Daniela Meyer-Speicher - Lancer de couteaux et de haches, Vice-championne du monde 2014
Cette pratique est totalement méconnue en France, hormis lors de représentations de cirque ou de spectacle d’arts martiaux. Et pourtant, la vice-championne du monde 2014 de la discipline est colmarienne, qui plus est agent administratif au sein du service des étrangers de la préfecture du Haut-Rhin.
Daniela Meyer-Speicher, 39 ans, est devenue l’été dernier vice-championne du monde de lancer de couteaux à 3 mètres et troisième en lancer de haches à 7 mètres ! « J’ai découvert cette pratique en avril 2014 grâce à mon mari. Les sensations sont très vite arrivées et je me suis laissée prendre au jeu. Quatre mois après je montais sur la deuxième marche du podium mondial ! »
Le lancer de couteaux et de haches sort peu à peu de la confidentialité, près de dix ans après la création du premier club de la discipline à Colmar. Ils sont aujourd’hui plus de deux cents pratiquants sur le territoire, répartis dans cinq clubs. La fédération française de lancer de couteaux et de haches a récemment vu le jour et permet petit à petit de faire évoluer ce loisir en un véritable sport à part entière.
Tomawaks, dagues, couteaux de cuisine, haches de bûcheron, manches en bois, en plastique, haches en fer, en métal... le lanceur est totalement libre dans le choix de l’arme pour peu qu’il soit à l’aise au moment de réaliser son tir. « Le couteau doit être le parfait prolongement du bras et de la main. Il faut être en constante recherche de fluidité dans le mouvement pour réaliser un beau lancer. Nous sommes en permanence dans la maîtrise, l’analyse du geste et la réflexion pour faire évoluer la technique. »
Les règles sont simples. A trois, cinq ou sept mètres, le lanceur réalise trois lancers consécutifs sur sept manches, soit 21 lancers au total. La cible, représentée par un cercle de 50cm de diamètre, est divisée en 5 zones allant de 1 à 5 points pour le rond central. Les couteaux ne doivent pas excéder 40 cm de longueur et 5cm de largeur de lame, et peuvent être projetés au choix par le manche ou la lame. Pour la hache, la tranche ne doit pas dépasser une longueur de 12.5cm. Un jet n’est comptabilisé que lorsque l’arme est plantée sur la cible. « Après avoir testé tout un attirail, j’ai opté pour la dague suisse. »
« Ce sport est autant accessible aux femmes qu’aux hommes, pour peu que l’on dépasse l’appréhension de tenir et de lancer une arme. La force n’est nullement requise, tout le monde part sur un pied d’égalité. Mon mari m’a organisé des entraînements intensifs durant plusieurs semaines et j’ai très vite progressé. »
Mais au fait, qu’en pensent ses collègues de la préfecture de Colmar ? « Tout le monde pensait au départ que j’étais la cible comme dans les cirques ! Depuis, ils suivent tous mes performances et trouvent ça génial. Depuis ma deuxième place aux championnats du monde, je n’ai dorénavant que des amis à la préfecture ! »
Richard Wawrzyniak