Murviel-lès-Béziers : Le quotidien d'une communauté de brigades
L'analyse des phénomènes de délinquance sur la circonscription des unités territoriales de gendarmerie permet de mettre en oeuvre des modes opératoires et des manoeuvres tactiques à même d'empêcher des crimes et des délits. Un exemple dans l'Hérault.
En 2010, l'implication des gendarmes sur le terrain a porté ses fruits dans le département de l'Hérault, où la délinquance décroît. À l'exemple de son groupement et de sa compagnie (Béziers), la communauté de brigades (COB) de Murviel-lès-Béziers affiche des chiffres en net recul. La délinquance générale a enregistré une baisse de 5,9 % et un taux d'élucidation de 39,7 %, soit 9,7 points de plus qu'en 2009.
Dans le même temps, la délinquance de proximité a baissé de 25 %, avec un taux d'élucidation de 22 %, en hausse de 6 points par rapport à 2009 et supérieur au taux national. La circonscription de la COB de Murviellès-Béziers couvre quelque 500 km2, 29 communes et 32 000 habitants. Le spectre complet de la délinquance y est recensé.
Le rôle premier du gendarme, c'est d'avoir une manoeuvre tactique calquée sur le mode d'action de l'adversaire afin de l'empêcher d'occuper le terrain, de commettre un délit ou d'en limiter l'impact, présente le chef d'escadron Frédéric V., commandant la compagnie de Béziers. Pour ce faire, le commandant de COB ou de brigade autonome doit faire une analyse fi ne de la délinquance, puis organiser son service en concentrant les efforts sur les créneaux qui ressortent de l'analyse en termes d'espace et de temps.
Que ce soit sur le terrain de la lutte contre les cambriolages, les vols à main armée, les vols à la roulotte ou encore l'insécurité routière, c'est ainsi que fonctionne la COB de Murviel.
Les nouveaux textes me permettent de gagner en flexibilité, sans grignoter sur la vie privée des gendarmes. Je peux organiser un service réfléchi, adapté à l'analyse de la délinquance et aux renseignements en provenance du terrain,
explique le lieutenant Silvère G. Chaque jour, les patrouilles partent sur le terrain avec des ordres spécifiques, même si certains services laissent une grande marge d'initiative aux gendarmes.
À la base, l'effort est porté sur la prévention, en sensibilisant les particuliers, les commerçants ou encore les automobilistes par le biais de contacts directs, mais aussi de dépliants, de faux PV, d'affiches, de panneaux appelant la vigilance mis en place par les municipalités, de réunions publiques, d'encarts dans les parutions communales, etc. À la suite de quoi la dissuasion est importante. Elle passe par une présence renforcée des gendarmes, très souvent avec l'appui du PSIG de Béziers, dans les lieux et tranches horaires critiques. Une présence qui se fait parfois discrète quand l'objectif est l'interpellation des voleurs en flagrant délit.
Ce travail se fait évidemment sans délaisser les autres missions, précise Silvère G. On n'oublie pas les villages ruraux, les contrôles routiers et autres sollicitations. Il est indispensable d'assurer une visibilité quotidienne.
90 % de la délinquance locale passant par la route, la majorité des actions de la COB se fait à travers les contrôles routiers, qu'il s'agisse de grosses opérations sur réquisition avec fouilles des coffres, ou d'actions plus discrètes avec des contrôles d'initiative.