La préfecture de l’Allier, entre mobilité et coopération

La préfecture de l’Allier, entre mobilité et coopération
19 avril 2018

La réforme préfecture nouvelle génération (PPNG) a redessiné les missions des préfectures. Pour celle de l’Allier, c’est l’occasion de revoir ses modes d’actions dans tous les domaines, dans le management interne, dans l’animation interministérielle comme dans la gestion des grandes politiques. Illustrations.


Profitant de la réforme du PPNG et du redéploiement des missions de certains agents, la préfecture de l’Allier a souhaité dynamiser les parcours professionnels en encourageant la mobilité fonctionnelle. « Une politique a été mise en place, visant à valoriser, accompagner et reconnaître la mobilité fonctionnelle », explique Dominique Schuffenecker, secrétaire général de la préfecture de l’Allier.

Le dispositif commence par un entretien professionnel, au cours duquel sont recensés les souhaits de l’intéressé en termes de projet professionnel ou de formation. Ensuite les directeurs, accompagnés de leurs cadres, avec l’appui de la direction interministérielle des ressources humaines et des moyens (DIRHM) et du secrétaire général, effectuent une revue des carrières.

« Ils examinent collectivement les souhaits, les possibilités d’évolution et les potentialités de chaque agent, afin de définir une gestion prospective des parcours », précise Dominique Schuffenecker. Puis ils réalisent une revue des  compétences afin d’évaluer, par direction, l’écart entre les ressources existantes, en anticipant les départs et les besoins de compétences. « Ce travail collectif permet ensuite de construire un plan de formation adapté », ajoute le secrétaire général.

L’ouverture aux entreprises

Des collèges de chefs de services sont organisés deux fois par an par le préfet. « Traditionnellement, ce sont des réunions internes, mais cette année nous avons décidé de les ouvrir sur le monde économique, l’objectif étant de positionner l’action de l’État comme facilitateur du développement économique », explique le secrétaire général.

Au printemps 2017, le préfet Pascal Sanjuan a choisi le parc d’entreprises Naturopôle pour réunir les cadres des services de l’État dans le département, autour des thématiques de la bioéconomie et l’agriculture biologique. Puis, à l’automne, le collège des chefs de services s’est réuni à Nizerolles, dans la Montagne bourbonnaise où se trouve le siège de l’entreprise NSE, spécialisée dans les systèmes électroniques pour le secteur aéronautique.

L’année prochaine, la thématique pourrait être le patrimoine et la culture.

Les missions interservices

Le département de l’Allier a mis en place trois missions interservices, dans les domaines de l’environnement, du logement et de l’aménagement. Elles réunissent différents acteurs (services de l’État, du département, architectes des bâtiments de France, etc.) à intervalles réguliers, pour élaborer une ligne d’action cohérente et appropriée sur chaque sujet. « Ces missions permettent, outre un espace  de coopération privilégié entreles participants, d’optimiser l’offre d’ingénierie à destination des territoires, en combinant leurs moyens et en évitant par la même occasion des dispositifs doublonnant ou concurrents », souligne Charles Brozille, chargé de mission suivi et études des dossiers départementaux à la préfecture de l’Allier.

Un préfet connecté

Le 22 novembre dernier à  18 heures, l’ordinateur et la tablette du préfet sont prêts pour deux heures de questions -réponses en direct sur Twitter, dans le cadre de la Semaine de l’innovation publique. Si l’exercice a déjà été tenté dans d’autres départements, il s’agit d’une première dans l’Allier. Pour l’occasion, le préfet Pascal Sanjuan a invité les chefs des services de la préfecture et de l’État autour de lui.

Projets d’éoliennes, radars sur les routes, dématérialisation des demandes de titres, contrats aidés... tout le monde est sollicité pour apporter un éclairage aux questions transmises par les internautes.

L’objectif : répondre de manière exhaustive mais concise, nombre limité de caractères oblige. Une fois n’est pas coutume, le préfet emploie la première personne sur son compte pour répondre aux interrogations. Deux heures et plus d’une vingtaine de tweets plus tard, c’est le soulagement. Après s’être lancé par curiosité, le préfet est convaincu : « La communication change. Il faudra renouveler l’expérience des questions-réponses sur Twitter ».

Floriane Boillot