Soutenus par le ministère chargé de l’Outre-mer, les départements d’outre-mer, où se développent de nouvelles filières technologiques et environnementales, offrent de nouveaux débouchés pour l’industrie française et constituent autant d’atouts en matière d’exportation.
La politique outre-mer est résolument tournée vers le développement endogène. En effet, les départements d’outre-mer (DOM), soutenus par la mobilisation du Gouvernement et des acteurs locaux, offrent les conditions favorables à l’émergence de nouvelles filières que sont les énergies renouvelables, l’environnement, les technologies de l’information et de l’environnement (TIC), etc.
À ce titre, le projet GERRI (Grenelle de l’environnement à La Réunion, réussir l’innovation – voir Civique n° 180), qui vise à atteindre l’autonomie énergétique en 2030, est emblématique de ce développement local. "Il s’agit d’une initiative qui a su mobiliser les forces vives du territoire et faire naître des entreprises qui sont prêtes à servir de base avancée de la technologie française dans cette partie du monde", constate Jean-Bernard Nilam, chef du département de la vie économique, de l’emploi et de la formation au ministère chargé de l’Outre-mer, qui attend un "effet d’entraînement" sur les autres départements.
L’avancée du développement endogène n’est pas le même d’un département à l’autre. Mais, quel que soit le territoire concerné, il ne s’agit pas seulement d’y développer des technologies de pointe, il faut aussi les adapter, juridiquement autant que techniquement, aux conditions spécifiques du cadre ultramarin. Et, justement, ces territoires disposent de nombreux atouts pour réussir : richesse de la biodiversité, potentiel inexploité en matière d’énergies renouvelables, implantation de réseaux modernes de télécommunications et dynamisme des entrepreneurs locaux, le tout dans le contexte institutionnel privilégié de RUP (régions ultrapériphériques), bénéficiant ainsi, au titre de parties intégrantes de l’Europe, des aides de l’UE.
Aujourd’hui, "les économies locales ont atteint la capacité de s’ouvrir à leur environnement régional", explique Jean-Bernard Nilam, qui observe que l’enjeu dépasse maintenant le seul cadre des départements. Des entreprises de Guyane travaillent déjà au Brésil, les Caraïbes sont un débouché pour celles des Antilles. La Réunion est d’ores et déjà une plate-forme d’expansion dans l’océan Indien. Et certaines visent carrément le marché mondial.
Portés par cette nouvelle dynamique, les pouvoirs publics ne relâchent pas l’effort de soutien aux entreprises. La création de pôles de compétitivité et le développement des grappes d’entreprises en témoignent. Trois projets ultramarins ont été sélectionnés par la DATAR en 2010, dont un en Guyane et un autre à La Réunion. Le nouvel appel à projets lancé en 2011 a suscité des réponses dans les quatre DOM, un phénomène jugé "très positif" au ministère chargé de l’Outre-mer.
Ainsi, le partenariat que le ministère chargé de l’Outremer a conclu avec Ubifrance pour le développement à l’export des entreprises d’outre-mer affiche un bilan positif : 133 entreprises d’outre-mer ont bénéficié de 292 prestations depuis sa signature en 2008. La convention a été renouvelée en décembre dernier pour deux ans. Elle concerne dorénavant cinq secteurs d’activités jugés prioritaires : TIC, environnement, recherche, agronutrition/agroalimentaire et énergies renouvelables. Par ailleurs, le champ d’activité a été élargi. Outre les marchés lointains de "grand export" (Europe, Afrique du Sud, Canada, Chine, Japon, etc.), sont inclus désormais les marchés régionaux de voisinage immédiat pour les départements d’outre-mer (Antilles britanniques et néerlandaises, Brésil, Madagascar, Maurice, Trinidad et Tobago, Surinam, etc.). La nouvelle convention prévoitégalement un appui en termes de ressources humaines par le biais du financement à hauteur de 50 % du coût des volontaires internationaux en entreprises (VIE) recrutés par les entreprises ultramarines pendant la durée de la convention.
La nomination, le 23 novembre 2010, de trois commissaires au développement endogène (CDE) : Bertrand Couteaux (La Réunion et Mayotte), Christian Claudon (Guyane) et Jean-Rémy Cauquil (Antilles), constitue une dernière initiative. Issus du monde de l’entreprise, les CDE ont pour mission de faire le lien entre les administrations et les entreprises, de comprendre leurs problèmes, de les accompagner, notamment à l’export, et de proposer des solutions afin de favoriser le développement endogène. "Notre objectif est d’assurer aux entrepreneurs le meilleur environnement possible pour qu’ils puissent développer leurs projets", précise Jean-Bernard Nilam.