

► Les quatre grandes missions actuelles de la direction de la surveillance du territoire (DST) et de la direction centrale des renseignements généraux (DCRG),

  •     le contre-espionnage et la contre-ingérence,
  •     le contre-terrorisme et la protection des institutions et des principes fondateurs de la République,
  •     la protection du patrimoine et l'intelligence économique,
  •     l'analyse des mouvements sociaux et faits de société,

Ces missions correspondent au besoin de renseignement.
Elles seront réunies dans une direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).
Cette direction travaillera sous le "secret défense" pour accomplir ses trois premières missions.
Elle continuera d'exercer les prérogatives judiciaires actuelles de la DST dans le même périmètre de compétence.
► Certaines missions ne relèvent pas du renseignement ; elles seront reprises par d'autres directions de la police nationale.

  •     Ainsi, les "courses et jeux" seront rattachées à la police judiciaire.
  •     Le suivi des manifestations de voie publique (comptage), les protections rapprochées et le renseignement de terrain dans le domaine de la lutte contre la délinquance, les violences urbaines ou le hooliganisme, rejoindront la sécurité publique, au sein de services départementaux coiffés, au niveau national, par une structure spécialisée.

Ces changements concerneront environ 20 % des policiers des renseignements généraux qui, s'ils changent de direction, conserveront cependant des missions identiques. Leur spécificité "renseignement" sera préservée.
Le volontariat sera la base de ces "mutations" purement structurelles.
3 – Les savoir-faire et organisation de chacun seront préservés.
La Direction centrale du renseignement intérieur s'appuiera sur un maillage territorial dense et fin.
La DST est actuellement organisée autour de six directions zonales et d'une trentaine de brigades territoriales. La DCRG dispose de services départementaux, avec une coordination régionale.
Ces maillages territoriaux constituent un atout majeur d'efficacité, en particulier dans la connaissance des quartiers.
Ils seront préservés. J'y veillerai.
Pour la capitale, une réflexion particulière sera à mener pour la direction des renseignements généraux de la préfecture de police (RG-PP), qui conservera un statut particulier, tout en garantissant la centralisation nationale du renseignement de sécurité intérieure.
Telles sont les grandes lignes du rapprochement des services de renseignement.
La réorganisation projetée garantit une complémentarité et une communication sans faille entre tous les acteurs, une absence de prise en compte redondante des missions, et un suivi de la totalité des pans multiples du renseignement.
Elle vise ainsi à consolider la qualité de la lutte antiterroriste en France, unanimement reconnue à travers le monde.
Je vous remercie.