Des personnels de l’ombre… tellement indispensables

Mécanicien automobile © MI/SG/DICOM/GROISARD

Ils exercent leurs missions au sein des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS), des structures de formation de la Police nationale ou encore des secrétariats généraux pour l’administration de la police (SGAP). Les personnels techniques de la PN oeuvrent au quotidien, dans l’ombre des opérationnels, pour assurer leurs missions essentielles de soutien.


Ils sont cuisiniers, mécaniciens, agents d’accueil, chauffeurs, agents de maintenance et de manutention, électriciens, plombiers ou encore huissiers. Ils oeuvrent chaque jour dans l’ombre, au sein des services de police, des centres de formation de la Police nationale ou des secrétariats généraux pour l’administration de la police (SGAP), mais ils pâtissent quelquefois d’un manque de reconnaissance de leurs métiers, pourtant indispensables au bon fonctionnement des services opérationnels.

On compte actuellement 322 ouvriers d’État spécialité « cuisiniers » et 1 720 adjoints techniques de la Police nationale. Ces derniers sont affectés à 80 % dans les services de restauration des compagnies républicaines de sécurité (CRS) et des structures de formation de la Police nationale et confectionnent quotidiennement les repas dans ces structures au profit des policiers ou des élèves, voire de clients d’autres administrations.

Ainsi, dans chacune des soixante-et-une CRS du territoire, on compte quatre cuisiniers ouvriers d’État et une équipe de quinze à vingt adjoints techniques pour assurer le service. Cette équipe vit au rythme de la compagnie. Lorsque celle-ci est en casernement, le chef d’équipe et les ouvriers cuisiniers prévoient les menus, en tenant notamment compte du coût et de l’équilibre alimentaire pour les personnels, élaborent et préparent les repas dans le respect des techniques de fabrication culinaire et des règles d’hygiène et de sécurité. Ces plats sont servis en salle par une équipe d’agents de restauration, qui sont également chargés de dresser les tables, de laver la vaisselle et entretenir les locaux. Ils apportent également un appui pour la préparation des repas.

Lorsque la CRS part en cantonnement pour assurer une mission de maintien de l’ordre, la cuisine l’accompagne. Une partie de l’équipe restauration prend alors la route pour suivre, voire devancer la compagnie. Équipés d’un « camion cuisine », les cuisiniers peuvent assurer leur service dans n’importe quelle condition, n’importe où. Ils peuvent alors sustenter en totale autonomie et en complète autarcie durant plusieurs jours, selon les stocks emportés, des policiers parfois affamés par plusieurs heures de missions. De même, des mécaniciens accompagnent systématiquement les compagnies pour entretenir les véhicules et les réparer en cas de panne lors de déplacements.

Les 20 % d’adjoints techniques restants travaillent dans les directions centrales ou les structures territoriales des directions opérationnelles de police ou encore dans les SGAP. Les missions sont diverses : accueil, maintenance, logistique, entretien bâtimentaire (plomberie, serrurerie, électricité…).

Enfin, 730 adjoints techniques de l’Intérieur et de l’Outre-mer (ATIOM) sont affectés en Police nationale, essentiellement sur des missions de mécanicien,de carrossier ou de peintre dans les ateliers de réparation et d’entretien des véhicules et engins à moteur des SGAP (autos, motos, camions…).

« Ces personnels n’entrent pas directement dans le cadre des métiers traditionnels et connus de la Police nationale, souligne Raphaël Roche, chef du bureau des personnels administratifs, techniques et scientifiques à la sous-direction de l’administration des ressources humaines de la DRCPN. Pour autant, s’il n’y a pas de cuisinier ou d’aide cuisinier dans une CRS, l’unité ne mange pas. Et s’il n’y a pas de mécanicien pour réparer les véhicules, l’unité n’avance pas. Ce sont des métiers indispensables dans le quotidien qui méritent une plus grande reconnaissance. D’autant que les journées des CRS peuvent être très longues, commençant parfois très tôt et pouvant s’achever au milieu de la nuit. Ces agents font partie de ceux qui ont les contraintes les plus lourdes dans la Police nationale. Il faut avoir conscience de leur rôle, du fait qu’il est indispensable au bon fonctionnement des missions des services de police, et reconnaître leur travail comme il se doit. Aucun service ne pourrait tourner sans eux.»

Richard Wawrzyniak