Le château de Bénouville accueillera demain le déjeuner officiel offert par le Président de la République en l’honneur de chefs d’État, de Gouvernement, et d’anciens combattants. Pour finaliser ce séquençage important du 70ème anniversaire du débarquement, les unités d’escortes et de sécurité rapprochée du ministère ont réalisé hier soir une répétition générale sur le site.
« Cette répétition visait à aller dans le détail. Il est impératif d’’être dans la perfection le jour des commémorations. C’est une exigence qui n’est pas que professionnelle, elle est aussi la volonté de nos hautes autorités de faire en sorte de renvoyer la meilleure image possible de la France », explique Frédéric Auréal, contrôleur général, chef du service de la protection (SDLP) du ministère de l’Intérieur.
Un dispositif d’escorte et de protection de chefs d’État est minuté, réglé au millimètre, ne laissant aucune place à l’improvisation. C’est pourquoi toutes les unités concernées, parmi lesquelles les motocyclistes de la Garde Républicaine et de la CRS n°1 ou encore le service de la protection, s’attachaient hier soir aux moindres détails : répétition des déposes sur le perron du château, vérification des véhicules, vérification des moyens de transmission, reconnaissance des différents itinéraires…
Un cortège d’honneur répond à une organisation spécifique : cinq motocyclistes, dont deux gardes républicains rendant les honneurs militaires, un véhicule ouvreur, le véhicule de la personnalité et un autre suiveur, prêt à faire face à tout incident, à se déployer, parfois à exfiltrer la personnalité. Jamais le cortège ne doit stopper, c’est dans la mobilité que les incidents sont évités.
« Nous travaillons également avec nos homologues étrangers qui sont sur place pour répondre à des exigences particulières, continue le chef du SDLP. Le cortège du président Obama se compose par exemple d’une vingtaine de véhicules. Il existe des dispositifs plus ou moins lourds en fonction de l’importance de la personnalité ou des menaces qui peuvent peser. On est donc obligés de s’adapter. »
Alors que les différents véhicules défilent jusqu’au tapis rouge pour la dépose de personnalités fictives, le capitaine Anthony Jacquet, commandant de l’escadron motocycliste de la Garde Républicaine, jette un regard pointilleux sur chacun de ses hommes : « Le moment de la dépose est important pour l’image de la France car le monde entier aura le regard tourné vers cette phase. Le Garde doit alors se tenir d’une manière spécifique quand le véhicule stoppe. Il faut que ce soit beau et esthétique à voir. Des hommes de la Garde sont donc présents depuis dix jours pour travailler sur les itinéraires, les déposes et les prises en compte des autorités. »
« Il faut que ce séquençage soit le plus précis possible car tout retard pris dans cette phase aura des répercutions sur tout le reste et engendrera des difficultés à la fois pour la personnalité mais aussi pour la population, appuie Frédéric Auréal. Dans notre dispositif la volonté du président François Hollande a été l’ouverture au public. Nous avons donc dû nous adapter à cette nouvelle donne pour que cela soit un évènement festif et ouvert à la population. »
300 policiers du SDLP sont totalement mobilisés pour ce 70ème anniversaire. A l’heure actuelle, 200 membres de ce service sont en Normandie alors que 100 autres œuvrent sur Paris pour accueillir la Reine Elizabeth, le président Obama ou le président Poutine. Ils rejoindront demain les sites des commémorations aux côtés des personnalités.
Richard Wawrzyniak