Depuis 2006, l'ensemble des forces chargées de la sécurité des réseaux ferrés est coordonné par le service national de la police ferroviaire de la DCPAF.
Le service national de la police ferroviaire (SNPF) a été créé par le ministre de l'Intérieur, en janvier 2006, pour répondre aux incidents graves du type de ceux survenus le 1er janvier dans un train circulant entre Nice et Marseille.
"Ce service a été organisé afin de pallier l'éparpillement des forces chargées de la sécurité des réseaux ferrés et leur déficit de coordination opérationnelle", résume Patrice Bonhaume, sous-directeur chargé du SNPF à la direction centrale de la police aux frontières. L'ensemble de ses missions ainsi que son organisation et son fonctionnement sont inscrits dans la circulaire du 28 septembre 2006 et les arrêtés du 27 juin 2006 et 1er février 2011.
Service à compétence nationale, le SNPF, sous l'autorité du directeur central de la police aux frontières (DCPAF), est chargé d'assurer la sécurité des réseaux ferrés sur l'ensemble du territoire et en coordination avec les exploitants, et d'organiser une veille permanente de l'événementiel et une interface continue avec les différents acteurs impliqués. En outre, il centralise et exploite l'information afin d'orienter et d'adapter les dispositifs opérationnels. "Il est également chargé de lutter contre l'immigration illégale empruntant le vecteur ferroviaire et de garantir la sécurité des trains internationaux en développant les patrouilles communes avec les services des États limitrophes", ajoute Patrice Bonhaume.
Pour réaliser ces différents objectifs, le SNPF dispose d'une brigade centrale des chemins de fer (BCF) basée en gare de Paris-Nord ; elle exerce une autorité fonctionnelle sur les six BCF zonales (Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Metz et Rennes). "Son PC central fédère l'action des six PC zonaux de la PAF et est en interface permanente avec ceux de la SUGE et de la préfecture de police de Paris", explique le patron du SNPF.
Entités d'état-major, les pôles d'analyse et de gestion opérationnelle (PAGO) analysent au quotidien l'ensemble des informations concernant les incidents et la délinquance ferroviaires et orientent les patrouilles policières en conséquence. Ils élaborent et suivent les services d'ordre mis en place lors d'événements particuliers. Enfin, le PAGO central, grâce aux bases police (STIC) et gendarmerie (Infocentre), élabore les statistiques officielles de la délinquance dans les transports.
Pour Patrice Bonhaume, "le SNPF tire sa légitimité de son action de coordination et d'animation, qui s'opère en étroite liaison avec les différentes forces de sécurité : la DCSP, au travers de ses services territoriaux et de ses trois services interdépartementaux de sécurisation des transports en commun (SISTC) implantés à Lille, Lyon et Marseille ; la sous-direction régionale de la police des transports (SDRPT) compétente sur l'ensemble de l'Île-de-France ; la Gendarmerie nationale avec les groupements départementaux ; la direction déléguée de la surveillance générale de la SNCF (SUGE)."
Facilitée par la présence, au sein du PAGO central, de trois officiers de liaison de la sécurité publique, de la préfecture de police et de la gendarmerie, l'action de coordination du SNPF met en oeuvre, plusieurs fois par semaine, des opérations ciblées et coordonnées dites "OCC". Fruits de l'actualité et de l'analyse de la criminalité, ces opérations consistent à sécuriser un sillon ferroviaire avec plusieurs forces, en concomitance, dans les gares et dans les trains pendant une période déterminée. Des dispositifs opérationnels coordonnés sont également mis en place lors de manifestations sportives ou festives particulières. Ainsi le SNPF supervise-t-il, chaque jour, 930 patrouilles qui sécurisent 1 430 trains, 2 330 emprises ferroviaires et conduisent à 148 interpellations quotidiennes.
Enfin, le SNPF, membre du réseau RAILPOL, est un acteur engagé de la coopération ferroviaire européenne.
Ses patrouilles, composées de policiers français et étrangers, sécurisent régulièrement les trains internationaux et participent activement aux initiatives européennes de contrôle ferroviaire.