La date du 6 juin 1944 est pour beaucoup synonyme de passion. Amateurs de reconstitutions, collectionneurs d’armes, d’uniformes ou d’objets de ce fameux jour J, l’intérêt du public demeure prégnant 70 ans après le débarquement en Normandie. Florian Pote, brigadier de police à la sûreté départementale de la Sarthe, est l'un de ces inconditionnels.
A deux jours du 70ème anniversaire du débarquement en Normandie, les passionnés d’Histoire commencent à affluer vers la Normandie, certains paradant dans les rues de Caen, uniformes de GI'S, ou de l’armée britannique sur le dos, déambulant au volant de jeeps américaines d’époque. Ces passionnés de reconstitutions historiques rendent ainsi hommage à la mémoire de ces milliers de libérateurs tombés au combat.
Florian Pote, brigadier de police à la sûreté départementale de la Sarthe, entretient cette passion depuis son plus jeune âge : « Je ne sais pas d'où cela me vient précisément, peut-être des souvenirs de guerre que mon grand-père me racontait dans mon enfance. Puis la découverte et la lecture d'un exemplaire d’un magazine d’histoire datant de 1974, paru au moment du 30ème anniversaire du débarquement, a fini par m’obséder. Cet exemplaire, je l’ai maintes fois lu et relu, ce qui m’a définitivement rattaché à cette date du 6 juin 1944. »
Au début des années 80, Florian part en vacances en Normandie et découvre pour la première fois les blockhaus et autres musées dédiés au Jour J. « Mon intérêt s'est donc focalisé sur le secteur américain du débarquement, situé d’Omaha Beach à l'est à Utah Beach à l'ouest, en longeant les côtes de La Manche. J'ai également à cette époque commencé à collectionner les objets militaires en relation avec cette opération et les troupes US, notamment les fameux GI's. »
Début des années 1990, il multiplie les déplacements sur les côtes normandes. Il rencontre alors pour la première fois des vétérans et échange sur ce que fut leur " D day". « J'ai commencé à correspondre avec certains et en ai conservé des souvenirs précieux, comme cette lettre d’un Ranger durant l’assaut de la Pointe du Hoc le 06 juin 1944 ». Petit à petit, sa collection s’étoffe de pièces d'uniformes et d'équipements, qu’il expose dans le grenier de ses parents, aménagé en mini-musée.
Au début des années 2000, avec l'avènement du Web, les recherches historiques connaissent un essor formidable : « Il devenait alors possible de communiquer, de retrouver des hommes ou leurs unités en quelques minutes, quand il fallait auparavant plusieurs échanges de courriers Outre-Atlantique. »
De la même façon, sa collection s'élargit via les nombreux sites dédiés et ses contacts noués aux Etats-Unis.
« Je voue une véritable passion pour les témoignages écrits, et ils sont rares. J’ai obtenu celui d'un marin des Construction Battalion qui écrit sur une feuille volante son journal à la date du 6 juin : « 06 June 1944 : So Today is D'day... The invasion has started... » Cela exprime à la fois la fin d'une longue attente mais aussi l'incertitude des jours à venir. »
70 ans après, ces empreintes historiques se révèlent comme de véritables trésors pour Florian, qui conclut, ému : « Tous ces témoignages, ces objets, ces uniformes sont les témoins d'une histoire, d'un jour. Le 70ème anniversaire du débarquement verra ses vétérans revenir en Normandie, peut être pour la dernière fois, sur les plages où tant de leurs camarades sont tombés. Leurs rangs s'éclaircissent de jour en jour. Ils sont toujours très humbles sur ce qu'ils firent en 1944, déclarant simplement : « We had a job to do. » Conserver leurs témoignages, leurs photos, leurs uniformes et maintenir leur souvenir semble bien peu par rapport à leur sacrifice. »
Richard Wawrzyniak