Le rôle névralgique du groupement de gendarmerie départementale du Calvados

Le commandant du groupement de gendarmerie Phillipe Ott
3 juin 2014

Près de 90% des cérémonies et évènements organisés à l’occasion du 70ème anniversaire du débarquement en Normandie se tiendront en zone gendarmerie. Le travail d’anticipation réalisé par le groupement de gendarmerie départementale du Calvados se révèle donc névralgique dans le dispositif global de l’évènement.


Pour accueillir dans les meilleures conditions possibles les centaines de milliers de visiteurs, les milliers de vétérans, ou dizaines de chefs d’État, aucune place n’a été laissée au hasard. Le groupement de gendarmerie départementale du Calvados s’y est attelé dès le printemps 2013, soit un an avant l’évènement, avec la mise en place de fiches anticipant les manœuvres de terrain. Dans la foulée, un comité de pilotage départemental était lancé par le préfet de la région Basse-Normandie et du Calvados, Michel Lalande, réunissant tous les services de l’État concernés et notamment toutes les strates de la gendarmerie : départementale, régionale, zonale et centrale.

« Quand on est commandant de groupement et qu’une telle manœuvre nationale de la gendarmerie s’organise dans son département, on bénéficie très en amont des efforts de planification et du savoir-faire du centre de planification et de gestion de crise (CPGC) de la direction générale de la Gendarmerie nationale (DGGN), appuie Philippe Ott, commandant du groupement de gendarmerie départementale du Calvados. De nombreux personnels du CPGC, dont des officiers, ont travaillé dès l’été dernier sur la planification, mais aussi des transmetteurs, des experts des systèmes d’information et de communication, ou encore des cartographes. Cet apport nous est indispensable car le travail quotidien d’un commandant de groupement n’est pas exclusif sur la préparation d’un tel évènement. Le quotidien et le suivi des 760 personnels de mon groupement m’accaparent tout de même encore. »

Petit à petit l’engagement des personnels de la gendarmerie du Calvados autour de l’évènement s’est révélé de plus en plus important au quotidien : « Il est évident que durant l’hiver, un gendarme départemental n’avait pas de temps à consacrer, et n’en avait pas besoin, à la préparation de l’évènement, continue Philippe Ott. Aujourd’hui, l’effort des brigades est entièrement tendu vers la préparation tactique des sites des municipalités qui accueillent les évènements. »

Au fur et à mesure que la date anniversaire approche, les gendarmes départementaux et les brigades sont de plus en plus sollicités pour aller au devant des élus, pour communiquer sur les difficultés ou les contraintes qui pourraient peser sur la population lors du déroulement de l’évènement. Ils sont également mis à contribution pour aider les municipalités à préparer les arrêtés de stationnement, de circulation…

Pour le commandement de groupement, le rôle joué par les gendarmes départementaux est névralgique dans le dispositif car « celui-ci est le point de contacts avec la population, il la gère, la rassure, la protège. »

Derrière ce type de commémoration, existe la possibilité de voir émerger des micro-évènements. Un focus particulier a d’ailleurs été réalisé cette année sur le « militaria » : « Il y a dix ans, durant le 60ème anniversaire, nous avions constaté un certain nombre de dérives de personnes passionnées de reconstitutions qui se promenaient avec des armes non démilitarisées, avec des effets d’uniformes allemands d’unités purement interdites sur la voie publique. Nous avons, sous l’égide du préfet et avec une ferme volonté de l’État, apporté un focus spécial sur cette thématique et nous souhaitons éviter les dérives observées il y a dix ans. La recherche de l’éthique permet d’avoir une fête plus belle. »

Parmi la multitude des autres sujets anticipés par le Calvados, la gestion des flux et de la circulation se révèle comme l’un des thèmes les plus stratégiques : « Le préfet de région a validé l’idée d’une zone de circulation régulée. Celle-ci part de l’Orne, à la verticale de Caen, jusqu’à la frontière de la Manche. 145 communes, 135 000 habitants, que l’on appelle « les riverains », sont concernés. L’idée est de leur apporter une liberté de circulation et d’activité. Il faut bien comprendre qu’à la différence du 60ème, tenu un dimanche, les évènements se tiendront un vendredi, journée ouverte, surtout un vendredi de week-end de Pentecôte. Ce qui entraîne un challenge supplémentaire : apporter une liberté de circulation tout en réussissant notre manœuvre. Les riverains circuleront librement dans la zone régulée, dès qu’ils seront munis d’un sticker. Cette zone nous permettra d’amener tous les participants à la fête au bon endroit, au bon moment, et d’intervenir le plus vite possible le cas échéant. »

Concernant l’évènement en tant que tel, le commandant de groupement tient à souligner sa « grande fierté d’accueillir les vétérans de la seconde guerre mondiale. Quand j’ai reçu le commandement du Calvados, j’ai immédiatement pensé aux anciens qui ont libéré la France, à leurs actes héroïques. Le Calvados a perdu 20 000 de ses citoyens durant les 100 jours de la Bataille de Normandie. Le département a été marqué par cette bataille. Avec 70 ans de recul, on peut aujourd’hui dire que ce fut l’évènement majeur de la 2nde guerre mondiale, voire du siècle dernier. »

Rédaction : Richard Wawrzyniak