Clint Eastwood à Arras

Clint Eastwood à Arras
20 avril 2018

Deux ans après la tentative d’attentat dans le Thalys, la ville d’Arras est de nouveau sous le feu des projecteurs.


Un périmètre de sécurité autour de la gare est établi par les forces de l’ordre, la circulation des trains est suspendue, mais cette fois, c’est du cinéma ! Clint Eastwood en personne y tourne son nouveau film : « The 15:17 to Paris ». Le scénario est tiré du livre autobiographique « The 15:17 to Paris : The True Story of a Terrorist, a Train, and Three American Heroes », écrit par les trois amis américains intervenus pour éviter le drame.

« La plupart des équipes qui avaient été mobilisées ce jour-là sont à nouveau présentes, soit parce qu’on leur a demandé de jouer leur propre rôle, ou parce qu’elles sont chargées de sécuriser le site, soutient le maire d’Arras Frédéric Leturque. Ce tournage est important pour la ville, mais aussi pour la société : nous avons besoin de héros, de valeurs, et ces films engagés peuvent permettre, sur un sujet comme le terrorisme, de montrer le bon chemin. »

Floriane Boillot
Photos : Aurore Lejeune

John Bernard, producteur exécutif britannique (Dunkerque, Au-Delà, Inception,...) est coproducteur du film. Pendant la phase de préparation, il a rencontré les policiers du commissariat d’Arras, et en particulier le commandant Olivier G., qui a fait office de conseiller technique sur le tournage. « Quand on tourne des fictions, tout doit être fait avec le plus de vérité possible, décrit John Bernard. Nous essayons de rester dans la réalité, à tel point que les trois acteurs américains jouent leur propre rôle. Le film racontera également leur enfance, leur amitié et leur parcours... Je ne peux pas vous dire le scénario exact, mais c’est un film de héros, et ce ne sont pas que les trois Américains, il y en a beaucoup d’autres ! »

Des huit sapeurs-pompiers intervenus le 21 août 2015, trois rejouent leur propre rôle. Olivier Leriche est sergent-chef au centre de secours d’Arras : « Le réalisateur ne nous donne pas vraiment d’instruction particulière. Je fais comme il y a deux ans : j’entre dans le train et je m’occupe de Spencer, qui était la personne la plus proche de nous. Avant d’être embauchés pour participer au film, nous avons passé un petit entretien avec la production, on s’est fait couper les cheveux et nos tenues ont été vérifiées ! »

160 personnes de l’équipe technique et 200 figurants sont présents le 1er septembre 2017 en gare d’Arras pour la journée de tournage. Des faux policiers de la sécurité publique, de la police judiciaire ou des démineurs sont équipés d’uniformes, armes et écussons, aux allures bien réelles ! « L’équipe de production a loué le Thalys pour une semaine, et c’est le véritable conducteur du Thalys qui est aux commandes. Nous tournons aussi lorsque le train est en marche, lors du retour vers Paris par exemple », commente le régisseur général.

Olivier G. est ravi de retrouver les jeunes Américains avec qui il avait passé cette soirée si singulière du 21 août : « Leur histoire, c’est l’histoire du film. Des jeunes gens dont la vie normale a basculé. En l’espace de quelques secondes, ils sont devenus des héros. Et héros, ce n’est pas un terme usurpé en ce qui les concerne, parce que ce qu’ils ont fait, ils n’ont pas eu beaucoup de temps pour réfléchir... »