Il y a cent ans - Un préfet aménageur dans le Paris de 1912

RMN/GP

L'augmentation sans cesse croissante du nombre d'usagers des transports en commun à Paris et en banlieue a conduit l'État et le préfet de la Seine, il y a un siècle, à lancer un plan de modernisation des infrastructures. Nouvelles lignes, nouvelles gares et stations...


Il y a cent ans, un vaste projet de modernisation des transports, en particulier pour le réseau ferroviaire, était engagé à Paris et dans sa banlieue. À cette époque, "l'exploitation des lignes se heurtait à des difficultés qu'on était arrivé à surmonter partiellement », en multipliant par deux le nombre de trains en circulation par ligne, source naturellement d'encombrements des voies et de nombreux retards. Aussi, pour améliorer cette situation qualifiée de critique par le préfet de la Seine, Marcel Delannay, et permettre d'assurer dans les meilleures conditions le service des lignes de banlieue, des travaux, notamment sur le réseau ouest et à la gare Saint-Lazare, furent envisagés et entamés en 1912. Parmi les décisions adoptées : l'établissement de deux nouvelles lignes entre Paris et Bécon, la construction de nouvelles remises, souterrains, la suppression de tunnels et, surtout, la généralisation de l'électrification des lignes de la petite banlieue, primitivement prévue seulement entre Paris et Saint-Germain-en-Laye. "Par le moyen de l'électrification générale, le service de la petite banlieue peut être réalisé par neuf quais au lieu des dix-huit qui sont utilisés actuellement [et] permettra en outre, de doubler le débit des lignes et de réserver ainsi largement l'avenir" expliquait M. Claveille, directeur des chemins de fer de l'État au préfet Delannay.

La transformation et l'aménagement des différentes gares de la petite et de la grande banlieue (Herblay, Gargenville, Poissy…) étaient complétés par des projets immobiliers dans les villes traversées. À charge pour Marcel Delannay de mobiliser et de coordonner, avec le préfet de Paris, Louis Lépine, tous les acteurs institutionnels sur les projets, mais aussi de répondre aux inquiétudes des élus.

Plus encore, le financement de ce plan prévoyait le transfert des ateliers des Batignolles et de Levallois et l'amélioration des installations de la gare Saint-Lazare : "Nouvelle cour d'arrivée avec de larges accès… rehaussement des quais… remplacement par des toitures des charpentes de la première gare…" (la gare Saint-Lazare a été rénovée une nouvelle fois entre 2009 et 2012).

Augmenter la rapidité des trains, désaturer le réseau, favoriser le développement économique, contribuer à équilibrer les territoires… La volonté de l'État d'amélioration des transports franciliens de 1912 est donc toujours d'actualité !