Des jardins raisonnés en préfecture de Bourgogne

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Déjà célèbre pour ses vins prestigieux, la Bourgogne l'est aussi pour sa gastronomie et sa qualité de vie. Ces deux aspects se retrouvent à la préfecture de la Côte-d'Or, où l'entretien raisonné des espaces verts, notamment du potager, est particulièrement soigné.


Derrière les murs de l'hôtel Bouhier de Lantenay, en plein coeur de Dijon, se cache, au milieu d'un parc de 2 000 m2, un des derniers potagers de ville de la cité. Sur un terrain de 500 m2, le jardinier de la préfecture, Jean-Denis Mathey-Bony, fait pousser courgettes, melons, blettes, mâche et autres navets… En petites quantités, certes, mais avec beaucoup de qualité.

Ici, les semences ne sont pas traitées et elles sont sélectionnées pour leur résistance. Bien sûr, point d'engrais chimique : on utilise des fertilisants biologiques fabriqués à partir de betterave et de résidus de raisin.

Certains sont issus de la transformation du sang et de la corne de boeuf. "Pour l'entretien, pas de miracle : le binage et le désherbage se font à la main !", assure Jean-Denis Mathey-Bony. Les déchets de jardins, feuilles et gazon sont compostés pendant deux ans puis recyclés dans l'enrichissement des sols. "Pareil, s'agissant des insecticides : contre les pucerons je n'utilise que des traitements biologiques, et je pose des pièges à phéromones semblables aux pièges à guêpes contre la mineuse du marronnier", explique encore le jardinier de la préfecture. Enfin, pour l'arrosage, une citerne de 30 000 litres permet de recueillir les eaux de pluie des toitures.

Cet entretien raisonné des espaces verts s'inscrit dans le cadre général du Plan administration exemplaire (PAE, voir Civique n° 200). Pour 2012, ses objectifs sont d'atteindre "un taux de 100 % des produits et prestations d'entretien des espaces verts ayant des caractéristiques équivalentes à celles de l'écolabel européen ou étant issus de filières de valorisation de déchets organiques, et un taux de 50 % de produits issus de filières de valorisation de déchets animaux dans les achats d'engrais". Par ailleurs, le PAE préconise l'achat de composteurs présentant des spécificités au moins équivalentes à celles de l'éco label français NF Environnement. Enfin, en application de la circulaire du Premier ministre relative à l'État exemplaire, "un taux de 50 % de marchés de prestations d'entretien des espaces verts, comportant une clause d'insertion des personnes éloignées de l'emploi ou confiées à des structures employant une majorité de personnes handicapées" doit être atteint l'année prochaine.

Toutes les préfectures dotées d'espaces verts suivent de très près les prescriptions concernant les objectifs à atteindre. Comme à la préfecture de la Côte-d'Or, l'abandon des produits chimiques, le recours aux engrais biologiques et aux techniques traditionnelles d'entretien, et l'emploi d'un personnel de préfecture spécialisé et formé expriment le besoin de revenir à des méthodes "naturelles", autant qu'ils permettent la réalisation de réelles économies pour le budget des services. C'est pourquoi des politiques très structurées peuvent être mises au compte de sites importants par leur superficie et leurs moyens, comme à celui de préfectures de moindres dimensions qui témoignent d'une implication tout à fait  exemplaire.

Ainsi, toujours en Bourgogne, la préfecture de la Nièvre s'illustre-t-elle également en  matière de gestion durable de ses espaces verts, avec l'achat d'un matériel de désherbage thermique à gaz, un cycle raisonné des tontes de pelouses, parfois sans ramassage afin d'assurer aux sols un apport de matières organiques, la réduction de l'épandage chimique et des produits phytosanitaires ou encore le recyclage des déchets verts pour la constitution de terreau.