En zone 1, dite de « protection renforcée », rien n’entre sans être préalablement passé entre les mains expertes des démineurs.
« Notre mission est de prévenir tout risque d’attentat par explosif, et d’être en mesure d’intervenir rapidement pour éliminer la menace le cas échéant », relève le commandant de police Jean-Louis Fridici, chef du centre de déminage Landes-Pyrénées. 62 démineurs, 60 techniciens du détachement central interministériel d’intervention technique ( DCI-IT), 50 effectifs cynotechniques, et 10 personnels des formations militaires de la Sécurité Civile équipés de drones pour des fouilles sur les points hauts, travaillent en collaboration.
Les bâtiments accueillant les autorités, les itinéraires empruntés par les délégations, les cortèges, mais aussi tous les véhicules entrant sont passés au crible selon un protocole bien défini : le passage des chiens, celui des démineurs, puis la levée de doute NRBC . « Le côté exceptionnel du G7, c’est cette coordination et interaction entre toutes les composantes de l’Etat, les collectivités territoriales et les acteurs privés », relève Jean-Louis Fridici.
Les militaires de la sécurité civile ont déployé leur module d’appui à la gestion de crise (MAGEC). Ce dispositif est utilisé comme poste de commandement des forces de secours (SAMU, sapeurs-pompiers et associations agrées de sécurité civile). Il permet un complément opérationnel, afin de perturber au minimum le travail quotidien des services de secours locaux. Outre l’installation du MAGEC, les militaires des FORMISC présents sur le G7 offrent un appui à la logistique et au déploiement des moyens de secours, avec la mise en place d’un camp de base accueillant 400 sapeurs-pompiers civils et militaires ; et une réponse opérationnelle grâce à une unité mobile de décontamination et des modules dédiées aux missions de déminage.
A trois jours du sommet, c’est à travers un centre ville calme que patrouillent Elodie et Laurent, policiers au commissariat de Biarritz. Cette ambiance apaisée n’est pas pour déplaire aux Biarrots, ni aux touristes. « Il y a moins de monde, nous voyons des policiers mais rien de révolutionnaire, témoigne un couple de vacanciers.L’appartement que nous louons est en zone bleu, de l’autre coté de la rue c’est la zone rouge, mais nous nous adapterons, nous ne sommes pas inquiets ». Place Clemenceau, des touristes confiants abordent les policiers : « On est conscient des contraintes, mais ça ne dure que quatre jours, la saison n’est pas finie. Le ressentit n’est pas celui que nous laissent penser les médias ». Deux habitantes de Biarritz observent le front de mer : « à quelques jours du G7, c’est calme. Nous voyons le dispositif, les policiers, l’armée, nous ne pouvons que nous sentir en sécurité ! »
Les sapeurs-pompiers des Pyrénées-Atlantiques ont reçu des renforts venus de toute la France. Un dispositif préventif conséquent est mis en place afin d’assurer la couverture opérationnelle des secours liée au sommet du G7. Le service départemental d’incendie et de secours des Pyrénées-Atlantique (SDIS 64), armé de de renforts extra-départementaux, s’apprête à fournir les réponses opérationnelles supplémentaires dont le département pourrait avoir besoin. Le SDIS 64, en collaboration avec les services de la préfecture et la direction générale de la sécurité civile et de la gestion de crise (DGSCGC), ont arrêté un dispositif préventif pour être en mesure de répondre aux interventions liées à l’afflux de population engendré par le sommet, le contre-sommet et le tourisme, et aux risques spécifiques présents sur la zone. « Le contre-sommet et le sommet peuvent nous amener des manifestations et potentiellement une augmentation des interventions. C’est aussi un weekend de fin de vacances, et nous savons que l’autoroute sera encombrée, ce qui peut provoquer plus d’accidents. Nous sommes donc préparés à y faire face », explique le contrôleur général Michel Blanckaert, directeur départemental du SDIS 64.
Ainsi pendant quatre jours, 310 sapeurs-pompiers du SDIS 64 sont renforcés par 400 sapeurs-pompiers civils et militaires venus de toute la France (sapeurs-sauveteurs, démineurs, équipages hélicoptères, et agents des établissements de soutien opérationnels et logistiques -ESOL- ). Les interventions courantes sont assurées par les sapeurs-pompiers locaux, et pour l’activité supplémentaire liée au sommet et contre-sommet du G7, des sapeurs-pompiers du SDIS 64 et des renforts extra-départementaux sont exclusivement utilisés. Ils protègent également les forces de l’ordre et les prennent en charge le cas échéant. Les moyens nationaux de sécurité civile assurent des missions de déminage, et les secours héliportés au profit des VIP ou pour la projection de moyens sur des zones reculées. Les formations militaires de la sécurité civile (FORMISC) ont déployé leur module d’appui à la gestion de crise (MAGEC), qui héberge le poste de commandement des forces de secours (SAMU, sapeurs-pompiers, et associations agrées de sécurité civile).
Les militaires de la sécurité civile apportent également un appui logistique avec la mise en place d’un camp de base « Ils ont un savoir-faire inégalable quant à la construction des structures d’hébergements et de restauration, et nous apportent les outils technologiques et informatiques nécessaires », relève Michel Blanckaert.
Depuis plus de neuf mois, le directeur départemental du SDIS et le préfet des Pyrénées-Atlantique Eric Spitz préparent la modélisation de ce dispositif supra-communal. « Grâce à un travail interservices et interministériel, nous sommes intégrés à 100% dans le dispositif de commandement », reconnait Michel Blanckaert. Depuis Paris, le centre opérationnel de gestion interministériel des crises (COGIC) a géré la constitution des groupes de renforts venant des différents zones de défense et de sécurité, pour répondre favorablement à l’expression de besoins formulés par le préfet des Pyrénées-Atlantiques.