Le centre interministériel de crise (CIC) de Beauvau est l’outil de gestion interministérielle des crises, placé sous l’autorité du ministre de l’Intérieur.
Dans sa configuration interministérielle, le CIC Beauvau coordonne l’ensemble des centres opérationnels, ceux du ministère comme ceux relevant des autres ministères.
C’est à la suite de l’adoption par le Président de la République, en juin 2008, du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, que les dispositions de la loi de programmation militaire ont renforcé le rôle du ministère de l’Intérieur en matière de gestion de crises majeures. La création du CIC Beauvau découle de cette volonté.
Le CIC Beauvau peut être activé en plusieurs formats, selon l’ampleur de la crise ou de l’événement.
Sur le plan national, a minima, il peut être armé en format ministériel pour gérer les crises ou événements relevant des seules compétences du ministère de l’Intérieur.
Cependant, c’est le plus souvent en format élargi qu’il est déployé, pour assurer les fonctions de conduite opérationnelle interministérielle des crises qui sont confiées par le Premier ministre au ministre de l’Intérieur. C'est le cas dès lors que la crise perturbe de façon significative le fonctionnement du pays. Dans cette configuration, le CIC Beauvau coordonne l’ensemble des centres opérationnels, ceux du ministère comme ceux relevant des autres ministères.
Enfin, lorsque la crise touche plusieurs pays, le CIC Beauvau permet également d’être en relation avec les centres de crise nationaux étrangers.
Généralement, une cinquantaine de personnes sont mobilisées sur les 800 m² de plateaux techniques, entièrement équipés en réseaux sécurisés pour permettre le traitement des informations sensibles et en capacité de fonctionnement 24 h/24.
Elles sont réparties sur les trois cellules qui composent le CIC : décision, situation et communication.
Elle a une vocation stratégique. Elle prend des décisions ou formule des propositions au Premier ministre ou au Président de la République. Elle se situe à l’articulation entre le niveau politique et le niveau opérationnel. La cellule décision est composée d’une vingtaine de personnes, dont les hauts fonctionnaires de défense et de sécurité de tous les ministères concernés, placées sous la direction du ministre de l’Intérieur ou de son directeur de cabinet.
La cellule décision est alimentée par la cellule situation qui intègre tous les flux d’information, d’où qu’ils viennent. Cette cellule est divisée en deux sections.
La première est la section des synthèses des points de situation où siègent tous les représentants des services en contact avec leur centre ministériel de crise et avec les centres opérationnels du ministère.
La seconde est dédiée à l’anticipation où se retrouvent des représentants des ministères les plus concernés par la crise. Son objectif est d’anticiper le déroulement de la crise et de préparer la sortie de crise. Elle compte également une vingtaine de personnes.
Elle est associée en amont aux informations reçues et aux décisions préparées par la cellule de décision. Cette cellule, d’une quinzaine de personnes, est dédiée à la veille d’information, aux relations média, à l’Internet, aux réseaux sociaux et à l’élaboration d’éléments de langage. Elle accueille les communicants des ministères concernés et des services opérationnels du ministère de l’Intérieur (Police, Gendarmerie, etc).
Cette cellule est placée sous la conduite du délégué à l’information et à la communication (DICOM) et du porte-parole du ministère de l’Intérieur.
Le service d’information du Gouvernement (SIG) est étroitement associé à la conduite de la communication de crise.
Le CIC Beauvau assure une coordination efficace de la réponse de l’État face à une crise ou à une menace. Le CIC se trouve, fonctionnellement comme géographiquement, au plus près de l’exécutif. Son organisation permet au ministre de l’Intérieur, pilote de l’action gouvernementale dans ces circonstances, de disposer rapidement d’une image précise de la situation, assurant l’information des plus hautes autorités de l’État et la conduite d’une réponse opérationnelle.