Position de la France concernant la situation des migrants en Méditerranée

10 juillet 2015

Communiqué de presse de M. Bernard CAZENEUVE, Ministre de l'Intérieur du 10 juillet 2015


A  la  suite  de la réunion des Ministres de l’Intérieur de l’Union européenne hier  à  Luxembourg,  M. Bernard CAZENEUVE, Ministre de l’Intérieur, a confirmé la position de la France concernant la situation des migrants en Méditerranée, reposant sur les principes de solidarité et de responsabilité.

Après le triplement des moyens des opérations de l’agence européenne Frontex en Méditerranée et le début de l’opération Triton qui a déjà permis de sauver des milliers de vie depuis plusieurs mois, le Ministre de l’Intérieur a annoncé que la France était prête à prendre sa part de l’accueil des réfugiés qui fuient les persécutions, en particulier en provenance de Syrie, d’Irak ou d’Erythrée. Elle s’appuiera pour cela sur la proposition initiale de la Commission européenne, qui prévoit l’accueil sur deux ans de 9 000 réfugiés sur le sol français (6 752 au titre du programme de relocalisation et 2 375 au titre du programme de réinstallation).

M. Bernard CAZENEUVE a précisé que cet accord était soumis à quatre conditions strictes :

  • Le fait que l’ensemble des États membres de l’Union européenne concernés par ces programmes y prennent également leur part. De ce point de vue, les discussions à Luxembourg ont marqué un net progrès, et la présidence luxembourgeoise a rappelé que les pays encore réticents devaient donner leur accord d’ici la fin du mois de juillet ;
  • L’ouverture simultanée, sous l’égide de l’Union européenne, de « hot spots », zones d’attente situées dans les pays de première entrée, permettant à la fois l’enregistrement des migrants dans la base Eurodac, et la nécessaire distinction entre réfugiés politiques fuyant les persécutions et ayant vocation à être répartis et accueillis dans les différents États membres, et ceux relevant de l’immigration économique irrégulière, devant être reconduits dans leurs pays d’origine ;
  • La poursuite d’une action européenne coordonnée et résolue contre l’immigration clandestine, comprenant le démantèlement des filières criminelles de passeurs et le retour effectif des migrants irréguliers dans leur pays d’origine, sous l’égide de l’agence européenne Frontex et en lien avec les pays de provenance. A ce titre, le Gouvernement, dont l’action déterminée a permis l’année dernière le démantèlement record de plus de 200 de ces filières sur le sol français, est prêt à mettre à la disposition de ses partenaires son expertise en la matière  ;
  • L’étalement sur deux ans de l’accueil des réfugiés au titre des programmes de relocalisation et de réinstallation, indispensable à la soutenabilité de l’opération.

Bernard CAZENEUVE a souligné que le Gouvernement serait extrêmement attentif au respect de ces conditions, indispensable à l’équilibre entre solidarité et responsabilité, qui seul permettra de faire face à la situation migratoire actuelle.