Gilles Quénéhervé : « Le Tour, une belle vitrine pour la Corse »

Le préfet de Corse et Gilles Quénéhervé (à droite) © Préfecture Corse-du-Sud
21 juin 2013

Interview de Gilles Quénéhervé, chargé de mission « Tour de France » à la préfecture de Corse du Sud


Quel est votre rôle en tant que chargé de mission « Tour de France » en Corse ?

Gilles Quénéhervé : J’ai deux missions principales. La première est de faire l’interface, le point « information », entre les services de l’Etat en Corse, les collectivités locales, la collectivité territoriale de Corse, les communes et ASO, l’organisateur du Tour. La seconde est de dynamiser et d’impliquer la population dans cet évènement, pour que les Corses se l’approprient et que ce soit une belle fête.

Comment agissez-vous pour impliquer la population dans cet évènement ?

Gilles Quénéhervé : En développant un certain nombre d’actions permettant d’impliquer les différents pans de la population : jeunes, moins jeunes, personnes en situation de handicap, d’exclusion, les détenus… Nous travaillons autour de thématiques comme l’insertion sociale, le développement durable, le partage des valeurs inhérentes au sport… Pour ce faire, nous avons lancé courant janvier un appel à projets auprès des différents partenaires, services de l’Etat, mondes associatif, sportif, communes. Mon rôle est d’impulser tout cela et d’apporter une aide sur les plans logistique et humain. Par exemple, nous avons mis en place, en lien avec l’administration pénitentiaire, une étape de détenus et d’encadrants judiciaires entre Bastia et Ajaccio qui aura lieu fin juin. On se rend compte qu’une dynamique positive émerge de ces projets. Les choses s’accélèrent, de plus en plus d’initiatives se montent. Les Corses commencent à s’approprier cet évènement.

Quel est votre regard sur la pratique du vélo en Corse ?

Gilles Quénéhervé : Nous avons estimé qu’après le passage du Tour, la pratique du vélo risque d’exploser dans l’île. Il faut donc que les jeunes, les enfants, et surtout les automobilistes soient conscients des risques. Nous avons donc travaillé avec la gendarmerie dans cet objectif avec des opérations de sécurité routière. Il existe une culture cycliste sur l’île mais pas une culture de sécurité routière. Je pense que le vélo va considérablement se développer ici, d’autant plus que la collectivité territoriale de Corse va lancer un plan vélo sur une durée de quatre ans, permettant d’appuyer le comité régional du cyclisme pour le développement du vélo. La prévention, la sécurisation des routes, l’information sur les dangers sont autant d’éléments  primordiaux pour les mois à venir. Le mariage voiture-cycliste doit se réaliser sur les routes de Corse, et cela résultera aussi de la réussite du passage du Tour sur l’île.

En tant qu’ancien champion*, que représente ce type d’évènement à vos yeux ?

Gilles Quénéhervé : Ayant notamment participé à des Jeux olympiques, je retiens surtout la ferveur autour d’un tel évènement, plus que l’évènement lui-même. Pour que le Tour soit une fête en Corse, il fallait parvenir à cette appropriation. Cela permet de faire plus facilement accepter les contraintes qui en résulteront. C’est pourquoi il est primordial pour les services de l’Etat en Corse de poursuivre, d’ici le départ du Tour, les messages de prévention, d’information, de mise en avant de l’évènement. Après les Jeux olympiques et la Coupe du monde de football, le Tour est le troisième évènement sportif le plus suivi au monde. Une belle vitrine pour l’île de Beauté !

*  Gilles Quénéhervé a notamment été vice-champion du monde du 200m en 1987, médaillé de bronze aux JO de Séoul dans le relais 4x100m (avec Max Morinière, Daniel Sangouma et Bruno Marie-Rose), et champion de France sur 200m en 1989 et 1990. Il a été le premier médaillé olympique à intégrer l’ENA en 2010.

Richard WAWRZYNIAK