Communiqué de presse de Bernard Cazeneuve suite aux publications du quotidien Libération le 21 juillet

21 juillet 2016

Alors que la préfecture des Alpes-Maritimes a fourni aujourd'hui à sa demande au journal Libération l'ensemble des réponses à ses questions, M. Bernard CAZENEUVE, Ministre de l'Intérieur, s'indigne des contre-vérités que le journal a publiées dans son édition datée du 21 juillet. Ces méthodes interrogent la déontologie des journalistes qui ont signé ces articles. Ces procédés, qui empruntent aux ressorts du complotisme, sont graves, car ils laissent penser que le Préfet des Alpes-Maritimes, le Ministre de l'Intérieur et le Premier Ministre auraient cherché à travestir la vérité là où ils se sont résolument engagés dans une démarche de totale transparence, dans le respect dû aux victimes et dans la responsabilité qui est la leur devant la Nation meurtrie.

Depuis la nuit du 14 juillet, la préfecture des Alpes-Maritimes et le Ministre de l'Intérieur ont fourni publiquement les éléments concernant le dispositif de sécurité mis en place à Nice, pour ce qui concerne la police nationale. Ces éléments résultent de la reconstitution scrupuleuse de l'ensemble des décisions prises et des dispositifs mis en œuvre ce soir-là, qu'il s'agisse des effectifs mobilisés ou de leur positionnement. Comme il l'a indiqué ce jour à l'Assemblée nationale, le Ministre rappelle que l'ensemble de ces éléments seront mis par ses soins à la disposition de la Justice.

Le Ministre de l'Intérieur rappelle une nouvelle fois que le dispositif mis en place le 14 juillet était, pour ce qui concerne la police nationale, conforme en tous points aux réunions préparatoires conduites entre la préfecture et la mairie, à leurs conclusions adoptées en commun, et à la note de service de la police nationale, comme c'est le cas pour l'ensemble des manifestations publiques organisées sur le territoire dès lors qu'elles peuvent présenter un risque.

Le dispositif acté était celui d'un contrôle des flux aux accès, doublé d'un dispositif de réponse forte dans la manifestation (Compagnies départementales d'intervention et BAC). Ce dispositif avait déjà été mis en œuvre pour le Carnaval de Nice ou encore le Festival de Cannes.

Comme la préfecture l'a indiqué au journal Libération, ce dispositif prévoyait, pour le côté de la Promenade concerné par l'irruption du camion meurtrier :

  • A quelque 400 mètres de distance de la Prom'Party elle-même ("Gambetta"), un premier point de déviation de la circulation et de contrôle visuel. La Police municipale avait comme prévu relevé la Police nationale sur ce barrage mentionné par le journal à 21h. Ce premier barrage a été franchi par le camion du terroriste en passant par le trottoir.
  • Au début de la zone événementielle de la Prom'Party en tant que telle ("Meyerbeer"), à environ 400 mètres de distance, un point de contrôle et de protection était comme convenu tenu par la Police nationale, quelques dizaines de mètres en avant des installations relatives à la manifestation elle-même (animations, podiums musicaux). Deux voitures de police étaient stationnées sur la chaussée dans le sens longitudinal (permettant l'accès des piétons), les fonctionnaires étant répartis sur les voies. Six policiers nationaux étaient présents à cet endroit : ce sont les premiers intervenants face au camion meurtrier. Trois d'entre eux l'ont poursuivi, contribuant à sa neutralisation en moins de deux minutes.

Le Ministre de l'Intérieur confirme donc que l'accès à la zone piétonne de la Prom'Party sur la Promenade des Anglais était sécurisé par un barrage de la police nationale, deux voitures stationnées sur la chaussée et six fonctionnaires. C'est ce que la préfecture, le Ministre de l'Intérieur et le Premier Ministre ont affirmé avec constance, dans leurs communiqués comme dans leurs déclarations. C'est de surcroît ce dispositif de protection qui a permis à la Police nationale d'intercepter le camion et de mettre un terme à sa course meurtrière. Les policiers nationaux qui étaient sur la Promenade le 14 juillet au soir ont été héroïques et Bernard CAZENEUVE salue de nouveau leur immense courage.

A la demande du Ministre de l'Intérieur et du préfet des Alpes-Maritimes, le Directeur départemental de la sécurité publique recevra ce jeudi matin la presse pour revenir, documents et cartes à l'appui, sur le dispositif du 14 juillet à Nice.

Le Ministre de l'Intérieur réaffirme son soutien et sa totale confiance à l'ensemble des préfets, aux forces de l'ordre et aux services de renseignement qui, dans un contexte très difficile, luttent contre la menace terroriste. Il estime de son devoir de les protéger de campagne politiques ou de presse qui visent à atteindre le ministère de l'Intérieur dans sa réputation, faisant fi du travail considérable accompli par ces femmes et ces hommes de devoir.

Communiqué de presse de M. Bernard CAZENEUVE, Ministre de l’intérieur, du 20 juillet 2016.