Séismes : l’État sur la brèche

Séismes : l’État sur la brèche
8 août 2018

Depuis le 10 mai, plus de 1 300 secousses sismiques ont été relevées à Mayotte (chiffre au 7 juin). Les services de l’État sont en alerte face à l’inquiétude de la population.


Décidément, Mayotte n’est pas épargnée. Depuis le 10 mai, c’est la terre qui tremble, avec une activité sismique anormale et qui perdure. Un « essaim » de plus de 1 300 secousses a déjà été ressenti en un mois, dont environ 150 d’une magnitude supérieure à 4 sur l’échelle de Richter, et plus de 20 dépassant 5, jusqu’à présent sans conséquence dramatique. La secousse la plus forte atteint 5,8 le jour de la visite de la ministre des Outre-mer...

Si le risque sismique est courant à Mayotte, la répétition du phénomène inquiète la population, et les services de l’État sont mobilisés. « Nous devons apporter des réponses qui n’existaient pas auparavant, et contrer beaucoup de « fake news », indique le directeur de cabinet du préfet, Étienne Guillet. Ainsi, une délégation de spécialistes en matière de sécurité civile et de risques naturels, composée de la sismologue Mendy Bengoubou de la direction générale de la prévention des risques (DGPR), du lieutenant-colonel Olivier Galichet de la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) et de Bastien Colas du bureau des recherches géologiques et minières (BRGM), est arrivée le 1er  juin pour étudier cet essaim de séismes et améliorer les capacités de réaction.

Le BRGM calcule l’intensité de chaque secousse et va se doter de nouveaux instruments comme un sismomètre supplémentaire à large bande pour détecter et surveiller les vibrations de la terre. 

Côté prévention, la préfecture a mis en place une cellule psychologique et édite des documents pour expliquer le phénomène à une population angoissée, et promouvoir les consignes de sécurité à respecter en cas de séismes. Les experts soutiennent que les séismes resteront d’une magnitude similaire, reconnaissant toutefois qu’il est impossible de se prononcer sur la durée de cet essaim. 

Des plans pour prévenir les risques naturels et littoraux

Mayotte est également soumise au risque de glissement de terrain et de chute de blocs de pierre, aux cyclones, au recul du trait de côte par l’érosion du littoral, et aux feux de forêt. Les fortes pluies tropicales provoquent régulièrement des inondations par le débordement des cours d’eau et le ruissellement urbain. Les nombreuses constructions sans autorisation en bord de talus, dans les ravines ou encore dans les zones de mangrove, et la vulnérabilité des structures, accentuent les dommages lors des catastrophes naturelles.

Afin de sécuriser les populations et les biens, de contrôler le développement de l’urbanisation dans les zones exposées à un risque naturel majeur et de définir des mesures de prévention, le service environnement et prévention des risques de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL) de Mayotte met en place des plans de prévention des risques naturels (PPRN) dans chaque commune et un plan de prévention des risques littoraux (PPRL).

L’État offre également un appui aux collectivités en matière de gestion des cas de périls, de clarification des démarches et de portage des demandes de subvention au titre du fonds de prévention des risques naturels majeurs. Enfin, des actions de sensibilisation aux risques naturels sont réalisées par le biais de formations, de plaquettes, de spots télévisés ou encore de pièces de théâtre.