Les attachés de sécurité intérieure (ASI) au coeur des crises internationales

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Le 21e colloque des attachés de sécurité intérieure (ASI) s'est tenu début septembre. Ce rendez-vous a été l'occasion de dresser un bilan de l'année écoulée, riche en événements, et de fixer les lignes directrices des mois à venir.


Née du rapprochement du service de coopération technique internationale de la police (SCTIP) et de la sous-direction de la coopération internationale (SDCI) de la gendarmerie, la direction de la coopération internationale (DCI) fêtait son premier anniversaire à l'occasion du 21e colloque des attachés de sécurité intérieure.

Ce rendez-vous a permis aux 90 ASI, animant un réseau de quelque 250 policiers et gendarmes et couvrant 156 pays, d'échanger autour de l'année écoulée, riche en actualités. Printemps arabe, crises libyenne et ivoirienne, catastrophes naturelle et nucléaire au Japon, les ASI ont été particulièrement mis à contribution. "En six mois, nous avons vécu des bouleversements des plus forts pour différentes sociétés, souligne Émile Pérez, directeur de la DCI. Nous avons donc dû développer une nouvelle activité : la mission d'information renforcée des autorités ; que ce soit l'autorité locale (l'ambassadeur) ou le ministère de l'Intérieur, pour apporter une connaissance renforcée de la situation, notamment du point de vue de la sécurité, et permettre ensuite de prendre les décisions qui convenaient à ce moment-là."

Plongés au coeur de ces événements, certains ASI, notamment ceux basés au Japon, en Libye, en Côte d'Ivoire, en Tunisie, ou encore l'ambassadeur de France au Caire, Jean Félix-Paganon, ont partagé leurs expériences avec l'ensemble du réseau de la DCI. "C'est tout l'intérêt de la fonction, continue Émile Pérez. En tant que témoins directs, les ASI sont appelés à intervenir sur une multitude de situations différentes. Le partage de ce vécu est donc indispensable."

Pendant leur colloque, Claude Guéant a transmis aux ASI leur feuille de route pour l'année à venir. Au-delà de la gestion de crise, il a insisté sur "la menace terroriste d'abord, qui est une préoccupation constante", en faisant notamment référence à la zone sahélienne et les opportunités offertes aux groupes terroristes par le conflit en Libye. Sur la lutte contre l'immigration irrégulière, le ministre a souligné le "rôle essentiel dans le démantèlement des filières d'immigration clandestine (…) En 2010, cette action a permis de détecter plus de 4 500 faux documents et de faire échec à la source à plus de 17 000 embarquements de candidats à l'immigration."

Parmi les autres priorités fixées aux ASI, la lutte contre la drogue, sujet pour lequel ils sont "les mieux placés pour mesurer les risques géopolitiques des trafics croissants", selon le ministre, ou encore la lutte contre la criminalité organisée, pour laquelle il a salué "le rôle considérable que certains d'entre vous jouent avec les autorités des pays d'affectation pour interpeller les criminels français et impliquer davantage les polices locales dans le démantèlement de réseaux criminels".

Enfin, Claude Guéant a attiré l'attention des attachés sur l'avantage qu'il y avait à observer les bonnes pratiques de l'étranger : "Les grandes réformes que nous ferons demain seront peut-être inspirées de ce qui se déroule aujourd'hui dans vos pays de résidence. Sur la sécurité, sur l'immigration, vous êtes les témoins d'innovations. Nous avons besoin de ces réflexions pour nourrir nos actions."