La direction départementale de la sécurité publique et l'université de Montpellier 1 ont décidé de mettre en place un partenariat innovant et adapté aux problématiques que rencontrent les étudiants. Une convention a été signée.
François Bargel, adjoint au service de sécurité de proximité de Montpellier, a mis en œuvre de nouvelles initiatives à destination de la population universitaire locale (60 000 étudiants qui représentent entre 10 et 15 % des victimes de crimes ou délits). Cette approche partenariale avec les universités est basée sur son expérience en tant qu'étudiant à Lyon puis aux États-Unis, en Virginie, où il a pu observer la problématique de la sécurité dans les campus. Il est en outre l'auteur, lors de sa scolarité à l'école nationale supérieure de la police, d'un mémoire professionnel intitulé "La sécurisation des campus". Cette volonté s'est concrétisée le 12 février dernier par la signature, entre Philippe Augé, président de l'université Montpellier I, et Jean-Michel Porez, DDSP de l'Hérault, d'une convention portant principalement sur des actions de prévention.
« Des actions concrètes ont d'ores et déjà eu lieu. Ainsi, pour lutter contre les vols avec violence aux abords du réseau de transports urbains, des alertes courriels ont été diffusées aux étudiants via les universités. Il s'agit d'établir une collaboration en termes d'actions de prévention sans remettre en cause le principe des libertés universitaires », explique le commissaire Bargel.
Ces actions donneront aussi lieu à l'animation de rencontres de sensibilisation, principalement en début d'année universitaire. Des campagnes de prévention sont également menées sur les grands événements tels que les galas et autres manifestations.
La diffusion de conseils de sécurité, de numéros d'urgence, des coordonnées des services de police et des associations d'aide aux victimes sera aussi assurée par la mise à disposition de plaquettes lors des réunions de prérentrée. « Sans a priori, nous avons participé à l'écriture de ce prospectus qui sera par la suite traduit en anglais et espagnol », explique Guillaume Guidici, vice-président des étudiants de l'université de Montpellier I.
De plus, un onglet "ma vie mes études en sécurité" a été inséré sur l'intranet de l'université dédié aux étudiants. À l'instar de la plaquette, il propose des conseils pratiques pour prévenir les actes de délinquance qui touchent le plus les étudiants (cambriolages, vols à l'arraché, escroqueries) mais aussi des conseils pratiques pour la vie quotidienne de ces jeunes adultes. « Ainsi, à l'approche des vacances, le prochain thème pourrait être le travail saisonnier et la préparation des véhicules pour les longs trajets en période estivale », indique Christelle Cabot, responsable de la communication de la DDSP 34.
Outre le rôle de prévention et de conseil, ce partenariat inclut un volet opérationnel. Les universités, confrontées à des actes de violence ou à des actes délictueux, ne savaient pas forcément qui contacter. Désormais, via une procédure définie, elles font appel aux forces de police qui leur apportent leur expertise.
Ainsi, au mois de février un président d'université avait noté la présence de personnes extérieures au campus qui "dealaient" et importunaient les étudiants. Il a délivré une réquisition pour les forces de l'ordre, ce qui a permis d'interpeller un trafiquant après quelques dispositifs de surveillance au sein de l'établissement. « Il faut que la communauté universitaire comprenne que nous sommes là pour les aider. Le service public de l'éducation et le service public de la sécurité servent la même population et sont parfois confrontés aux mêmes problématiques », termine François Bargel.