Une TPE primée pour ses initiatives en faveur de la sécurité de ses salariés sur les routes
Le 15 novembre 2018, à l'occasion de la remise des prix du concours « Les Pros ont du talent », le prix spécial « Les Pros de la sécurité routière » a été remis par le délégué interministériel à la Sécurité routière Emmanuel Barbe à la société GMT Conseil, pour son engagement exemplaire en matière de sécurité routière, en faveur de la sécurité de ses salariés sur les routes.
Les accidents de la route, lors d'une mission ou sur le trajet entre le domicile et le travail, constituent le premier risque mortel professionnel. Ils sont à l'origine chaque année d'environ 500 décès, 5 000 hospitalisations et 22 000 accidents avec blessures. S'ajoutent à ces souffrances physiques et morales, souvent irréparables, un coût pour les entreprises et la société avec 6 millions de journées de travail perdues chaque année.
C'est dans ce contexte que la Sécurité routière a souhaité s'associer à ce concours pour la 2e année consécutive, à travers ce prix spécial qui met à l'honneur les responsables et salariés d'entreprise qui contribuent à améliorer la sécurité routière. L'objectif est de récompenser les initiatives les plus sincères, efficaces et ambitieuses prises par les chefs d'entreprise de moins de dix salariés.
« Mon épouse a eu un accident de la route il y a deux ans avec mes filles. Cela a constitué un vrai électrochoc pour toute la famille. Depuis, nous avons décidé de prendre le problème à bras-le-corps et de sensibiliser l'ensemble des collaborateurs de GMT Conseil à adapter leur comportement. Nous avons d'abord renouvelé notre flotte de véhicules en optant pour des motorisations hybrides. Cela peut sembler anecdotique, mais cela a un impact sur le comportement routier. Une voiture moins polluante et silencieuse modifie le comportement des conducteurs. Tous nos collaborateurs nous l'ont signalé. Nous renouvelons désormais la flotte tous les trois ans pour que le matériel soit toujours au top ! Nous avons également appliqué des signalétiques sur nos autos. Facilement identifiables, nos collaborateurs véhiculent l'image de l'entreprise sur les routes et cela les incite à mieux se comporter. Nos actions portent également sur la façon dont nous concevons les déplacements. Au-delà de 90 minutes de route, nous invitons nos salariés à partir la veille. Nous prenons à notre charge l'hébergement. Ils arrivent ainsi frais et dispos aux réunions ou chez le client. Les contrats de travail et une note interne interdisent formellement l'usage du téléphone au volant, même avec un kit Bluetooth. Enfin, des stages pratiques et théoriques sont organisés avec des entreprises agréées. Le bilan est très positif, en un an, nous n'avions enregistré que quatre sinistres non responsables très mineurs et depuis que nous avons mis en place nos différentes mesures, aucun accident n'est à déplorer. Par ailleurs, nous n'avons eu à traiter aucune contravention et nous avons constaté, depuis deux ans, que les véhicules étaient en meilleur état, mieux entretenus. Nous misons beaucoup sur le dialogue avec nos équipes pour que chacun soit bien conscient de l'enjeu : la sécurité routière est vraiment l'affaire de tous au quotidien ».
« Tout est parti de ma préoccupation de prévenir les risques au travail. Tout comme les autres risques liés à notre activité, le risque routier doit être considéré et traité très sérieusement. Je suis membre de l'Union nationale des entrepreneurs du paysage (UNEP). En 2007, j'ai pris l'initiative d'inscrire mes collaborateurs à des stages de conduite au sein du centre Centaure à Bosgouët dans l'Eure. Ces stages de deux jours s'inscrivaient dans tout ce que je mettais déjà en œuvre pour sécuriser le cadre de travail. De par notre activité, nous utilisons souvent des remorques et des tracteurs. C'est pourquoi, en 2010, un nouveau stage Centaure s'est fait avec nos propres véhicules, en conditions réelles. Cela a permis à chacun de mesurer ses limites personnelles et celles du matériel. Au-delà de ces formations, je veille, lorsque j'accueille de nouveaux collaborateurs, salariés ou apprentis, à les impliquer dans la surveillance et l'entretien des véhicules. Les pneus, l'éclairage, les niveaux : j'insiste pour que les vérifications soient quotidiennes. Avec un organisme de prévention, nous avons réalisé un Document unique d'évaluation des risques. Ce document fixe les obligations de chacun afin de faire prendre conscience des risques et d'en limiter les conséquences. Nous y mentionnons, entre autres, l'entretien courant des véhicules mais aussi l'interdiction formelle du téléphone mobile au volant. Depuis la création de l'entreprise en 1997, nous n'avons enregistré aucun sinistre, responsable ou non, sur un quelconque trajet nous menant sur un chantier. Les moyens financiers mobilisés mais aussi le temps consacré au quotidien pour sensibiliser mes équipes me paraissent par conséquent bien employés et portent leurs fruits ! »
« Je dois reconnaître qu'initialement, ma première motivation consistait à préserver le matériel car en cas d'accident, même mineur, cela désorganise l'activité. Mais j'ai rapidement pris conscience que préserver mes collaborateurs était encore plus important ! Mes équipes sont souvent constituées de jeunes collaborateurs. Je les considère un peu comme mes gamins et je tiens à les protéger. C'est pourquoi je mise beaucoup sur le dialogue, en espérant que cela porte au-delà des heures de travail. Les soirées, les week-ends pour de jeunes conducteurs qui vont sortir, faire la fête, sont dangereux et je fais le maximum pour que leurs comportements routiers, même en dehors des heures de travail, soient irréprochables. Nous sommes quatre et nous disposons de quatre véhicules. De par notre activité, nous sommes régulièrement sur les routes nationales et il a fallu beaucoup parler, beaucoup échanger, notamment pour la limitation de vitesse à 80 km/h. Il faut arriver à faire comprendre que c'est un enjeu de sécurité, et pas seulement une affaire de points sur le permis. Nous échangeons énormément, sur les problèmes liés à l'alcool et à la drogue car, une fois encore, la jeunesse de mes équipes en fait des cibles privilégiées. Même si nous n'avons pas rencontré de problèmes sur les heures de travail, j'essaie de distiller le message pour les week-ends. Tous les véhicules sont dotés d'autoradio Bluetooth. Même si nous avons fixé pour règle que les conversations téléphoniques doivent se faire à l'arrêt, j'ai préféré équiper mes véhicules de ces dispositifs qui contribuent à une meilleure sécurité. Nous avons une très faible sinistralité. En renouvelant régulièrement les véhicules, les équipes apprécient de les entretenir, d'en prendre soin et cela contribue à améliorer leur comportement routier. »